Jeudi 21 Mai, les écologistes parisiens organisaient une visioconférence en ligne, webinaire, intitulé "déconfinement, déplacement et rentrée scolaire". Cette réunion étaient organisée par le candidat à la mairie de Paris, David Belliard, et modérée par la candidate du 12e arrondissement Marie Pierre Emmanuelle. Les animateurs de cette conférence présentait leur projet auprès d'un auditoire, qui pouvait leur poser des questions et leur demander des précisions sur les propositions qu'ils formulaient en matière "d'urbanisme tactique" et/ou de projet pédagogique. Les interventions de Laurent, directeur d'école maternelle dans le 18e, et candidat EELV, sur la fàçon dont a été abordée la question du déconfinement par la communauté éducative, et celles de Myriam, responsable du réseau "solicycle", sur l'économie circulaire autour de l'utilisation du vélo, ou encore, celle de Cyril, présentant le projet vélopolitain de pistes cyclables à Paris, ont permis d'en savoir un peu plus sur les nécessaires adap-tations à prévoir, dans la ville parisienne de demain, malgré la crise sanitaire et les impératifs de mesures à prendre en matière de distanciation sociale et de gestes barrières. La vie des acteurs économiques et des résidents parisiens risque d'être résolument bouleversée et leur capacité de résilience mise à l'épreuve, sur la question de l'urbanisme et du vivre ensemble.
Laurent, directeur d'école maternelle, dans un réseau d'éducation prioritaire, a pointé la difficulté de s'organiser das la communauté éducative confrontée au inégalités sociales, quant à l'accès à la culture, aux équipements informatiques, et à l'enseignement à distance. Pendant le déconfine- ment, 25 pour cent environ des enfants de son école se sont présentés en classe, et il a pu constaté que la méfiance était de mise, dans son école comme dans les autres établissements scolaires de la capitale, généralement chez certains parents d'élèves notamment qui étaient issus de milieu social défavorisé, et/ ou dont les enfants étaient des décrocheurs scolaires, que ce soit par peur de la contamination, ou un manque de confiance à l'égard des autorités politiques, malgré la nécessité de combler ces inégalités sociales, par une reprise scolaire et une prise en charge éducative sur place. Malgré tout, la période de confinement, pendant laquelle les enfants de soignants, ont pu se présenter dans les établissements scolaires, en effectifs réduits, a été positive et s'est déroulé dans de bonnes conditions, malgré les difficultés inhérentes de l'exercice, et les très grosses contraintes qu'elles impliquent. Sur la question de la pollution et de la politique de déplacements, Laurent a mis en avant le projet de rue barrière devant les écoles, en concertation avec l'association Paris respire, pour tenter de lutter contre la pollution automobile, à proximité des écoles, en filtrant les véhicules (laisser passer les vélos, et bloquer la circulation automobile), pour permettre aux enseignants, notamment, d'appréhender un usage pédagogique du vélo, par l'apprentissage de cette discipline, à proximité de l'école.
Cyril de son côté a mis en avant la nécessité de promouvoir le plan vélopolitain, avec l'association Paris en selle, en préparation depuis quelques années, visant à doubler les réseaux parisiens du métropolitain de transport en commun, par un réseau de pistes cyclables, et qui trouve, par ce déconfinement, l'occasion d'un débouché politique, par la mise en place d'aménagements provisoires en faveur des deux roues et des cycles, de la chaussée parisienne, confrontée à une chute drastique de la circulation automobile, face aux restrictions imposées lors du confinement. L'occasion du "jour d'après" consiste à accélérer cette perspective et compenser les écueils rencontrés par le plan d'aménagements de pistes cyclables opérés par la Mairie de Paris, et constaté par l'Observatoire du Plan vélo, au cours de ces dernières années, qui a vu seulement 50 pour cent des projets initialement prévus se réaliser. La faute semble-t-il aux problèmes de compétences techniques des agents de la ville de Paris, pour opérer des modifications du trafic routier, en fermant des rues par des sens interdits, ou en régulant la circulation automobile dans l'espace urbain. Le savoir faire de la ville de Paris peut semble-t-il être nettement amélioré dans ce domaine.
Myriam, de son côté, responsable du réseau solicycles, met en avant son expérience de l'économie circulaire, en matière de pratique du vélo. La promotion du deux roues non motorisé dans l'espace public, permet à des parisiens de toute catégorie, et notamment des moins favorisés, de bénéficier de services en matière de déplacements urbains, notamment pour les déplacements professionnels, que ce soit dans la mise en avant d'ateliers de réparations de vélo et de maintenance moyennant une somme forfaitaire de 50e euros, qui permet à chacun d'apprendre à entretenir correctement son engin, ou encore la vente et l'achat de vélos, en plus du service de locations de vélos en libre service. La problématique des déplacements urbains est bien mise en évidence par la question de l'encombrement des rues et les difficultés de transit, les questions de pollutions sonores et pollutions de l'air et la nécessité de recourir à des moyens de transports plus apaisés et moins stressants, qui met à l'épreuve la nécessaire autonomie des parisiens sur cette question. Les vélocyclistes sont confrontés également à une difficile cohabitation avec les deux roues motorisés: la question du stationnement en ville est également une question épineuse, tout comme les problèmes de vol de vélos. D'où la nécessité de promouvoir des services spécifiques au vélo, à l'image de son que l'on avait jusqu'à présent pour l'automobile: garages à vélo, espaces de stationnements adaptés pour les vélos, etc. Une réelle logistique économique et citoyenne semble se mettre en place, et ne demande qu'à être pérénisée et mise en valeur, auprès des quartiers populaires notamment. La pratique du vélo jusqu'alors disparate et/ou faible nécessiterait de se développer pour préparer une alternative à la voiture, notamment depuis la grève des transports en commun pendant la réforme des retraites l'hiver dernier, et suite à l'épisode dramatique de crise sanitaire et son cortège de restrictions imposées. L'autonomie du citoyen est à ce prix.