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Billet de blog 4 août 2017

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Iran: une visite contestable de dirigeants européens au président Hassan Rohani!

La visite de madame Mogherini et de monsieur Jean Baptiste Lemoyne, à Téhéran, pour célébrer l'investiture d'Hassan Rohani pour un second mandat, s'inscrit dans un contexte de répression accrue du régime de Téhéran, contre les militants des Droits Humains, et de tension importante sur le plan international. Des voix s'élèvent pour mettre en garde les autorités européennes contre toute complaisance

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Samedi 5 Août doit se dérouler, à Téhéran, la visite de la Haute Représentante pour les Affaires Etrangères de l'Union Européenne, Federica Moghérini, et du secrétaire d'Etat aux affaires étrangères français, Jean Baptiste Lemoyne, venus tous deux honorer de leur présence le président de la République iranien, Hassan Rohani, le jour de son investiture, pour un second mandat, à la suite de son élection, en Juin dernier. Cette visite s'inscrit dans le cadre du respect de l'accord sur le nucléaire iranien, signé, il y a quelques années, entre la République Islamique et 5 pays de la communauté internationale représentant l'ONU, et qui occasionne une levée progressive des sanctions économiques imposées auparavant à l'Etat iranien.

  Malgré tout, de nombreuses voix s'élèvent, la veille de ce déplacement, pour mettre en garde contre toute forme de complaisance des représentants de l'Union Européenne à l'égard des autorités iraniennes, alors que le bilan de ce pays, en matière de violations des Droits Humains est désastreux, et ne consacre aucune amélioration, en la matière, depuis des années. L'ONG Amnesty International, qui a recensé notamment 45 cas de militants pacifiques, condamnés à des peines allant de 10 à 19 ans de prisons, pour "atteintes à la sécurité nationale", pour avoir communiqué, avec des membres de l'ONU, ou de l'Union Européenne, est particulièrement remontée et ne décolère pas contre le régime de Téhéran. Elle cite notamment le cas de Narguès Mohammadi, emprisonnée pour avoir rencontré, il y a quelques années, l'ancienne Haute Rreprésentante de l'Union Européenne pour les Affaires Etrangères, Catherine Ashton, à l'occasion de la journée internationale de la femme, et de Arash Sedeghi, condamné à une lourde peine de prison, pour avoir échangé avec Amnesty International, et avoir communiqué des informations au rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des Droits de l'Homme en Iran. Amnesty International implore les autorités européennes, lors de ce déplacement à Téhéran, de "refuser toute complaisance" avec le régime des mollahs, et exige qu'elles réclament, à cette occasion, "la libération des militants pacifiques emprisonnés" injustement depuis ces dernières années. Les Amis d'un Iran Libre au  Parlement Européen, dont Gérard Deprez, député belge est le président, et parmi lesquels figure l'eurodéputé français José Bové, notamment, ont signé une déclaration, fustigeant le bilan calamiteux d'Hassan Rohani, depuis son premier mandat, au cours duquel près de 3000 personnes ont été exécutées, ce qui représente un record mondial par nombre d'habitants, pour un même pays, et remarquent qu'au cours du seul mois de Juillet qui vient de s'écouler, 101 personnes ont été tuées légalement par le régime de Téhéran, ce qui indique que la peine de mort est appliquée, en Iran, sans aucune trêve ni retenue. Les Amis d'un Iran Libre au Parlement Européen souligne également qu'une déclaration, en Juin dernier, signée par 250 parlementaires appartenant à toutes les tendances politiques du parlement européens, indiquait vouloir conditionner les relations économiques avec l'Iran avec un moratoire ou une abolition effective de la peine de mort, ainsi qu'une amélioration substantielle de la situation des Droits Humains, dans ce pays. Le Comité français pour un Iran Démocratique, a également publié un communiqué en ce sens, pour mettre en garde, sur le même ton, les autorités européennes, en visite, ce week end à Téhéran. Quant au Conseil National de la Résistance Iranienne, il rappelle qu'Hassan Rohani ne fait qu'appliquer la politique dictée par le Guide Suprême, Ali Khamenei, se manifestant par un intégrisme rétrograde en Iran, et notamment une politique discriminatoire systématique à l'égard des femmes, ainsi qu' une répressions féroce des minorités politiques et religieuses du pays. Le CNRI rappelle que le bilan de la République islamique d'Iran s'est soldé depuis plus de 35 ans par la mort de 1200000 opposants politiques, et par le terrible massacre des prisons de l'été 1988, dont la révélation par un enregistrement posthume, en Août dernier, avait suscitée une intense émotion en Iran et avait occasionné les protestations véhémentes des ONG contre la dictature religieuse responsable de cette répression. L'ensemble des acteurs politiques précédemment cités dénoncent également l'ingérence militaire et guerrière du régime de Téhéran, en Syrie, Irak et au Yemen, notamment, ainsi que les tirs balistiques récents de l'Iran qu'ils qualifient d'ultimes  et inutiles provocations. Enfin, le Congrès américain, à contrario, vient de voter une loi, imposant des sanctions économiques à l'égard des pasdarans, qualifiés pour l'occasion de  terroristes, afin de manifester leur défiance globale à l'égard des mollahs. Madame Moghérini et monsieur Lemoyne sont donc prévenus.....!

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