Alors que le premier ministre irakien, nouri Al Maliki, vient de quitter le pouvoir, à Bagdad, il y a deux mois, et que la guerre des occidentaux contre DAECH fait toujours rage, au Nord du territoire irakien, il convient de s'interroger sur la stratégie à adopter, à la fois dans la guerre contre le terrorisme, et dans la reconstruction ou démocratisation de l' Irak, qui a vécu, ses dernières années, sur une poudrière.
Aussi dangereux ou presque que l' Etat Islamique en Irak et au Levant, se trouvent les milices chiites proiraniennes, qui constituent autant d'escadrons de la mort, responsables d'attentats, et d'exactions terribles, contre les populations sunnites, civiles et/ou militaires, et contre les forces américaines, avant le départ de ces dernières. Récemment, l'attaque d'une mosquée, par la milice Badr, a fait 50 morts, parmi les fidèles sunnites. Ces milices ( Badr, Armée du Mehdi, Hezbollah irakien, "Ligueurs de la Vertu" ) comportent un nombre de combattants au moins aussi important, si ce n'est plus, que les djihadistes de l' Etat Islamique, et commettent des exactions aussi terrifiantes que ce dernier groupe, pourtant soupçonné de "crimes contre l'humanité" ou de "génocide". Contrôlées, voire dirigées par les gardiens de la Révolution Iraniens, présents sur le territoire irakien, dont la force qods, à la tête de laquelle on trouve le redoutable Gassem Souleimani, ces milices constituaient, sous Nouri Al Maliki, une sorte d'Etat dans l'Etat irakien,et étaient associées aux forces militaires irakiennes traditionnelles, dans la brûtale répression des opposants ( sunnites, militants de l'OMPI, etc), laquelle a favorisé l'irruption et le succès d'un groupe comme DAECH! Le gouvernement actuel, depuis le départ d'Al Maliki, hésite à les réintégrer dans l'appareil d'Etat en place, alors que certains s'y sont déjà infiltrés....
Les occidentaux, notamment par la voix du gouvernement français, par vision à courte vue, envisagent la possibilité de négocier avec le gouvernement iranien, pour solliciter une aide ou un soutien, en vue de contrer l'offensive de l' Etat Islamique en Irak et au Levant. Proposition imprudente, jusqu'à présent écartée par les américains, mais pour combien de temps encore? Pourtant, l'avenir de la Région et de l'Irak, consisterait à associer, après une large négociation, toutes les forces "démocratiques" en présence, tribus sunnites, chiites, kurdes, dans une logique de partage du pouvoir et de réconciliation, en écartant à la fois DAECH et les milices chiites aux mains de l'Iran, ces deux faces d'une même pièce qui fleurissent sur des zones de non droits et de crimes contre l'humanité, depuis au moins dix ans déjà!
 
                 
             
            