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Billet de blog 13 novembre 2016

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Sur la victoire de Donald Trump aux Etats Unis

La victoire de Donald Trump apparait consacre la revanche d'un ordre conservateur et réactionnaire. Mais elle met en évidence également les échecs d'une société minée par un libéralisme sauvage, incarnée par le monde de l'argent, les tensions raciales et sécuritaires, et les dégats occasionnés par une mondialisation économique mal régulée.

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La victoire de Donald Trump aux Etats Unis consacre la revanche d'un ordre conservateur et réactionnaire, après les deux mandatures de Barack Obama, premier président noir de ce pays. Mais elle consacre également la réaction  irréflechie d'une partie de la population laissée pour compte de la mondialisation sauvage et capitaliste.

Le vote en faveur de Donald Trump a été analysé comme un vote d'électeurs essentiellement masculins, blancs, peu diplômés, sensibles aux outrances et provocations d'un tribun, qui par calcul politique, malgré sa fortune personnelle, et ses milliards, s'est prsésenté, habilement, comme un candidat "antisystème", dénonçant "l'establishment", comme l'incarnation des élites dirigeantes coupées du peuple et des laissés pour compte. Certes Obama peut se targuer d'une loi favorable aux plus démunis sur la santé, la loi Obamacare, et d'une évolution favorable sur la question du climat, avec la signature des Etats Unis aux accords de Paris, lors de la COP 21, et la remise en questions des projets économiques les plus polluants, mais il n'a pas réussi, durant sa mandature à contrer les dérives d'un capitalisme sauvage, fruit d'une mondialisation dérégulée, qui jette à terre des milliers de citoyens, et il n'a pas su contenir les tensions raciales et sécuritaires, à l'intérieur des Etats Unis. Malgré les timides volontés réformatrices d'Obama, et d'Hillary Clinton (régularisation de sans papiers, améliorations des salaires ou de l'égalité homme femme dans les entreprises, lois plus restrictives sur le port d'armes, positions plus progressistes sur l'orientation sexuelle ou la question de l'avortement), le camp démocrate, et le gouvernement américain n'ont pas été en mesure de remettre en question les liens incestueux entre pouvoir et monde de l'argent, ou encore la crise financière, héritée de la crise des subprimes en 2008. Ils n'ont pas réussi également à effacer ou lever les controverses liées au accords commerciaux de libres échanges, encore en négociation. Hillary Clinton est ainsi apparue plus comme une candidate de "l'establisment", que du changement, même du point de vue , pendant les primaires, de son Challenger démocrate, Bernie Sanders, qui l'a rejointe néanmoins en fin de campagne, pour ne pas cautionner le pire.

 Dçs lors, Donald Trump, malgré ses dérapages racistes et sexistes pendant la campagne, et ses faillites commerciales douteuses, est apparu, pour une partie des américains, comme un recours possible, face aux injustices du système. Plus déterminé que jamais, il a su faire passer son programme réactionnaire et ultra conservateur, et ce contre toute évidence, comme un outil de résistance antisystème des plus démunis contre les plus riches. Belle ruse d'un démagogue, qui a beau jeu, après l'élection de se présenter comme un " rassembleur apaisé", et un bon père de famille, soucieux de paix sociale ou de réconciliation. L'avenir dira s'il corrigera ou non, même par calcul politique, son image controversée de provocateur endurci.

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