Je publie sur ce blog un texte écrit par un citoyen français, ami de la Résistance iranienne, dont le nom d'emprunt est Charles Delescluze. Les propos de ce texte n'engagent que son auteur, même si je partage, pour une grande part, le point de vue émis.
"Jawad Zarif est le ministre des affaires étrangères iranien. En tant que tel, il est donc entièrement solidaire de son gouvernement, pour lequel il exerce. De fait, et connaissant la barbarie du régime théocratique en vigueur depuis 37 ans dans le pays, comment est-il possible que les édiles nationales occidentales puissent encore qualifier javad Zarif de "modéré" prônant l'ouverture?"
"On pourrait donner plusieurs types de réponses à cette question. Mais les ressorts qui agitent le monde diplomatiques et qui régissent les relectures géopolitiques sont toujours les mêmes; le pouvoir et l'énergie. Or, le sous-sol de l'Iran regorge de matières premières qui seraient très utiles à des économies otanesques au bord du gouffre économique. Dès lors, de peur de voir cet intervalle se fermer, et l'Iran plus séduite par les BRICS que par l'occident, il est préférable de désigner Jawad Zarif, à l'instar du président Rohani d'ailleurs, comme étant un "modéré".
"Pourtant, on ne peut pas dire que le ministre des affaires étrangères porte sur lui les attributs d'un modéré. Quand le correspondant du Washington Post, le binational jason Rezaian, fut emprisonné 18 mois durant pour espionnage, M Zarif n'a pas hésité une seconde à soutenir publiquement l'incarcération arbitraire, en qualifiant même le travail du journaliste en Iran "d'excès de zèle de bas niveau" pour le compte des Etats Unis."
"Ce qui parait ici incompréhensible pour qui ne ne voudrait pas lire entre les lignes de fractures géopolitiques, c'est qu'un tel homme d'Etat puisse être reçu en grande pompe, en Europe, alors qu'au même moment des dizaines de ses compatriotes, se font exécuter par le régime en Iran. En mai 2016, Jawad Zarif a poursuivi sa tournée européenne en Finlande, Suède, Pologne et Lituanie Il arrive maintenant à Paris. Pendant ce temps, pas moins de 21 hommes et femmes ont été pendus. Contrairement aux diplomates, le public et surtout les iraniens en exil l'ont partout accueilli par des manifestations dénonçant ce visage machiavélique."
" Pendant que de bons hommes politiques européens tentaient de placer les pions de leurs intérêts sur la carte iranienne par des calculs mesquins à court terme, se tapant la cloche en présence d'une des pires caution de la dictature théologique iranienne, 22 hommes et femmes étaient pendus au bout d'une corde, spécialement dressée pour eux. et on se doute que leur mort ne fut pas des plus "modérée", comment autant de cynise est-il possible?"
"Dans sa logique toujours plus provocatrice, soufflant le chaud et le froid sur la nuque de ses relations diplomatiques occidentales, Jawad Zarif s'est paré dernièrement d'un nouvel affront en rendant publiquement hommage à Mustafa Badreddine, le qualifiant même de martyre. Sans rappeler l'intégralité du CV du personnage, on précisera quand même que badreddine était le chef militaire du hezbollah et qu'il fut lié au bombardement de la caserne des marines US de Beyrouth en 1993 ( 241 morts), ainsi qu'à l'assassinat de Rafik Hariri, ancien premier ministe libanais."
"Ce genre de prise de position publique participe d'une entreprise belliqueuse, provoquant sans cesse les ennemis désignés du régime iranien, dans une schozophrénie paranoîde digne des esprits les plus dérangés de la planète. certes, l'Etat iranien recherche avant tout à inviter les multinationales occidentales, bavant déjà devant le repas de milliards de dollards, à investir dans ce pays. Pourtant, l'état lamentable de l'économie des mollahs, dominée par les pasdarans, et les aventures belliqueuse du régime rendent le terrain peu propice à des investissements. Le comportement du régime n'arrange d'ailleurs pas les choses. Applaudir des deux mains un terroriste notoire, et l'ériger en martyre entièrement dévoué à "la cause" est une erreur stratégique manifeste en prévision de relations diplomatiques futures."
"Il n'apparait nulle part que le soutien à des terroristes de renomée mondiale, puisse être un argument viable dans le but de ramener la paix et al sérénité au Moyen Orient."
"Une personne applaudissant ç l'incarcération arbitraire, vantant les richesses de son pays aux plus offrants pendant que des êtres humains périssent dans la peur, l'horreur et la misère, et revendiquant les actions des principaux chefs terroristes ne peut être considéré comme un "modéré". Donc, de deux choses l'une, soit nos dirigeants occidentaux seraient atteints de cécité, au point de ne plus voir l'évidence; soit la situation conflictuelle les arrange."
"Et pire encore: le jeu de langage consistant à décrire une faction de modérés en Iran qui prôneraient l'ouverture à la démocratie, n'est qu'un procédé supplémentaire visant à justifier l'injustifiable. Ali Khamenei n'est plus de la première fraîcheur, et nombreux sont ceux qui anticipent déjà sa succession. L'émergence d'un psudo modéré, à la tête de l'Etat ferait les affaires des puissances occidentales, qui n'auraient plus alors qu'à entrer dans le pays avec leurs liasses de billets pour profiter des richesses de ce pays, avec l'aide de d'un gouvernement toujours plus violent, toujours aussi fasciste, toujours aussi haineux, mais totalement couvert de feuilles de choux occidentales appuyant, aux ordres, sur la nouvelle modération d'un gouvernement ami. Toutefois, ce fantasme se dissipe comme un nuage avec la domination à l'Assemblée des experts et à celle du Conseil Islamique des conservateurs gr)ace aux élections des présidents de ces chambres des mollahs."
"Au final; si l'on ne doute à aucun moment des réelles positions du ministre des affaires étrangères de l'iran, qui est loin d'être un "modéré", on peut au contraire se poser de nombreuses questions quant aux intentions réelles des puissances occidentales, des Etats Unis à l'Union Européenne, en passant par tous les pays membres de l'OTAN. L'humain est-il déjà mort? Son cadavre est-il déjà si froid, que seul comptent désormais la fortune, le pouvoir et le contrôle des ressources? Nous en sommes à un point oû nous pouvons raisonnablement nous poser la question de la responsabilité des Ettats occidentaux dans les relations qu'ils entretiennent avec des tyrans comme M Jawad Zarif."
Charles Delescluze