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Billet de blog 21 novembre 2014

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élections présidentielles et législatives en Tunisie : le changement, c'est maintenant ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

 Depuis près de 4 ans, la Tunisie est confrontée à une série de bouleversements qui vont conditionner durablement son avenir. Elle peut devenir une sorte de laboratoire pour la démocratie, au sein du monde arabe....en tâchant d'éviter le chaos économique, intégriste, et en tournant le dos aux excès d'un état policier, dont les libertés civiles étaient bafouées.

 L'enjeu des élections législatives qui viennent de se dérouler et de l'élection présidentielle en cours remet sur la table des débats récurrents, dans ce petit pays de 10 millions d'habitants. Ces discussions étaient déjà bien entamées, lors du vote et de l'adoption, en Janvier dernier de la nouvelle Constitution, trois ans après la chute du régime de Ben Ali.Cette Constitution semble sujette à diverses interprétations, et témoigne aussi des contradictions de la société tunisienne, malgré d'indéniables éléments positifs. Concernant la place des femmes, les partisans d'une politique progressiste y verront le  témoignage d'une égalité complète entre les hommes et les femmes; les tenants du conservatisme tâcheront d'y trouver, pour le deuxième sexe, une forme de complémentarité avec les hommes. Sur la question religieuse, le pire a été évité, avec le rejet d'une théocratie totalitaire et de la charia: L'Islam n'est pas religion d'Etat, et la Constitution garantit la "liberté de conscience", pour l'ensemble des citoyens, principe fondamental, qu'il convient de saluer. Des esprits critiques auraient voulu une reconnaissance officielle plus large de la diversité des influences culturelles qui touchent la Tunisie ( influences arabo-musulmane et ottomane, mais aussi berbère, romaine, phénicienne, carthaginoise, chrétienne byzantine, juive, française, italienne, etc ), sujet essentiel qu'il faudrait approfondir. Sur la question de l'éducation, la Tunisie, depuis son indépendance a longtemps favorisé un haut niveau de formation de ses cadres, en tirant l'ensemble du pays vers le haut, selon un modèle laÏc, rempart contre l'intégrisme et le fondamentalisme religieux, et il convient de ne pas remettre en cause cette tendance, lors de la démocratisation indispensable et nécessaire de la société, après des années d'autoritarisme.

  Toutes ces sujets débattus peuvent avoir un impact très important sur l'économie du pays: les revendications à satisfaire sont nombreuses: la lutte contre le terrorisme djihadiste et/ou salafiste, et les moyens octroyés aux forces de sécurité; une politique d'éradication ou de prévention de la corruption; une relance économique et un rééquilibrage social et économique entre le Nord et l'Est de la Tunise, régions riches, d'une part, et le Sud et l'Ouest, régions plus pauvres, s'avèrent nécessaires ( transport, industrie, énergie, emploi, formation), ainsi que le renouvellement des pratiques et/ou des têtes au sein de l'administration tunisienne; une politique de l'immigration humaine et juste, le respect des liberté civiles et de l'Etat de droit,etc. Ces questions sont au coeur des discussions en cours, pour l'élection d'un nouveau président, et la Constitution d'un futur gouvernement.

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