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Billet de blog 25 mai 2015

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"le labyrinthe du silence": un procureur seul contre tous...

Au début des années 60, en Allemagne, a lieu une enquète judiciaire, après le grand procès de Nuremberg, mettant en cause d'anciens responsables nazis, qui seront jugés et condamnés, après 4 ans d'instruction. "Le labyrinthe du silence" relate cette traque méconnue, engagée alors par un jeune procureur sans expérience mais plein de bonne volonté.

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Guilio Ricciarelli, réalisateur allemand, vient de sortir un film sur le procès (un  peu tardif) en Allemagne, au début des années 60, de responsables nazis du camp d'Auschwitz, coupables de meurtres et d'assassinats dans ce camp d'extermination. Intitulé " Le Labyrinthe du Silence ", ce film met en avant un jeune procureur allemand, Johann Radmann, qui va enquéter pendant 4 ans et poursuivre 22 protagonistes nazis (dont 17 seront cpndamnés) qui seront jugés pendant 20 mois par un jury populaire. le héros du film doit néanmoins affronter l'hostilité manifeste et l'incrédulité de quelques collègues juristes, et contre l'avis des dirigeants politiques de ce pays, Konrad Adenauer en tête, qui prônaient, de préférence, "la réconciliation" (sous la tutelle des américains). Alerté par le journaliste Thomas Glinka, Johann Radman campe un jeune procureur, (qualifié de " blanc bec")  naîf mais plein de bonne volonté, ignorant tout de la shoah et de l'Histoire des camps d'extermination.à une époque où l'Allemagne est encore frappée d'amnésie sur son terrible passé pendant la guerre, et alors que d'innombrables anciens activistes nazis ont été recrutés, parfois illégalement dans la Fonction Publique, malgré leurs turpitudes. Avec une équipe de quelques collègues qui le secondent, il découvre avec horreur et indignation, la réalité des camps d'exterminations où des " centaines de milliers " (dixit un témoin des camps de la mort) d'hommes,de femmes, et d'enfants, ont été massacrés, c'est à dire gazés au zyklon B, avant d'être incinérés. Les victimes étaient juives pour la plupart (comme le suggère le film ), mais aussi opposantes, résistantes, etc. Le jeune procureur est particulièrement marqué par l'ignominie du docteur Mengele, pratiquant des expérimentations terrifiantes sur les prisonniers du camp d'Auschwitz, traités comme des cadavres vivants, et il s'offusque alors de l'ignominie de "gens ordinaires" , cultivés, éduqués, totalement indifférents à la souffrance humaine, et prétendant simplement "obéir aux ordres", "cette banalité du mal", source de désastres et de compromissions infinies. Son combat devient alors une véritable obsession, au point de lui faire commettre quelques erreurs de jeunesse: alors que son énergie se focalise sur Mengele, ce dernier, réfugié en Argentine, réussit à s'enfuir au Paraguay, malgré le mandat d'arrêt envoyé aux autorités argentines. Son supériueur hiérarchique le ramènne à la réalité, celle des autres criminels nazi, sur lesquels il est censé enquéter, en consultant les piles énormes de dossiers d'archives, et en auditionnant des témoins clefs, réchappés et libérés des camps de la mort.

 Alors que le procès international de Nuremberg, dirigé par les Alliés victorieux, avait condamné 150 dignitaires nazi, l'Allemagne vaincue réussit péniblement à mener à bien le procès de quelques responsables, après 4 ans d'instruction! Le film explore fidèlement la réalité historique, et campe avec ce jeune procureur, accompagné du journaliste Glienka, et de quelques autres protagonistes, ou collègues compagnons d'aventures, un homme au départ peu expérimenté, mais plein d'énergie et d'obstination qui finiront par payer et par convaincre les plus rétifs, malgré l'indifférence générale, voire l'hostilité du plus grand nombre. Quelques moments de bonheur, malgré tout, s'expriment chez cette jeunesse plein d'insouciance," alternative"  mais désireuse d'en finir avec l'infamie de l'oubli et de l'impunité, face aux horreurs commises.

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