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La COP 26 qui se déroulait à Glasgow a accouché au forceps, sous présidence britannique, et après 15 jours de négociations d'un accord de lutte contre le réchauffement climatique. Cet accord en demi teinte, qualifié de "petits pas" ne permet pas d'éviter "la catastrophe climatique, qui frappe à nos portes" a déclaré le secrétaire des nations Unis Antonio Guterres. De son côté, l'organisation Greenpeace, par la voix de sa représentante internationale Jennifer Morgan a déclaré, dans une expression contradictoire: "c'est mou, c'est faible, mais il y a un signal sur la fin de l'ère charbon, et c'est important". Quant à l'égérie suédoise du mouvement de jeunesse "Fridays for Future", Greta Thunberg, a acté, quant à elle, l'échec de cette conférence qui n'était, pour elle "que du bla-bla".
Concrètement, le rythme actuel d'émission des gaz à effet de serre, ne permet pas d'espérer limiter à 1,5 degré d'ici la fin du siècle, la hausse moyenne de la température du globe, telle que le prévoyait l'accord de Paris, d'il y a 6 ans. Pour espérer remplir cet objectif, il faudrait réduire, sur l'ensemble de la planète, nos émissions de gaz à effet de serre de 45 pour cent d'ici 2030, et obtenir la neutralité carbone d'ici 2050. Et nous en sommes loin. Le secrétaire général des nations Unis constate que l'objectif de "la fin des subventions aux énergies fossiles et la sortie du charbon" n'a pas été atteint par la COP 26. Sous la pression de pays comme l'Inde et la Chine, très dépendant de cette énergie, la conférence a conclu sur une nécessité de "réduire très fortement l'usage du charbon", plutôt que de "sortir progressivement du charbon". Il faut dire que la COP 26 a vu s'afficher 500 lobbyistes du gaz, du charbon et du pétrole, pour tenter de freiner les velleités des 200 délégations nationales présentes sur place. Il est vrai que la situation des États sur l'ensemble de la planète est très variable: si un pays comme la Pologne est encore très dépendant du charbon, et doit obtenir le soutien et l'aide de l'Union Européenne pour s'en débarrasser, l'Allemagne quant à elle, dans les négociations gouvernementales en cours, suite aux élections législatives, promet de sortir du charbon d'ici 2030, au lieu de 2038. Quant à la France, elle fait partie d'une coalition de 10 pays, dont l'Irlande, le Danemark, le Costa Rica", intitulée BOGA (Beyond Oil and Gaz Alliance) qui s'engage à "refuser d'effectuer de nouvelles explorations minières pour l'extraction du pétrole, du gaz et du charbon". A l'opposé, le président brésilien Jair Bolsonaro, dans un acte d'une grande désinvolture, ne s'est pas déplacé pour la COP 26, et ce alors que son pays concentre 60 pour cent de la forêt amazonienne, et alors que pendant son mandat, les permis d'extraction des mines et la déforestation se sont développés comme jamais, notamment pour promouvoir l'agriculture intensive, et réduire comme peau de chagrin la biodiversité. Des pays comme l'Arabie Saou-dite se sont contentés de promettre la neutralité carbone.. d'ici 2050, sans annoncer de mesure contraignante pour la fin du pétrole.
Depuis la COP 21, les pays développés, dont la France n'ont pas respecté leur engagement de porter à 100 milliards de dollars par an, la dotation d'un fond vert à l'égard des pays du sud qui sont également les pays les plus pauvres, pour aider ceux-ci à lutter contre le réchauffement climatique, en les aidant notamment à opérer des mécanismes de prévention contre la sécheresse et la désertification. La COP 26 promet néanmoins de doubler cette aide d'ici 2025, avec un bilan d'étape tous les deux ans. Mais on le voit, malgré les déclarations de bonnes intentions et la bonne volonté de quelques uns, le retard pris demeure important...