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Billet de blog 10 avril 2015

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Caid Béji Essebsi à Paris......la démocratie tunisienne en jeu....

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 Le président tunisien nouvellement élu Caid Béji Essebsi a fait une visite officielle aux autorités françaises, les 7 et 8 Avril dernier, pour y signer un certain nombre de contrats de coopérations, et y recevoir le soutien de la France, après l'attentat du Bardo du 18 Mars dernier, qui s'était manifesté par la mort de 22 touristes étrangers, et avait fortement affecté la Tunisie, tant d'un point de vue économique, que par l'immense émotion ressentie, à cette occasion. La démocratie tunisienne étant menacée ou fragilisée par ses attentats islamistes (23 cellules terroristes démantelées en Tunisie, pour le seul mois de Janvier de cette année!), et trois mois après les attentats contre Charlie Hebdo à Paris, cette rencontre entre le président tunisien et son homologue français, précédée d'un passage au Sénat, à l'Assemblée Nationale et à la Sorbonne, visait à resserrer les liens entre la France et la Tunisie, 4 ans après le début de la Révolution tunisienne et la chûte de Ben Ali, et offrait l'occasion pour les européeens, dont les Français, de manifester leur solidarité à l'égard de ce petit pays d'Afrique, plein d'avenir, malgré les dangers manifestes qui le guettent.

  L'enjeu de cette visite, au delà de son protocole très symbolique, est de taille: accompagner la jeune démocratie tunisienne dans son développement et sa marche vers le progrès. Les accords signés (conversion de la dette tunisienne en projets d'investissements à hauteur de 60 millions d'euros; accord culturel; accord de coopération sur l'éducation quand persiste le problème de l'équivalence des diplômes entre les deux pays; accord sur la sécurité, le renseignement, et la lutte contre le terrorisme) sont certes conséquents, mais la France n'est certainement pas le premier pays européen à s'engager pour la Tunisie: l'Italie et surtout l'Allemagne semblent l'avoir précédée et se sont sans doute montrées plus généreuses. Certes les liens entre la Tunisie et la France ont toujours été assez étroits, mais la France a longtemps été soupçonnée de complaisance avec le Régime de Ben Ali, en tant qu'ancienne puissance coloniale, et pour faire mentir l'adage de Nicolas Sarkozy, selon lequel " l'Afrique n'était pas assez entrée dans l'Histoire" (discours de Dakar), il faudra beaucoup d'énergie et de vigilance: les liens affectifs entre la Tunisie (berceau de la Méditerranée et carrefour de civilisations, comme le montre  le musée du Bardo) et l'Europe sont importants. Mais il faut aller de l'avant, préparer l'avenir: assurer la démocratisation, le développement de la société tunisienne, promouvoir la Justice sociale et la Sécurité du pays, sans se limiter à vivre dans la nostalgie du "combattant Suprême" Habib Bourguiba. Au delà d'une invitation très symbolique du Président tunisien, par les européens, au G7, ce sont tous nos rapports avec ce petit pays de l'autre rive de la Méditerrannée, qui semblent remis sur la table..

 Naissance d'une démocratie...Voici l'enjeu....

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