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Billet de blog 27 novembre 2016

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conférence: " Justice pour les crimes en Iran et en Syrie"

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Samedi 26 Novembre, se tenait à la Mutualité, à Paris, une conférence, intitulée " Justice pour les crimes en Iran et en Syrie", à l'heure où, en France, les débats sont concentrés sur les primaires pour l'élection présidentielle. De nombreux intervenants (juristes, responsables politiques, et militants politiques) sont intervenus, pour évoqués deux dossiers importants du Proche et Moyen Orient: le massacre des prisonniers politiques en Iran, en 1988, et la guerre civile et le carnage incessants en Syrie, dont la plus grande responsabilité incombe au régime de bachar El Assad, malgré la présence inquiétante de l'Etat Islamique.

  Les débats, entrecoupés de scénographies et de reportages video diffusés sur place, portaient sur la question des crimes contre l'Humanité, ou sur les crimes perpétrés encore aujourd'hui, en Iran et en Syrie. Chaque intervenant a pu souligner son expérience, dans un domaine particulier, ou témoigner, de crimes commis et reconnus dans le monde, pour affirmer la nécessité de dénoncer, et de faire connaître les exactions commises en Iran et/ou en Syrie, et/ou espérer que justice puisse être rendue un jour.

 Madame Radjavi a dénoncé la répression générale organisée par le régime de Téhéran, à l'égard de sa population, ce qui génère chez celle-ci un fort mécontentement et de violentes manifestations, et fustigé le comportement inhumain des autorités dans les sinistres prisons d'Evine et de Gohardacht, notamment, ainsi que le nombre record d'exécutions ces dernières années. Elle a dénoncé également l'ingérence terroriste des autorités iraniennes dans différents pays du Proche Orient, comme l'Irak, ou la Syrie notamment, et rejette l'idée d'une collaboration éventuelle des occidentaux avec les mollahs iraniens pour combattre Daech et son projet funeste de califat. De même, elle a regretté la faiblesse des occidentaux, en général, notamment dans la gestion du dossier d'Achraf, et en particulier des américains, malgré le rapatriement de ceux-ci en Albanie. Selon elle, l'accord ssigné sur le nucléaire iranien, s'il offre aux occidentaux une ouverture économique, ne suffira pas pour lutter contre la corruption en Iran, ou  garantir le bonheur de la population sur place. Elle a vanté l'idée d'une action en Justice, et d'une initiative de l'ONU en ce sens, pour traiter, même par contumace, le dossier des crimes de l'été 1988, en Iran.

  Deux jeunes militants iraniens, un jeune homme et une jeune femme, rescapés depuis peu des prisons iraniennes, et réfugiés en France, sont venus témoigner des difficiles conditions carcérales en Iran,  et de la stigmatisation systématique dont font preuve les militants de l'OMPI, dans ce pays, du fait de leur simple appartenance à ce mouvement, et se sont déclarés solidaires des familles des victimes du grand massacre des prisons de l'été 1988.

 Ingrid Bettancourt, ancienne otage en Colombie, et membre d'un comité pour la Justice, a fait part de son expérience, pour souligner le témoignage d'une prisonnière d'opirion, toujours incarcérée en Iran, madame Maryam Akbari Monfared, mère de famille, et soeur d'une des victimes du massacre de l'été 88, et qui a envoyée une plainte contre des dirigeants iraniens de l'époque, et toujours en fonction actuellement, pour les crimes commis à l'époque.

 Des juristes internationaux, comme une ancienne juge yéménite de la cour pénale internationale, ou du tribunal pénal international d'ex Yougoslavie,  l'ancien président du tribunal pénal international de la Sierra Léone, ou une avocate internationale britannique, ont tenté de définir la notion de crimes contre l'humanité, d'après leurs expériences respectives, et souligné la nécessité la pertinence d'éngager des poursuites, dans le cas du dossier iranien, en tenant compte des documents et témoignages fournis, et du caractère extrajudiciaire et arbitraire des crimes commis.

 D'autres politiciens de différents pays ont témoigné de leur expérience pour défendre la situation des Droits de l'Homme dans le monde, en tenant compte de certaines expériences de violations des Droits Humains présentes mais surtout passées (Pologne, Tunisie, Irlande, notamment), et exprimé leur souhait que le totalitarisme religieux ne puisse pas rester complètement impuni, notamment en Iran. Ils ont même souhaité une réforme future de l'ONU, dans l'espoir de modifier la composition du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, et éviter ainsi certains blocages, concernant des initiatives prises prochainement.

 Sur la situation en Syrie, des membres de l'opposition syrienne ont dénoncé l'engagement des forces iraniennes au côté de Bachar El Assad, leur implication dans les massacres commis, et expliqué que la montée en puissance de l'Etat Islamique et son projet sinistre de califat avait été favorisée par le chef de l'Etat syrien, pour contrer les revendications initiales de l'opposition démocratique, et semer le chaos dans la région après les premières contestations, violemment réprimées. Ils ont regretté l'initiative néfaste de la Russie, dans le blocage de résolutions de l'ONU, pour poursuivre des crimes contre l'humanité commis en Syrie notamment. Un reprortage sur les combats et massacres de la ville d'Alep a été projetée pendant les débats, dans lequel le chant des enfants syriens, protestant contre la tyrannie de leur chef d'Etat qui les empêche de vivre normalement, a retenti.

 Pour conclure, Monseigneur Gaillot, a souligné la necessité de lutter contre l'amnésie, en citant des prophètes bibliques: " si nous ne disons rien, les pierres des torrents crieront à notre place".

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