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Billet de blog 11 juillet 2021

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Visioconférence pour un "Iran Libre"!

Du 10 au 12 Juillet se tient, en direct de différents continents de la planète, la visioconférence annuel de l'OMPI, pour "un Iran libre". L'occasion de faire un bilan des mouvements de Résistance en Iran, de dénoncer les violations des Droits Humains en Iran, et de promouvoir l'idée d'un changement de régime à Téhéran.

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Illustration 1

Du 10 au 12 Juillet 2021 se déroule une visioconférence internationale pour un "Iran libre", c'est-à dire pour un changement démocratique en Iran, qui mettrait fin à plus de 40 ans de dictature religieuse. Pandémie du Covid 19 oblige, cette conférence, qui avait lieu les années précédentes à Villepinte, dans le Val d'Oise, puis à Achraf 3, en Albanie, se déroule, comme en 2020, à distance, réunissant de nombreux points d'écoute, de militants et défenseurs des droits humains sur l'ensemble des continents de la planète, avec également des manifestations de soutiens de militants également dans diverses capitales, comme à Berlin, devant la porte de Brandeburg, à Paris, Rome, etc, mais également d'autres capitales, comme Sydney, et des villes américaines, ainsi qu'un défilé organisé, à Achraf 3, par les résidants de l'OMPI dans leur nouvelle base, en Albanie. Des nombreux messages de soutiens individuels ont également été envoyés de différents points, à l'intérieur de l'Iran, émanant de supporters des Réseaux de Résistance de l'OMPI, affichant pour certains des portraits de Maryam Radjavi, clandestinement accrochés sur les ponts de quelques routes iraniennes.

   La visoconférence réunissait de nombreuses personnalités du monde entier, dispersées sur les 4 coins de la planète: 30 parlementaires américains, mais également de nombreuses personnalités européennes ou nord américianes, comme l'ancien ministre italien, Franco Frattini, ou encore le premier ministre de Slovénie, Janez Janza, mais aussi Stephen Harper, ministre canadien. Des personnalités, en France, comme José Bové, paysan, et ancien député européen, ou encore Rama Yade, ancienne ministre, avaient apporté, dans les jours précédant la visioconférence leur soutien à cette manifestation, et au programme en 10 points du CNRI, présidé par madame Radjavi.

La visioconférence a débuté par la visualisation d'un panorama succint de l'histoire récente de l'Iran, vue par le biais des mouvements de Résis-tance qui ont émaillé ce pays de 70 millions d'habitants depuis plus d'un siècle: de la Révolution Constitutionnelle de 1906, en passant par le gouvernement de Mossadegh, prônant la nationalisation du pétrole, en Iran contre l'avis des puissances coloniales, et renversé par les américains, et enfin la création de l'OMPI dans les années 60, par de jeunes militants, mouvement qui s'opposa à la fois à la monarchie du Shah, puis à la dictature religieuse, pendant plus de 40 ans.

   Madame Radjavi a prononcé ensuite un discours inaugural, en direct d'Achraf 3. Dénonçant la "mascarade électorale" en Iran, let 'élection, à la présidence de la République islamique, d'Ebrahim Raissi, à cause de l'implication de celui-ci dans le massacre de milliers d'opposants iraniens de l'OMPI, à l'été 1988, sur ordre de Khomeiny (Raïssi était l'un des chefs de la "commission de la mort" qui pilota ses exactions), après avoir soutenu le boycott de cette élection par son mouvement, elle a manifesté son désir de voir les principaux dirigeants iraniens, actuellement en poste, au sein du régime, ( dont Ebrahim Raïssi et Khameneï), un jour condamnés par un tribunal international, pour leur participation à ce "crime contre l'humanité", qualifié de "génocide", par Amnesty International. Puis elle a développé son programme basé sur la "liberté", la "démocratie" et "l'égalité". La "liberté" incarnée par une recherche "d'autonomie" et de reconnaissance des minorités ethniques de l'Iran (moudjahidine, kurdes, baloutches, chrétiens, etc) volontiers stigmatisés, voire réprimées, quand bien même elles ne sont pas déclarées "en guerre contre Dieu" par le régime "clérical" oppressif de Téhéran. La "démocratie" par l'organisation "d'élections libres"sur l'ensemble du territoire (à contrario des mascarades électorales verrouillées par la seule volonté du Guide Suprême, et la fin de la primauté de celui-ci sur le pouvoir exécutif, judiciaire), la fin de la peine de mort, des châtiments corporels, et le respect des conventions internationales en matière de respect des Droits Humains. "L'Égalité" homme/femme, avec la fin de l'apartheid sexuel, et son code civil et pénal discriminatoire, instaurés par le pouvoir clérical en Iran, qui fait que la parole d'une femme, actuellement, y vaut systématiquement deux fois moins que celle d'un homme. Elle s'est prononcé pour un changement de régime, par son renversement, et pour une politique de sanction à l'égard de celui-ci, préalablement à son renversement. Elle a expliqué que son mouvement s'était toujours opposé à la Constitution religieuse, actuellement en vigueur, en Iran, et fustigé la répression des mouvements de protestions en vigueur depuis Novembre 2019, consécutifs à la hausse des prix des carburants notamment, la crise économique plongeant de nombreux iraniens, victimes de la faim, dans la misère, ainsi que l'incurie du gouvernement iranien, dans le traitement sanitaire de la pandémie de Covid 19, et le désastre humanitaire qui s'ensuit, après le refus par le gouvernement iranien d'importer des vaccins occidentaux pour freiner la progression de la pandémie. Elle s'est émue de la pollution abyssale qui régnait à Téhéran, confirmant l'incapacité générale du régime iranien à relever les défis du moment, et fustigeant les trois maux de l'Iran d'aujourd'hui: "la "dictature religieuse", la "faim", et "la crise sanitaire sans précédent".

 D'autres orateurs se sont succédés et sont intervenus, en visioconférence, de différents points du globe, pour manifester leur soutien à la cause de l'OMPI, pour un "Iran libre", et pour un changement libre. Janez Janza, premier ministre Slovène et Stephen Harper, ministre canadien, ont apporté leur soutien à la proposition d'Amnesty International et du rapporteur spécial des Nations Unis sur les Droits de l'homme, de constituer une enquète internationale indépendante sur les exécutions de milliers d'opposants, en 1988, ordonnée par Khomeiny et organisée par la "com- mission de la mort". Franco Frattini, ancien ministre italien, et ancien commissaire européen a déclaré son désir de ne pas voir les responsables européens s'asseoir à la table des négociations avec Ebrahim Raïssi, pour discuter du renouvellement de l'accord JCPOA sur le nucléaire iranien, signé en 2015, par les 5+1. Mais il a été contredit, quelques heures plus tard, par l'ancienne secrétaire américaine à la sécurité intérieure, Kirsten Nielsen, qui s'est déclarée favorable à l'instauration de négociations, en soutien à la politique menée actuellement par Joe Biden, pour rechercher un "accord plus long" que le précédent, incluant le respect des Droits de l'Homme, comme le respect des conventions internationales par l'Iran, et notamment la fin de l'ingérence de celui-ci au Yemen, Syrie, etc. José Bové, ancien député, avait insisté, avant la visioconférence, pour justifier son soutien, sur la nécessité d'instaurer, en Iran, un nouveau régime, laïc, c'est-à-dire respectant la "séparation de l'Église et de l'État", et établissant "l'égalité Homme/femme". D'autres intervenants ont fustigé la nature "terroriste" du régime iranien en place à Téhéran, justifiée notamment par la tentative d'attentat manquée du régime contre le meeting de Villepinte, organisé en 2018 par l'OMPI, et qui a abouti à la condamnation d'un diplomate iranien, et revendiqué une politique de sanctions à l'égard du régime de Téhéran. Ils ont également mentionné l'attentat du régime iranien contre un avion ukrainien, abattu avec 260 passagers à son bord, en 2019. Un parlementaire américain a critiqué le fait qu'en Iran, la vie d'une femme vaut "deux fois moins que la vie d'un homme", et justifié la nécessité de protéger et reconnaître les minorités ethniques et/ou religieuses en Iran, justifiée par la présence, notamment, d'au moins 18 millions de kurdes, répartis entre le Nord Ouest de l'Iran, et à proximité de la frontière avec le Pakistan.

  La visioconférence se poursuit, deux jours durant, occasionnant l'intervention de centaines d'autres orateurs...

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