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Billet de blog 2 avril 2013

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Je dis ça, je dis rien ...ou les enquêtes post-suicides

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Je reprends une expression très à la mode sur Twitter #jdcjdr, pour mettre en lien 2 articles.

2 suicides. 2 suicides de personnalités au premier plan dans l'affaire Bettencourt.

Olivier Metzner, qualifié de "pierre angulaire du dossier" pour le journal Sud-Ouest et qui a été à l'initiative de la première phase de ce dossier à forte résonance politique et médiatique.

http://www.sudouest.fr/2013/03/18/sans-lui-il-n-y-a-pas-d-affaire-bettencourt-997308-7.php

Noël Robin membre de direction de la PJ parisienne, superviseur de l'enquête Bettencourt menée par la brigade financière et promis à selon le Nouvel Obs a un poste de directeur de la PJ.

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20130402.OBS6458/paris-suicide-d-un-haut-fonctionnaire-de-la-police-judiciaire.html

Il n'existe pas de décision plus personnelle que le suicide. Bien des personnes ont été surprises par le suicide d'un de leurs proches, auquel elles ne s'attendaient pas, car ces personnes ayant décidé de l'acte le plus définitif qui soit, avaient enfoui au plus profond d'elles-mêmes les causes de leurs souffrances.

Ces 2 personnes sont liées aussi par une belle carrière professionnelle en pleine apothéose, avec des dossiers complexes et passionnants, ce qui suppose une grande force de caractère, une certaine ambition, une croyance et une vision de leur métier. Cela devait être surement des bourreaux de travail, avec une forte personnalité. Il est certain que leur quotidien devait être caractérisé par une pression et par un stress conséquent.

Après un suicide, le médecin constatant le décès mentionne un obstacle à l'inhumation. Le Procureur sur la base de ce constat diligente une "enquête aux fins de recherche de mort" conformément aux dispositions de l'article 74 du Code de Procédure Pénale. Le Procureur lui-même ou un officier de police judiciaire sur commission rogatoire (dans les 2 affaires, il est fort probable que le Procureur se soit déplacé en personne), se rend sur place pour réunir des indices matériels et des témoignages. Le corps est ensuite transféré à l'institut médico-légal pour qu'il soit réalisé des actes complémentaires et une autopsie et ce afin que le certificat de décès soit établi par un médecin lié à l'autorité judiciaire. Seuls les membres de la famille peuvent consulter le rapport d'autopsie. Si le suicide est établi, le corps est transmis à la famille pour l'inhumation. S'il persiste des doutes sur les causes du décès, le Procureur peut poursuivre l'enquête selon les dispositions régissant l'enquête préliminaire, ou il peut requérir l'ouverture d'une information auprès du Juge d'Instruction.

Comme c'est très à la mode aussi en ce moment : laissons la Police et la Justice faire leur travail.

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