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Billet de blog 28 juillet 2020

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COVID 19: une épidémie qui semble repartir à la hausse!

L'évolution de la pandémie de Covid 19, qui se propage, actuellement, à grande échelle, notamment sur le continent américain et en Iran, fait craindre, à court terme, un rebond ou 2e vague de contamination sur l'ensemble de la planète, et notamment en Europe. Analyse.

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Alors que des mesures de confinements ont été prises entre Mars et Mai, dans de nombreux pays, et notamment en France, et que le déconfinement semblait s'être déroulé dans de bonnes conditions, dans l'hexagone, la fin du mois de Juin a vu se profiler une résurgence de l'épidémie, avec une augmentation du nombre de cas et de décès. A la fin du mois de Juillet, l'ile de France dénombrait 30 clusters, dont 10 sur Paris, et 3 en Seine Saint Denis et 3 dans l'Essonne, et 130 sur tout le territoire national. Une campagne massive de dépistage, depuis le déconfinement, a été lancée, dans 32 villes d'Ile de France, avec un taux de positivité de 0,7 pour cent. Lors de la semaine du 15 au 23 Juillet, le nombre de contaminations était en augmentation de 26 pour cent, par rapport à la semaine précédente. La France totalise 30000 morts depuis le début de l'épidémie, dont 14 au cours des 24 dernières heures. Depuis 15 jours, les mesures de restriction se sont renforcées, avec obligation de porter le masque dans toutes les espaces clos fermés, en plus de l'obligation de porter le masque dans les transports en commun, valable depuis le 11 Mai.

L'épidémie s'est étendue dans le monde, avec, à l'évidence 15 millions de cas de contaminations, dont 650 000 décès, sur l'ensemble de la planète, et se propage actuellement à grande vitesse sur le continent américain. Au États Unis, Donald Trump qui avait, au début de la crise proposé un plan de relance économique de 3000 milliards de dollars, contre 750 milliards d'Euros pour l'ensemble de l'Union Européeene (avec mutualisation des dettes à hauteur de 390 milliards d'Euros, le reste sous forme de prêts remboursables), n'a pris aucune mesure contraignante, à l'intérieur de ses frontières, contestant même les mesures de confinements prises par les gouverneurs, qui lui étaient hostiles: Trump avait juste proposé, au début de la crise, une fermeture des frontières extérieures, dans l'espoir que cela jugulerait l'épidémie, à l'intérieur même des États Unis: mal lui en a pris. A la fin du mois de Juillet, l'épidémie comptabilisait 140 000 décès sur l'ensemble du territoire EU, avec plusieurs millions de personnes contaminées, et environ 65000 cas de contaminations supplémentaire quotidiens. Vers la mi juillet, il a opéré une volte face, recommandant lui-même, et pour la première fois, le port du masque pour l'ensemble de la population. Au Brésil, le président Bolsonaro s'est opposé à deux de ses ministres de la santé qui ont démissioné tour à tour, alors que ceux-ci, à l'instar de nombreux gouverneurs de l'État fédéral prônaient le confinement de la population. Bolsonaro, dans une dimension purement mystique et religieux, prônait la "pratique du jeûn" pour venir à bout de l'épidémie, niant l'importance des gestes barrières, du port du masque, de la distanciation sociale et du confinement. Le Brésil compte actuellement 80 000 décès et 1,7 millions de personnes contaminées, depuis le début de la crise. Dans l'Amérique latine, la progression très importante de l'épidémie (40 000 décès au Mexique, 13500 au Pérou) semble liée à la pauvreté endémique et au système de santé défaillant.

  Enfin le dernier pays extrêmement touché par la pandémie est évidemment l'Iran: avec probablement 75 000 décès du COVID 19, selon les experts de l'ONU, et le principal mouvement d'opposition au régime des mollahs (le MEK), et un taux de contamination probablement 10 fois supérieur depuis le début de la pandémie, contre 13 500 décès seulement reconnus par le gouvernement iranien. Un député du Majli (le parlement iranien) a indiqué que "des gens sont morts à cause du prix exorbitant des médicaments, notamment au marché noir, et du fait que les masques ont un coût financier élevé pour la population, et sont mal remboursés par la population". De même la promiscuité des prisonniers, dans les prisons iraniennes, est un facteur de propagation important du virus, au sein de la population carcérale, pour laquelle aucune mesure de prévention n'est prise par l'administration pénitentiaire. L'universitaire franco iranienne Fariba Adelkah, injustement emprisonné pour "espionnage" et "atteinte à la sûreté de l'État", suite à une enquète sociologique qu'elle a menée dans son pays d'origine sur la situation des Droits Humains, en sait quelque chose, alors que son état de santé s'est nettement dégradé, au cours des derniers mois.

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  De ce fait, la crainte d'une deuxième vague de contamination n'est pas infondée. Sur le plan des traitements, tous les espoirs planétaires reposent désormais sur la recherche et la production rapide d'un vaccin, considéré comme la principale antidote contre la maladie: une course folle planétaire s'est enclenchée en ce sens: au moins 120 projets de recherche de vaccins contre le COVID 19 sont en cours. L'union Européenne, notamment, a recueilli et débloqué, par le biais d'un théléton organisé en Mai dernier dans les pays de l'UE, 7 milliards d'Euros en ce sens. 1 projet de vaccin en Chine et 1 projet en Grande Bretagne, ont franchi la 1ère étape de fabrication, avec une réponse immunitaire forte. Les autres traitements n'ont pas fait preuve d'efficacité décisive et indiscutable: l'hydroxychloroquine, tant vanté par le professeur Raoult, que celui-ci se targuait d'administrer en mode préventif chez des patients, dès les premiers symptômes et avant toute hospitalisation, n'a pas obtenu les autorisations nécessaires du ministère de la santé, notamment en France, en raison de risques de complications cadiovasculaires et/ou pulmonaires graves chez certains patients. Et pour des patients gravement atteints du COVID 19, la prescription tardive de ce médicament ne semble pas opérer une guérison significativement supérieure à celle de patients traités avec d'autres médicaments, selon la littérature médicale.

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