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Billet de blog 21 novembre 2016

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Tunisie: l'instance Vérité et Dignité fait le bilan de 6 années de travaux!

L'Instance Vérité et Dignité a présenté, lors d'un débat télévisé, le résultat, ou un bilan d'étape de 6 année de travaux, concernant l'examen de ces de violations des Droits Humains, sous les régimes de Bourguiba et Ben Ali. L'occasion de mettre en débat les excès des régimes qui se sont succéder, en Tunisie, depuis l'indépendance. Même si l'orientation politique de cette Instance fait débat.

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Au bout de 6 années d'un travail long et difficile, l'Instance Vérité et Dignité, en Tunisie, présente un bilan d'étape de ces investigations, destinées à faire la lumière sur les violations des Droits Humains, commises sous les régimes de Bourguiba puis de Ben Ali. Après la chûte du régime de Ben Ali, il s'agissait de répondre à des doléances de citoyens tunisiens qui s'estimaient lésées ou maltraités par les régimes autoritaires, qui ont prévalu depuis l'Indépendance du pays, et qui tendaient à écarter toute dissidence dans le débat public. La question est certes difficile. L'Instance Vérité et Dignité, née au lendemain de la Révolution de Jasmin, cherchait à s'inspirer d'une instance similaire, créée en Afrique du Sud, après la chûte de l'Apartheid, et qui s'appelait " vérité et réconciliation". Il s'agit simplement pour cette instance citoyenne de relever les doléances, tenter de reconnaître les préjudices subis, et éventuellemenent prévoir, le cas échéant, une indemnisation des victimes.

  On comprend d'ores et déjà la complexité du phénomène, pour un pays qui fait face à l'expérience démocratique. L'instance Vérité et Dignité a eu à traiter quelques 11000 dossiers, sous la direction de la présidente de l'Instance, la très controversée madame Shihem Bensdrine. Les cas de tortures, disparitions, etc, abus de pouvoirs, ont été relevés. Mais vu l'importance des demandes, multiples et variées, il est probable que les choix cornéliens, voire discutbles des responsables de cette Instance, dans le traitement de ces dossiers ne fera pas l'unanimité. D'ailleurs, parmi les 15 membres de l'Instance Vérité et Dignité, 9 ont démissioné, pour protester contre la politique menée, dans cette Instance, par sa présidente. D'une part, le traitement de ces dossiers s'est effectué avec une lenteur excessive, d'autre part, les détracteurs de madame Bensdrine, reproche à cette dernière d'avoir privilégié, concernant l'examen de ces violations des droits Humains, les victimes islamistes, au détriment d'autres militants de gauche, pouvant également se retrouver dans le collimateur des régimes qui se sont succédés, en Tunisie, depuis l'Indépendance. Certains doutent d'ailleurs, outre cette orientation de l'Instance Vérité et Dignité, de la volonté politique de celle-ci d'obtenir des résultats significatifs et crédibles: en effet, des observateurs attentifs, on noté que le gouvernement tunisien a préféré, dans un premier temps, promouvoir prioritairement une loi de " réconciliation économique", dans l'optique de la reconstruction démocratique, mais peine à prendre des mesures fortes pour lutter efficacement contre l'évasion fiscale... Cependant, ce débat concernant les excès des régimes autoritaires précédents à au moins le mérite d'exister: Jeudi 17 et Vendredi 18 Novembre, 15 victimes présumées racontaient, dans un débat télévisés, leur expérience, et témoignaient des exactions qu'elles avaient subis dans le passé. Exercice cathartique, dont l'avenir dira s'il a été bénéfique et utile pour la société tunisienne.

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