Ce Samedi 4 Février, Hamid Hamadi, condamné à mort en 2009, à l'âge de 17 ans, pour un homicide commis alors qu'il était mineur, devait être exécuté. 4 rapporteurs spéciaux de l'ONU, dont le rapporteur aux Droits de l'Homme en Iran, ont dénoncé cette décision, en expliquant qu'Hamid Hamadi n'avait pas bénéficié d'un procès équitable, et que les aveux du prévenu avaient été obtenus sous la contrainte et notamment sous la torture. Alors que l'Iran a signé, en 1989, la Convention Internationale aux droits de l'enfant, qui interdit l'exécution de mineurs, la République Islamique, dans les faits, autorise dans son code pénal la condamnation à mort de mineurs et son application.
Anne Denis, spécialiste de l'Iran, à Amnesty International, explique que la Charia islamique, en Iran, prend en considération la maturité sexuelle des mineurs, c'est-à-dire la puberté, pour établir une majorité pénale, qui est de 15 ans pour les garçons, et 9 ans pour les filles. Entre 2005 et 2015, près de 73 mineurs ont été exécutés, et 160 croupissent actuellement dans les couloirs de la mort. En pratique, les condamnés restent plusieurs années en prison, et la République Islamique peut ainsi expliquer qu'ils ont atteint leur majorité, au moment de leur exécution. Même si la législation a été revue en 2013, et qu'une condamnation à mort de mineur peut être revue et rejugée, si le mineur condamné s'avère conscient de la gravité de son acte, l'Iran ne remet pas en cause le principe initial de la Charia, en la matière. En pratique, ces exécutions de minuers ne sont pas publiques, mais comble du cynisme, peuvent avoir lieu en présence de la famille du condamné. Depuis l'accession au pouvoir du président Hassan Rohani, le nombre d'exécutions, mineurs compris, est en augmentation de 25 pour cent. Les observateurs internationaux constatent que le pouvoir judiciaire demeure au mains des ultra conservateurs, qui appliquent sans aucun état d'âme le code pénal iranien. Celui-ci inclut notamment au moins 35 motifs de condamnation à mort, parmi lesquels le meurtre, le trafic de drogue, l'adultère, ou encore "l'hostilité à Dieu". Visiblement la question des violations des Droits Humains reste tristement d'actualité en Iran.