Le Mardi 11 Février 2014 a eu lieu un colloque, à la maison de la chimie, à Paris, organisé par la Fondation d' Etudes pour le Moyen Orient ( FEMO ) , sur le 35e anniversaire de la Révolution antimonarchique en Iran. L' occasion de dresser un bilan implacable de la politique menée par la République Islamique d' Iran, depuis l' accession au pouvoir des mollahs, après la chûte du shah .
Le colloque ( premier d' une série de 4, pour 2014, et consacrés à la situation géopolitique au Moyen Orient ) s'intitulant de la manière suivante, " 35 ans après la Révolution en Iran, quelle perspective? " était composé des personnalités suivantes :
Sid Ahmed Ghozali, ancien premier ministre algérien
Frédéric Encel, professeur à l' ESG Management school et maître de conférences à sciences po .
Yves Bonnet, préfet honoraire et ancien directeur de la DST .
Pierre Rousselin, éditorialiste .
bertrand Delais, documentariste et journaliste . ( a écrit " Iran : un brasier sous les cendres ", ed Presse du midi )
yves Thréard, éditorialiste
Medhi Abrichamtchi : a écrit " Les gardiens de la Révolution" , ed Jean Picollec .
François Colcombet, président du FEMO .
L' enjeu de ce colloque consistait à mieux faire connaître l' Iran, et à ne pas confondre son régime actuel, basé sur une forme de barbarie, avec la culture et la civilisation iranienne dans son ensemble : d' une culture perse multi millénaire à la Révolution constitutionnelle de 1906, ou encore à l' épisode de nationalisation des ressources pétrolières par le docteur Mossadegh, congédié par le shah, dans les années 50, les exemples de sources d' inspiration ne manquent pas pour imaginer des perspectives démocratiques pour ce pays, aux antipodes du totalitarisme incarné par les mollahs iraniens .
Les intervenants ont souligné à quel point la Révolution antimonarchique, initiée en 1979, à Téhéran, avait été une occasion manquée, et la prise du pouvoir par des mollahs intégristes et obscurantistes une usurpation réalisée au détriment des forces démocratiques ( nombreuses à l' époque ) . Une répression et une stigmatisation implacable des opposants les plus farouches ( Moudjahidine, Feidayn ) , qui refusaient de prêter allégeance au régime, avait été mise en place ( massacre des prisons en 1988, 120 000 martyrs ), au point de persister encore aujourd ' hui avec la répression des réfugiés du camp Liberty en Iraq . Pourtant , une alternative politique crédible existe, prônant un régime laic et démocratique, un rejet de l' intégrisme, et les forces qui proposent cette orientation politique subsistent encore aujourd' hui, comme l' OMPI, et comptent bien incarner une perspective efficace pour demain .
Les participants ont également souligné la naiveté de certains intellectuels français et la mansuétude étonnante de certains hommes politiques français à l' égard de dirigeants iraniens du régime des mollahs . On se souviendra longtemps des prises de position de Michel Foucault et de Marguerite Duras , faisant l' éloge du régime en place, ou de Khomeiny . Parallèlement, on ne peut qu' être surpris par l' accueil favorable réservé par les dirigeants occidentaux en général et français en particulier, aux présidents Khatami et Rohani ( plus récemment ) .
La dangerosité de la République Islamique d' Iran s' est manifestée dès le début par la prise d' otages dsans l' ambassade américaine en 1979, en violation de toutes les conventions internationales, et probablement par des attentats à Paris e, entre 1985 et 1986, voire l' assassinat de personnalités politiques ( Chapour Bahktiar à Paris, ou Kazem Radjavi à Genève ) . La République Islamique d' Iran base son régime sur l' application d' une Constitution théocratique, dont le fondement même est la charia islamique, mise en place par le Guide Suprême, qui prône une immixion systématique des questions religieuses dans les questions politiques, contredisant le principe de séparation des pouvoirs ( religieux, judiciaire et politique) proposés par Les Lumières, et bafouant la tradition de tolérance du schiisme, que l' on ne doit pas confondre avec le régime intégriste en vigueur à Téhéran .
Le sanctions économiques internationales imposées à l' Iran, ont permis la concrétisation d' un accord sur le nucléaire iranien, mais les occidentaux doivent néanmoins faire preuve de fermeté dans l' application de cet accord, car le régime des mollahs manifeste sa duplicité dans ses déclarations en mentant, de manière récurrente, sur la réalité de ses installations nucléaires .
La situation économique est catastrophique avec une récession persistante de moins 6 pour cent, et un chômage de 30 pour cent . La grogne sociale contre les " paniers alimentaires " ( de mauvaises qualités et discriminatoires ), et le bilan écologique détestable du régime ( pollution des nappes phréatiques , gaspillage des ressources en eau ) contribue à aggraver ce bilan négatif de la politique menée par les mollahs au pouvoir .
Le régime est aux abois mais reste dangereux, car il peut jouer la carte de la victimisation, face à un embargo sévère imposé notamment par les occidentaux, qui, léger au départ, n' a cessé de se renforcer ses dernières années . La question de l' embargo peut être en effet au coeur des discussions politiques, dans la mesure ou il faut faire une distinction entre des mesures financières qui peuvent toucher les avoirs des dirigeants en place, et des sanctions économiques qui peuvent toucher durement la population, et notamment affecter ses ressources alimentaires . De nombreux embargo, pratiqués sur la planètes ont été sujet à caution, comme l' embargo pratiqué par les Etats Unis contre Cuba, pendant plus de 50 ans , et qui persiste encore aujourd' hui, ou encore l' embargo imposé à Haiti, il y a quelques années, alors que ce dernier pays, est l' un des plus pauvres de la planète . Il faut donc réflechir, à l' avenir, à une stratégie efficace pour s' opposer à des régimes corrompus ou tyranniques, comme l' est la République Islamique d' Iran.....
 
                 
             
            