Ce samedi 19 avril, avait lieu, Place Colette, devant la Comédie Française, une manifestation de la Résistance Iranienne, contre les exécutions en Iran. Environ deux cents manifestants, brandissant le drapeau impérial de l'Iran des opposants, vert, blanc et rouge, orné d'un lion armé, symbole culturel d'une civilisation perse multimillénaire, ont scandé des slogans hostiles aux dictatures qui ont ensanglanté ce pays depuis de nombreuses décennies : "Ni Shah, ni mollahs, halte aux massacres en Iran!" ou bien "Khomeiny, assassin, halte à la dictature en Iran!" ont crié les militants et sympathisants iraniens et français des moudjahidine du Peuple d'Iran, à cette occasion.
Cet événement, se déroulant simultanément dans 14 grandes villes du monde entier (Washington, Berlin, Amsterdam, Stockolm, Paris, etc...), et organisé par le CNRI (Conseil National de la Résistance Iranienne), dont le siège se situe à Auvers sur Oise, visait à commémorer l'ensemble des martyrs du principal mouvement d'opposition iranienne, depuis 50 ans, et à s'opposer aux exécutions en Iran, de manière générale, tout en proposant une alternative politique crédible aux deux dictatures, en suivant le programme en dix points de Maryam Radjavi (instauration d'une République démocratique et laÏque, des élections libres et pluralistes, l'abolition de la peine de mort, un Iran non nucléaire, le respect des minorités ethniques et religieuses, l'autonomie du Kurdistan iranien, la fin de l'apartheid de genre et l'instauration de l'égalité homme/femme,etc....).
La manifestation de Paris a insisté sur la cruauté du régime du Shah, dont la police politique, la Savac, n'avait pas grand chose à envier au très redoutable Vevak des mollahs, qui a provoqué l'exécution de 120000 martyrs de l'opposition iranienne, en plus de 43 années de pouvoir, dont près de 30000 prisonniers politiques, dont la grande majorité faisait partie des moudjahidine du Peuple, suite à une fatwa de Khomeiny, punissant de mort ceux qui étaient "en guerre contre Dieu", c'est-à-dire hostile au régime clérical.
En effet, il fut rappelé lors de cette manifestation qu'en 1972, 7 militants des moudjahidine du peuple, dont l'organisation avait été créée, quelques années auparavant, en 1965, par des étudiants, furent fusillés, et en 1975, 50 ans, jour pour jour, avant cette manifestation, furent exécutés, sur la colline d'Evine, à Téhéran, 9 militants politiques, dont deux moudjahidine et 7 Feydaines, militants marxistes, opposés à l'alignement avec l'Union Soviétique, contrairement au parti Toudeh, suspect de complaisance avec les Khomeinistes, au nom de l'antiimpérialisme. Le régime du Shah affirma, à tort, que ces prisonniers s'étaient enfuis.
Par ailleurs, la plupart des agent de la SAVAC furent ensuite recyclés dans les services secrets du régime clérical, pour appliquer la poursuite de la torture et des exécutions, sans aucune pudeur. De la sorte, les participants au rassemblement de Paris ont émis leur hostilité à voir le retour de la monarchie s'imposer en Iran, en cas d'alternance politique, et de renversement du régime clérical, soupçonnant l'actuel fils du Shah de vouloir négocier avec les mollahs, et d'un manque de sincérité lorsqu'il prétend vouloir instaurer la "démocratie" en Iran.
Maryam Radjavi a prononcé un discours, en duplex d'Auvers sur Oise, en affirmant et citant Massoud Radjavi, l'ex dirigeant des moudjahidine, en fuite depuis de nombreuses années; "Non au Shah, non aux mollahs; victoire à la révolution démocratique du peuple iranien. Le sang versé sous les deux dictatures a tracé la voie vers une République démocratique qui ne peut être ignorée."
Le député de Paris, Pierre Yves Bournazel a fait une brève apparition en déclarant: "Je suis de tout coeur avec vous et vous remercie pour votre engagement pour le peuple iranien, qui mérite la liberté et en est injustement privé." Bezhad Naziri, un ancien opposant, emprisonné pendant 8 ans sous les mollahs, qui s'est échappé de prison à la fin des années 80, et dont la soeur fut cruellement exécutée, a cité un poème de Charles Baudelaire, pour rendre hommage aux martyrs tombés sous les coups de la dictature, en évoquant "les roses rouges reposant sur un promontoire ".
Une association de jeunes étudiants iraniens résidant en France et en Belgique ont témoigné de l'engagement de la jeunesse iranienne, en faveur de la liberté et du renversement de la dictature religieuse en Iran, et son remplacement souhaité par une République laÏque et démocratique.
Enfin, suite au colloque tenu une semaine auparavant, à la mairie du 5e arrondissement de Paris, a été évoquée la campagne de signatures lancée auprès des maires de France, contre les exécutions en Iran, et l'instauration d'une République sous l'égide de Maryam Radjavi : 1000 édiles ont déjà signé l'appel du CNRI, en soutien implicite à cette organisation, pour une alternative aux régime du Shah et des mollahs !