Le musée du Louvre contient depuis quelques années un département sur les arts de l' Islam . On peut y observer les spécificités de l' art décoratif islamique, et ses particularités, en comparaison des cultures européennes, par exemple .
L' art islamique, et notamment pictural, tel qu' il est exposé au Louvre, se caractérise par la grande discrétion, voire l' absence de représentation du corps huamain . Tout se passe, comme si le corps social demeurait abstrait , et l' attention de l' artiste se réfugie volontiers dans la représentation de petits objets délicats de la vie quotidienne : une contraite particulière de l' art islamique, qui fait de l' arabesque, c' est à dire l' écriture à visée décorative, dans l' expression du quotidien, un exercice obligé . C' est ainsi que l' on peut contempler des lampes à huile, des écritoires, des plats en céramique, des tapis d' orient, décorés de motifs floraux, ou de motifs d' écritures ( fragments de poèmes ou sourates du coran ), et vantant les mérites d' un homme illustre ou d' un invité de marque, sur des objets d' intérieurs, des batiments publics, des stèles funéraires, etc . Un artisanat assez soigné qui vaut le détour .
Il n' en est que plus désolant, de voir aujourd' hui, la liberté artistique menacé parfois, à cause d' un obsurantisme religieux, qui vise à rétablir le délit " d' atteinte au sacré " , ou de "blasphème " , à l' égard de certaines oeuvre d' art . C 'est le cas notamment en Tunisie, comme l' explique Gilles Kepel, dans son dernier livre , "Passions Arabes" . On pourrait aussi citer le cas de l' Iran, ou les femmes sont interdites de pratiquer le chant, par un décret religieux : la négation même de l' art , au profit d' une propagande intégriste...