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Le gouvernement français a imposé, au moins de Juillet le passe sanitaire, après discussion express au parlement, pour élargir et imposer la vac-cination au plus grand nombre. Ce passe sanitaire, basé sur le principe de la présentation d'un cycle vaccinal complet (deux doses d'un des vaccins autorisés dans toute l'Union Européenne, à savoir Pfizer, Moderna, Astrazeneca, Janssen, etc), ou bien un certificat de rétablissement post covid, sous la forme d'un test PCR positif moins de 6 mois et de plus de 11 jours, ou bien d'un test PCR négatif de moins de 72 heures ou un test antigénique de moins de 48 heures. Le principe du passe sanitaire avait été proposé dans toute l'Union Européenne, après vote au Parlement européen, dès le 1er Juillet, pour permettre aux citoyens de circuler dans tous les États de l'Union, sans crainte de propager la maladie et amplifier le phénomène de contamination. Ce Passe sanitaire devait donc être étendu pour l'usage des transports en commun (trains, avions), en particulier pour les transports internationaux, les pays étant divisés en zone verte, pour lesquels lesquelles la propagation du virus est relativement maitrisée, en zone rouge, pour lesquelles la progression de la maladie et de personnes contaminées est devenue incontrôlable, et en zone orange, pays pour lesquelles des efforts importants restent à fournir pour lutter contre la progression de la maladie, mais qui n'est pas encore catastrophique.
Face au danger représenté par la propagation d'un variant delta du virus beaucoup plus contagieux que les autres, le gouvernement français a choisi des mesures très coercitives pour inciter les résidents de son territoire à se faire vacciner, plus coercitives que dans d'autres pays européens: la présentation du passe sanitaire devient obligatoire pour la fréquentation des cafés et restaurants, espaces culturels comportant plus de 50 personnes, centres commerciaux, et sur les lieux de travail, imposant la présence du public. Dès lors, des opposants au gouvernement ont parlé de mesures liberticides, prétextant que cette présentation du passe sanitaire était une manière détournée d'imposer la vaccination obligatoire, avec moins de liberté encore. Et des risques importants pour ceux notamment, dans le cadre professionnel ne se plieraient pas à ces obligations.
Certes si cette mesure impose des restrictions de liberté, comme l'était l'imposition du confinement en Mars 2020, puis à l'automne 2020, l'imposition du couvre feu, le rétablissement du confinement dans les départements d'Outre mer, durement touchés par la maladie, il n'empêche que la vaccination, notamment contre le covid 19 demeure un acte nécessaire, pour des questions d'égalité, dans la lutte contre la maladie et sa propagation: la vaccination demeure, en effet, un moyen efficace pour prévenir la survenue d'une forme grave de la maladie, chez un sujet qui peut être contaminé, et ainsi empêcher une hospitalisation ou un transfert dans un service de réanimation. Plus la vaccination avance, moins le risque d'encombrer les services de médecine et les services de réanimation, pour des patients qui seraient atteints de forme grave de la maladie. D'autre part, le fait d'être vacciné, diminue fortement le risque de contamination à d'autres personnes.
Chez les opposants à la vaccination, de nombreux arguments ont été développés: le fait que cette vaccination devait être facultative, décrétant le libre choix. C'est oublier que le risque d'atteindre une forme grave de la maladie est important, et pas nul, en l'absence de traitement probant (le traitement à l'hydroxychloroquine, un temps vanté, n'a pas montré son efficacité, et les autres traitements antiinflammatoires, antiviraux, oxygènothérapie constitue des traitements symptomatiques de la maladie, et ne préviennent pas la survenue d'une forme grave de la maladie). Un autre argument, pour refuser la vaccination, consiste à dire que celle-ci est nécessaire uniquement pour les personnes à risque, par exemple les personnes de plus de 80 ans et les personnes obèses ou diabétiques. C'est oublier qu'avec les formes mutantes du virus, le risque de contami-nation et d'attraper la maladie, y compris une forme grave, redouble d'importance, y compris chez des personnes plus jeunes et dépourvues de facteurs de risque. D'autres personnes évoquent le risque d'effets secondaires graves liés à la vaccination. Il est vrai que quelques cas de thromboses graves ont été recensées avec la vaccination par Astrazenneca (de l'ordre d'un peu plus d'une dizaine de cas mortels) ce qui a provoqué la suspension momentanée (pendant quelques jours de ce vaccin) dans quelques pays de l'Union Européenne, mais la balance bénéfice/risque penche néanmoins largement en faveur de ce vaccin. Pour les personnes vaccinées par Pfizer et Moderna, quelques cas de cardiomyopathies ont été recensées, sans risque mortel. Là encore la balance bénéfice risque demeure nettement favorable. D'autres encore invoquent les précédents d'empoisonnement, comme la chlordécone en Martinique, pour susciter une défiance naturelle à l'égard des gouvernants qui tergiversent sur les prises de décisions. Enfin, d'autres invoquent simplement leur liberté individuelle, face aux risques environnementaux, le fait que l'éducation à la santé (faire du sport, manger bio, prendre des vitamines, manger peu de viande) peut prévenir des maladies (cancer, maladies cardiovasculaires) peut leur permettre de rester en vie et de mieux se défendre contre les maladies en général. Cela n'exclut pas les conseils de prudence nécessaire pour éviter les maladies contagieuses (gestes barrières et vaccination). Enfin, d'autres évoquent leur croyance religieuse ou leur liberté de penser, contre les grandes décisions de l'État qui voudrait les contraindre: la liberté individuelle ou de conscience, face à un état qui aurait failli par ses décisions, ses tergiversations (les masques en retard, la politique de confinement ou de distanciation sociale imparfaite, notamment dans la communauté scolaire). Mais sur la politique vaccinale, cette liberté ne risque-t-elle pas de tourner à l'obscurantisme? Et le désir d'égalité face à la vaccination ne vient-il pas infirmer la supposée démission de l'État? Celle-ci n'a-t-elle pas pour objectif d'éradiquer la pandémie, la maladie, comme l'ont montré les campagnes de vaccination antérieures? Et quels arguments avancer contre la vaccination alors que de nombreux pays africains n'en bénéficiant pas encore en demandent?