Dans les courants picturaux comme ailleurs, il y a des créateurs qui orientent nos intérêts et nos mentalités, et des suiveurs qui les imitent en faisant "ce qui marche déjà".
Il y a le visuel avec motif géométrique à facettes.
Agrandissement : Illustration 1
Exploité depuis une dizaine d'années, surtout depuis 6 ou 7 ans notamment avec l'imagerie de Stromae, il apparaît dans presque toute la production d'affiches pour les manifestations culturelles. Utiliser ce visuel "à facettes", c'est faire référence (sciemment, ou bien en imitant des graphistes actuels) à des peintres comme Delaunay, Mondrian, Vasarely, Kupka...
L'article écrit en 2016 comporte une mise à jour en avril 2018, tant ce motif continue à être utilisé, notamment par la com' des institutions culturelles.
Il y a aussi, plus actuel, le motif à floraison synthétique.
Agrandissement : Illustration 2
Depuis 5 ou 6 ans. Les concepteurs d'affiches de festivals culturels et de clips, surfant sur la vague du greenwashing, veulent désormais évoquer l'idée du naturel et du sauvage. Ils ont surtout compris que pour des êtres bornés par les règles de la cité, évoluant dans des espaces aussi géométriques qu'une cuisine équipée Ikéa, il faut afficher des forêts, des jungles et des animaux sauvages. L'usage des "motifs à floraison synthétique" explose à son tour.
L'article explore une partie de la production graphique avec ce motif et en revisite les origines... dans la littérature enfantine.
D'autres motifs graphiques, comme les "masques de mammifères", sont encore vivaces. Pas évident d'en donner une raison, mais dans cet article je tente de comprendre ce qui encourage certains réflexes dans nos pratiques culturelles. Et c'est passionnant.