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Billet de blog 13 octobre 2022

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Qui fait les films sur les "femmes puissantes" ?

De nombreux films sur des figures de "femmes puissantes" sont réalisés par des hommes, avec leur regard à eux. Ça ne change rien, vraiment ?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Quand on veut citer des films sur des « femmes puissantes », sur leurs épreuves et leurs forces, c’est toujours un peu les mêmes titres qui reviennent : Thelma et Louise, Kill Bill, Alien, Foxfire, Dirty week-end, Tigre et Dragon, Mrs. 45, I spit on your grave, Millenium, Million Dollar Baby, Mad Max Fury road, Erin Brokovich, Nikita, Faster Pussycat, kill ! kill !, La mariée était en noir, Hunger games ou Lara Croft : Tomb raider. 

Illustration 1

Mais vous avez remarqué, ce sont des films d’hommes. On peut aussi citer Teeth, Messidor, L'affaire Josey Aimes, Alita, et même la série the Handmaid's tale. Parfois adaptés de romans de femmes mais mis en scène par des gars. Étrangement (non), ces films mettent très souvent en scène des guerrières fantasmées avec des attitudes de mecs. Les femmes avec des attributs d'hommes et qui ont des codes de masculinité dans un monde d'hommes, ça permet au public masculin de mieux s'y identifier, et au public féminin de mieux les admirer. Parce que c'est comme ça qu'on a été éduqué.es.

Je tiens juste à rappeler des films proposant un point de vue de femmes et qui sont réalisés par des femmes.

Ça change quoi ? Le regard, déjà.

Illustration 2

Il y en a beaucoup à citer, et notamment des films importants : Sans toit ni loi, de Agnès Varda ; Winter’s Bone, de Debra Granik ; Outrages, de Ida Lupino (1950 !) ; Je ne suis pas une sorcière, de Rungano Nyoni ; Les petites marguerites, de Vera Chytilova ; La comtesse, de Julie Delpy ; Wanda, chef-d'oeuvre de Barbara Loden ; Revenge, de Coralie Fargeat ; Girlfight ou Jennifer’s body, de Karyn Kusama ; les coups de génie drôles et surprenants d’Alice Guy. Les portraits Frida, de Julie Taylor, Mulan, de Niki Caro, Hannah Arendt, de Margarethe von Trotta… Et la séries Top of the Lake, de Jane Campion (tous les films de Campion en fait), Little Fires Everywhere, de Liz tigelaar ; Unorthodox, de Anna Winger ; The girl from Plainville, de Liz Hannah, et bien d'autres séries qui fleurissent désormais. La moitié des films de Catherine Corsini, tous ceux de Solveig Anspach, de Chantal Ackermann (Jeanne Dielman...), de Diane Kurys, de Nolwenn (notamment ses premières œuvres), de Claire Denis, d'Emmanuelle Bercot, de Céline Sciamma, de Léa Mysius, de Julia Ducournau...

Illustration 3

Si on veut des films qui parlent des femmes, avec leurs regards et leurs aspirations, on peut décider de quitter les routes trop empruntées et de défricher de ce côté-là.

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