Alors qu'en France et en Europe, le nombre de personnes décédées a atteint le chiffre impressionnant de respectivement 26000 et 100000 morts, dès la fin de la première semaine de Mai, le gouvernement semble enfin prendre la mesure de la pandémie de COVID 19, près de 5 mois après son éclosion à Wuhan. Après avoir longtemps nié la nécessité d'équiper la population en masques, du fait de la pénurie en cours entretenue au cours des dernières années, et prétextant le manque d'éducation de nos concitoyens, en matière de santé public, contrairement à nos amis asiatiques, et dû faire face à un retard considérable dans la montée en puissance de tests PCR, indispensable au dépistage et à l'isolement de patients symptomatiques, du fait de problèmes techniques liés à des blocages règlementaires ou bien à l'incompatibilité de certaines machines avec la plupart des kits de détection, le gouvernement français vient d'annoncer, après près de 55 jours de confinement, que le port du masque devait être la règle dans l'ensemble de l'espace public, et notamment dans les transports en commun où il est obligatoire, et indiqué la nécessité de réaliser 700000 tests de dépistage par semaine, promesse qui risque de ne pas être tenue, malgré le projet de loi enclenché, faute de moyens allouées aux enquètes épidémiologiques très intrusives prescrites auprès de nos concitoyens.
face à l'incurie de nos gouvernants (retard dans la production et la réquisition de masques, sous équipements des soignants en matériel d'équi-pement, et en lits d'hôpitaux), la recherche s'est pourtant mobilisée pour tenter de trouver des traitements adaptés et adéquats, face à cette pandé-mie hors du commun. le protocole Discovery, impliquant 7 pays européens, dont la France, comportant une étude clinique sur 2300 patients, dont 800 en France, a été mise en place, consistant à tester 4 traitements, selon une méthode randomisée en double aveugle: il s'agit d'évaluer l'efficaci- té de la chloroquine additionnée à l'Azythromycine (antibiotique ayant des propriétés antivirales), le remdesivir, ou médicament antiviral utilisé dans le traitement contre Ebola, un médicament antiviral destiné à la lutte contre le SIDA, dont on teste l'efficacité contre le COVID 19, le liponivar, associé ou non à l'interféron, et enfin le plasma de patients ayant déjà été infecté par le virus, et comportant des anticorps susceptibles de protéger de nouveaux patients contre l'infection. Parallèlement, une polémique a opposé le professeur Didier Raoult, exerçant au CHU de marseille, au gouvernement au sujet du traitement à la chloroquine associé ou non à l'Azythromycine: le gouvernement français ne proposant le traitement à la choloroquine que pour des patients gravement atteints et hospitalisés en réanimation, tandis que le professeur Raoult décidait de son propre chef d'administrer ce traitement chez des patients, dès les premiers jours et dès les premiers symptômes de la maladie. Des critiques ont été formulées sur la méthodologie employée par le professeur Raoult, malgré les résultats encourageants de ce dernier: le fait que ce dernier se basait sur la constatation d'une baisse rapide de la charge virale in vitro, sans faire de corrélation systématique avec une évolution clinique de ces patients; que les études cliniques qu'il avait réalisées n'avaient pas été faites systématiquement en double aveugle; que le professeur Raoult semblait écarter l'idée que des patients atteints de pathologies cardiaques risquaient de subir des effets secondaires du traitement à la chloroquine qui pouvaient leur être fatal. Face au retard pris par l'étude Discovery, et aux doutes sur l'efficacité des traitements proposés dans cette étude, il est vite apparu que la recherche et la production d'un vaccin efficace contre la maladie, et susceptible d'être appliqué à la planète entière, devenait urgente et nécessaire, pour contenir la maladie, et produire chez l'ensemble de la population une immunité décisive qui pourrait terrasser la pandémie: en effet, même si la période de confinement, destinée à freiner ou ralentir la progression de la maladie, a concerné, pendant plusieurs semaines, près de la moitié de la population de la planète, l'épidémie a fait, sur l'ensemble du globe, et en quelques mois seulement, quelques 250000 morts et touché plusieurs millions de personnes, notamment aux États Unis, en Europe (en particulier en France, en Italie et en Espagne), mais aussi en Iran (où la propagation de la maladie est nettement sous estimée par les autorités locales), ou encore en Chine qui a vu ce fléau débuter.
Au niveau européen, il a été constaté une absence de solidarité des États membres, les uns vis à vis des autres, même si la santé reste avant tout de la compétence des États membres plutôt que de l'UE: ainsi si l'Italie a été très durement touchée, dès le début du mois de Mars, peu de pays de l'union Européenne, ont envoyé du matériel médical (masques) ou du personnel, sur place, pour porter assistance à ce pays pourtant membre fondateur du traité de Rome, en 1957, suscitant même l'indifférence relative de la France: symboliquement, ce sont même des médecins cubains et des entreprises chinoises, pratiquant la diplomatie du masque, qui sont venus principalement en aide, parmi les États, à ce État du Sud de l'Europe, en grande difficulté. Certes l'union Européenne, par la voix de la présidente de la commission, Ursula Von der Leyen, a organisé un téléthon auprès des États européen, pour récolter quelques 7,4 milliards d'Euros, en faveur du financement de la recherche pour un vaccin. Mais l'étude clinique Discovery, initiée par l'UE semble prendre beaucoup de retard: en cause, des blocages règlementaires dans certains pays européens, pour engager la mise en place des traitements en vigueur, auprès de patients volontaires. Pire encore, les différents pays européens se sont faits une concurrence effrénée pour acquérir du matériel de protection, notamment des masques: en effet, la République tchèque a par exemple bloquée et détournée à son profit, des masques transitant sur son territoire, et destinés....à l'Italie, en provenance de Chine! D'autre part, les pays européens, et notamment les ministres des finances du Conseil de l'Europe, ont eu énormément de mal à se mettre d'accord sur un plan de relance de 540 milliards d'Euros (aide au financement du chômage partiel, garanties bancaires, emprunts sans conditionnalité), pour remédier à la récession en cours suite la pandémie (moins 7,2 pour cent du PIB en Europe, et notamment moins 6 pour cent en France): si la Commission Européenne a consenti à la suspension du pacte de Stabilité et à sa règle des 3 pour cent de déficit, et au versement de 37 milliards d'euros à l'égard des régions les plus touchés sanitairement et économiquement par la maladie, les 27 ont été incapables de s'entendre, après l'opposition de l'Allemagne, des pays bas et de la Finlande (moins touchés par l'épidémie) pour émettre des obligations ou coronabons, afin de mutualiser les dettes européennes et venir en aide aux pays les plus touchés. Les États membres et le Parlement européen se sont même écharpés, sans parvenir à un accord, sur le montant du budget européen nécessaire, pour financer le fonctionnement de l'Union, entre 2021 et 2027. Après la fermeture des frontières extérieures de l'union Européenne, le gouvernement grec, en première ligne face à l'afflux de réfugiés sur l'Ile de Lesbos, et aux coupes drastiques dans le budget de la santé, s'est même trouvé un bouc émissaire idéal, dans la crise sanitaire, après la décision du gouvernement turc de libérer vers le continent européen, un contingent important de migrants, rompant ainsi les accords qu'il avait conclu avec l'UE quelques années auparavant. La encore l'incurie de l'Europe, incapable de parler d'une seule voix, sur la crise des réfugiés, les années précédentes, apparait au grand jour, et le projet européen semble en grande difficulté, ce qui apporte de l'eau au moulin des courants populistes et xénophobes de tous poils.