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L'iranienne Nasrin Sotoudeh a entamé une grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention et "dans l'espoir d''établir la justice dans mon pays": elle a fait sortir de sa prison, une lettre expliquant son geste et les motifs de sa démarche. L'avocate n'en est pas à son coup d'essai, pour contester l'autorité de la République islamique d'Iran: en 2009, déjà, elle avait été condamnée à 5 ans de prison, "pour actions contre la sécurité nationale et propagande contre le régime", une accusation farfelue, pour la punir d'avoir, à l'époque, défendu des activistes manifestant contre la réélection controversée du président iranien Amanidedjad. En 2012, elle avait été libérée de prison, par le régime iranien, lorsque le parlement Européen lui avait attribué, conjointement avec le cinéaste Jafar Panahi, le prix Sakharov, en faveur des Droits humains. Mais en 2018, rebelote: loin de s'adoucir, le régime iranien durcit à nouveau le ton. Alors que Nasrin Sotoudeh défend "les filles de la révolution", ces femmes qui ont enlevé leur voile en public, à Téhéran notamment, elle est de nouveau arrêtée, et condamnée par le Tribunal Révolutionnaire pour "insulte contre le Guide Suprême", "incitation à la prostitution", "conspiration contre le système", "atteinte aux bonnes moeurs", et doit subir une peine cumulée de 38 ans de prison et 148 coups de fouets!! les motifs de la condamnation sont bien évidemment sans fondement, et visent à terroriser ou intimider les opposants au régime des mollahs. Nasrin Sotoudeh est détenue dans la redoutable prison de Evin, dans une cellule contenant également d'autres prisonnières dont la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkah, également condamnée pour "espionnage et propagande contre le régime" à 5 ans d'emprisonnement.
Les conditions de détention de ces prisonnières sont très difficiles, d'autant plus que l'Iran subit de plein fouet l'épidémie de COVID 19, et que les prisons iraniennes n'en sont pas épargnées, et les détenu(e)s ne bénéficient d'aucun traitement lorsqu'ils ou (elles) sont atteint(e)s de la maladie. Fariba Adelkah a été emprisonnée, sur un motif fallacieux, probablement pour servir de monnaie d'échange, selon les calculs machiavéliques du régime iranien, avec le diplomate iranien Assadollah Assadi, arrêté en 2018, à la suite de l'attentat manqué contre un meeting du MEK à Villepinte, pour lequel un procès est programmé par la justice belge, à l'Automne prochain. La chercheuse australo-britannique, Kylie Moore-Gilbert, quant à elle, avait été arrêté dans les mêmes conditions et pour les mêmes motifs, mais elle a été transférée à la prison de Ghartchak. Le compagnon de Fariba Adelkah, Roland Marchal, a lui été libéré, après une condamnation par le régime iranien, pour être échangé contre un ingénieur iranien, Jalal Rohollahnejad, alors qu'il était emprisonné par la France, à la demande des États Unis.
On le voit, la République Islamique, en Iran ne lésine pas sur les manoeuvres les plus abjectes, pour contrer toute opposition et contestation du régime, alors même que les sanctions économiques internationales touchent durement le régime et étranglent notamment sa population, laquelle n'a d'autres choix que de se révolter contre son gouvernement, comme en Novembre 2019, suite à la hausse brutale des prix du carburant. Il est vrai que le gouvernement iranien a, depuis longtemps, prouvé son caractère liberticide: le code pénal iranien fait des femmes des mineures à vie, en leur imposant le port du voile obligatoire, des règles discriminatoires, concernant le divorce, la garde des enfants, le droit au travail, ou encore l'adultère, et il déclare "en guerre contre dieu", tous les opposants qui contestent, de manière générale, l'autorité du guide Suprême et le système même du régime islamique, et applique la peine de mort à tous ceux qui commettent toutes sortes de délits réels ou imaginaires, y compris à l'égard de citoyens encore mineurs au moment des faits!!
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