Lors de la 33e session du conseil des Droits de l'homme de l' ONU, à genève, 6 ONG, parmi lesquelles, notamment la Fondation Danielle Mitterand, ou le MRAP,, ont demandé la création d'un Tribunal International et d'une commission d'enquète, pour juger les responsables du massacre des prisons de 1988, en Iran. Cette déclaration qualifie ces exactions de "crime contre l'humanité". Elle vient à point nommé, juste après la publication, sur le site internet de l'ancien responsable politique iranien, aujourd'hui décédé, l'Ayatollah Montazéri, d'un enregistrement audio, daté du 15 Septembre 1988, relatant une conversation entre le dauphin de Khomeiny et des membres du " comité de la mort", chargés d'exécuter les prisonniers politiques, sur ordre du Guide Suprême, en contradiction même avec certaines décisions de Justice. Montazéri y manifeste sa colère devant la réalité des massacres en cours, et se désolidarise alors nettement de l'initiative de Khomeiny. De nombreux autres documents ou rapports viennent corroborer cette réalité du massacre de 1988: Khomeiny lui-même, dans une déclaration datée de Juillet 1988, affirme la volonté , en marge de la signature du cessez le feu entre l'Iran et l'iraq, de vouloir éliminer tous les opposants emprisonnés (en majorité membres de l'OMPI), qualifiés "d' hypocrites, en guerre contre Dieu".
Dans une logique digne des guerres de religion et de l'inquisition, le comité de la mort chargé d'exécuter la fatwa de Khomeiny avait rédigé un questionnaire, destiné aux prisonniers politiques, à travers lequel il cherchait à débusquer les sympathisants de l'OMPI, lesquels devaient alors tous être tués. Le comité ' Justice pour les victimes du massacre de 1988", établi à Londres, entend apporter un certains nombres de détails sur la réalité de ce crime: 8 fosses communes, dans lesquelles furent jetés clandestinement les cadavres de prisonniers politiques exécutés, sans que les familles des victimes soient avertiés,, ont déjà été découvertes et répertoriées. De nombreux rapport chiffrent à environ 33000 le nombre de prisonniers exécutés en quelques mois seulement. L'ancien président de la cour spéciale de l'ONU pour la Sierra Léone, monsieur Geoffroy Robertson, tout comme les associations Human Rghts Watch, Amnesty International, l'association des femmes iraniennes en France, ou encore le comité de soutien pour les Droits de l'Homme en Iran, parlent de "crime contre l'humanité" ou de "génocide", au sujet de ce massacre. Celui-ci a été également dénoncé par des media, comme le journal britannique " The Sunday Telegraph" ou encore canadien " The Toronto Star". L'ancien responsable adjoint de l'ONU pour l'Iraq, monsieur Tahar Boumédra, juge opportune la demande des ONG au Conseil des Droits de l'Homme.
En matière de droit international, les crimes contre l'humanité sont imprescriptibles. La demande des ONG pourrait donc mettre en cause la responsabilité de dignitaires actuels du régime iraniens, faisant à l'époque partie de ce fameux "comité de la mort", comme par exemple l'actuel ministre de la Justice iranien, Mostafa Pour Mohamadi, ou encore l'ancien président Rafsandjani, ou Ali Khamenei lui-même. Pour ne citer que les personnalités les plus emblématiques....