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Billet de blog 1 janvier 2015

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Tsipras (Syriza), 29 décembre 2014: "Nous allons remporter cette bataille"

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Discours de A. Tsipras, le 29 décembre 2014. Extraits.

Traduction: Vassiliki Papadaki et Athina Vlachaki. Les coupures et mises en exergue de formules et les intertitres sont de ma responsabilité. Le texte complet est :

http://syriza-fr.org/2014/12/31/discours-d-a-tsipras-nous-allons-remporter-cette-bataillelavenir-est-deja-en-marche/


Notre peuple aujourd’hui a remporté une victoire. La démocratie a remporté une victoire. Notre pays a remporté une victoire. La vérité a remporté une victoire.

Le résultat de l’élection présidentielle est une première victoire des députés qui ont résisté contre la peur et le mensonge. Une première victoire de notre peuple qui guide notre pays hors de la condition humiliante qui était la sienne jusqu’à ce jour.Une première mais grande victoire. Parce que cette victoire met enfin le peuple grec sur le devant de la scène.

Ce peuple grec qu’ils avaient intimidé et dupé en 2012. Mais aujourd’hui il a acquis non seulement l’expérience mais aussi la connaissance.Et le choix est entre ses mains. Choisira t il de nouveau le chemin qui nous a conduit à cette tragédie sociale et à cette humiliation nationale? Choisira-t-il le chemin de la soumission ou de la démocratie? Le chemin de mémorandums ou celui du salut de la société?
Voilà les termes du dilemme qui se posera le 25 janvier.

Et que cela soit clair dans l’esprit de tous, à l’intérieur comme à l’extérieur de ce pays: C’est au peuple grec que revient la décision. C’est aux Grecs qu’appartient la clef de l’avenir de leur pays. Et cette clef, ils entendent bien la conserver entre leurs mains. Et ce, de la façon la plus normale et démocratique qui soit: les élections. De la façon dont procède une démocratie qui ne connaît pas d’impasse et qui ne suscite pas la peur chez qui lui fait confiance.

Aujourd’hui, mes ami-e-s, c’est le début de la fin d’une situation qui a plongé la Grèce dans la pauvreté, le chômage, le malheur et le désespoir. Le début de la fin pour ceux qui sans vergogne et sans hésitations se sont assujettis à une politique de la catastrophe.
Parce que la propagande de la terreur n’est pas passée. Il n’est pas passé le mensonge, la calomnie, la diffamation, la manipulation. Il n’est pas passé, ce chantage qui ne cachait pas sa cible.


Samaras, le premier ministre actuel est un homme du passé.

Et M. Samaras appartient désormais au passé. Malgré ses intrigues et ses chantages, son gouvernement a sombré.
C’est le premier ministre qui soudain une nuit, sans consulter l’Assemblée ni même les partis de sa coalition, a imposé à ERT l’écran noir, étouffant la voix de la Grèce dans le monde et jetant à la rue des milliers d’employés. C’est le premier ministre de l’autoritarisme et de la destruction sociale. Aussi est-il bien le dernier à pouvoir prêcher le consensus.
Mais face à M. Samaras et au bloc mémorandaire le consensus sera réel.Le rassemblement du peuple et de la société se réalisera. Et il sera collectif et fort. Ce sera le grand consensus pour la mise en oeuvre du Programme de Thessalonique de SYRIZA. Ce sera le grand consensus pour une vraie négociation qui posera pour la première sur la table des discussions avec nos partenaires en Europe une base concrète. Ce sera le grand consensus dans la réalisation semée d’embûches de la restructuration et du redressement de notre pays.

La propagande de peur du régime en place et de la Troïka.
Certains tenteront dans la perspective des élections – malgré leur récent échec d’intimidation sur les députés – de propager encore la propagande de la peur sur le peuple. D’ailleurs, la peur est leur seul argument. Ils croient, peut-être, que comme ils ont réussi à effrayer et tromper notre peuple en 2012, ils réussiront cette fois aussi.
Ils se trompent. Parce que les maux qui se produiraient selon leurs menaces en cas de victoire de SYRIZA, le peuple les a déjà subi.
Mais l’auteur de ses maux n’a pas été Syriza, mais M. Samaras et la troïka. Ainsi, et l’épargne du peuple a été saccagée et la résistance financière des classes populaires et des classes moyennes a été épuisée et aussi les habitations principales des ménages, des gens de labeur, ont été confisquées par l’application de cette taxe absurde qui se nomme ENFIA. (…)

Les secrets des gouvernants actuels, leur fourberie, leur lâcheté.
Et il est enfin arrivé le moment pour dire au peuple grec la vérité sur ce qui s’ est exactement passé. Qui sont ceux qui, consciemment ou par négligence ont jeté la Grèce sur les rochers et osent fulminer des imprécations après avoir conduit le peuple dans une tragédie sans précédent?
Il est temps en effet qu’on apprenne la vérité: pourquoi M. Papandréou, alors qu’en 2009 blâmait publiquement le FMI, concluait en secret un accord avec les responsables du FMI, et ceci – comme il a été révélé plus tard – avant même les élections? (...) Quels engagements les lient M samaras à Mme Merkel,à M. Barroso et à M. Juncker? (...). Il est temps d’apprendre, pourquoi en vérité depuis deux ans et demi, le gouvernement Samaras s’acharne sur la classe moyenne en la surimposant tout en rangeant dans les tiroirs les listes des évadés fiscaux, la liste Lagarde, et en épargnant les grands fraudeurs?
Ces vérités intéressent le peuple grec qui a été pillé, qui a perdu sa fierté et sa dignité – pendant qu’une caste corrompue, vieillie, composée des représentants des intérêts privés qui s’enchevêtrent, s’accrochaient aux postes du pouvoir.
Ce sont ces vérités qui sont réclamées par notre peuple et non pas la vérité contrefaite de faux chantages, de l’alarmisme insensé et du terrorisme moral. Il a droit à ces vérités et il les connaîtra.

Pour battre lors de ces élections législatives du 25 janvier le régime de l'austérité voulue par les « memorandums ».

Devant nous se profile maintenant la bataille la plus cruciale. La bataille des élections.
Une bataille dont le résultat implique des suites pour toute une série de questions. Et peut-être pour tout. Il ne s’agit pas d’une simple confrontation avec le régime de l’absolutisme mémorandaire. C’est une bataille avec l’establishment de la corruption. Contre le cancer de la collusion des grands intérêts privés. Contre les doctrines et les pratiques qui nous ont conduits à la situation actuelle. C’est une bataille qui vise à mettre fin à un système désuet. Et c’est par-dessus toute une bataille pour permettre le renouveau.

Je vous assure: Cette bataille SYRIZA veut et peut la remporter. Et nous allons réussir. Je le crois très fermement comme le croit aussi la grande majorité de notre peuple. Nous sommes confiants, nous avons foi dans nos idées et notre programme, et nous faisons confiance dans le jugement du peuple. Nous avons l’expérience de confrontations difficiles. Nous avons des racines. Nous sommes un parti dynamique, jeune, combatif. Nous avons une éthique démocratique. Nous mesurons nos actes à l’aune de l’intérêt des travailleurs et de la société.
Et nous avons aussi et surtout l’atout de la justesse de nos revendications. Nous pouvons donc être optimistes.
Mais cela ne signifie pas que notre bataille électorale se déroulera sur du velours. Nous savons que ce ne sera pas un combat facile. L’histoire nous enseigne que partout et toujours le monde ancien guerroie ardemment pour maintenir ses privilèges. Et la situation actuelle ne nous permet pas de sous estimer la détermination de nos adversaires et leurs moyens redoutables. Nous les avons vus et nous les verrons encore.

Les mensonges des hiérarques en place. Mensonges sur leur politique passée comme sur les enjeux actuels.

Ainsi, le mensonge. Toujours le mensonge Et encore le mensonge. Des mensonges sur leurs intentions de faire si le peuple le leur permet. Des mensonges monstrueux sur SYRIZA, sur ses projets et sa politique. Des mensonges effarants sur ce qui attend les grecs s’ils ne votent pas à nouveau pour le duo Samaras- Venizelos.
Ayant rappelé les engagements électoraux de M Samaras en 2012, Tsipras conclut :
Ainsi parlait le fourbe M. Samaras entre Mai et Juin 2012. Est-il est nécessaire d’ajouter qu’il a fait exactement le contraire?
Est-il est nécessaire de faire des commentaires sur ce fleuve de mensonges? Sur ce flot de promesses non tenues? Sur cette élévation du mensonge au rang du programme politique central? Et maintenant, l’histoire se répète. Mais elle se répète comme une farce.

Maintenant ils parlent de la sortie des mémorandums.

Alors qu’ils ont déjà préparé le nouveau mémorandum, dont les mesures sont décrites avec éloquence dans le fameux e-mail adressé par M. Hardouvelis à la Troïka. Ils parlent de la croissance qui arrive bientôt. Bien qu’ils aient déjà préparé l’ augmentation de la TVA pour la restauration, les médicaments et les régions insulaires. Ils parlent de stabilité, tout en préparant la suppression du régime de protection de travail dans le secteur privé. Ils parlent de normalité bien qu’ils aient déjà planifié la libération de licenciements.
Et pendant qu’ils se préparent à donner le coup final à l’économie et à la société, ils lancent des mensonges contre SYRIZA.
Et ils agitent à nouveau le chiffon rouge de l’arrêt du financement de l’économie grecque et des sanctions que nous imposerons Mme Merkel et les marchés. Ils ont même ressorti de sa tombe le «Grexit» mort et enterré depuis longtemps déjà.
Je voudrais d’ailleurs ouvrir une parenthèse sur ce point: Ils ont raison d’avoir peur de SYRIZA,
eux-mêmes, et aussi les intérêts privés qui se trouvent derrière eux. Le mensonge donc est leur unique échappatoire et leur seule arme pour nous faire du mal.

Mais ce qui est impardonnable, ignoble, inacceptable, immoral, c’est qu’ils sacrifient le pays et son économie pour sauver leurs chaises, qu’ils veulent présenter la démocratie comme un danger, les élections comme une anomalie, la volonté populaire comme l’ instabilité, qu’ils veulent ainsi saper l’image internationale du pays, qu’ils veulent essayer de paniquer les épargnants, qu’ils mettent en danger l’économie pour imposer leur diktat à la société.
Ce comportement a un nom, mais je préfère l’éviter.(...)
Des objectifs politiques de Syriza face au vieux monde des politiciens, de la bourgeoisie et de la Troïka.
Je ne doute pas que nous soyons capables de faire face à toutes ces difficultés et tous ces obstacles. De réussir avec la volonté et le vote du peuple grec. Mais permettez-moi d’ajouter une remarque essentielle et fondamentale concernant nos objectifs et qui condense les valeurs et l’esprit de nos luttes tout au long de notre histoire.

Pour nous, pour la gauche, l’objectif n’est pas le pouvoir. C’est la renaissance démocratique de la société, du pays. Notre objectif n’est pas d’obtenir les chaises du pouvoir. C’est la réforme de l’État au profit du citoyen. Notre objectif n’est pas d’obtenir des postes. C’est la justice sociale. Le pouvoir gouvernemental que nous revendiquons et nous gagnerons est le moyen d’un grand changement progressif. Un changement nécessaire pour le pays et exigé par la société.

Un changement qui touchera plusieurs domaines, qui exige et impose un conflit avec des intérêts puissants. Un conflit avec l’establishment de la corruption et de la collusion des intérêts privés soutenus par l’état des mémorandums.Un conflit avec des politiques et des milieux qui considèrent que notre souveraineté nationale est limitée ou négociable. Mais un conflit aussi avec des habitudes bien ancrées du système bipartite, dans la mentalité d’une partie de la société, comme les faveurs spéciales politiques, les dessous-de-table, le népotisme, les «parrainages».
Nous ne venons pas, en bref, pour continuer les anciennes politiques et pratiques. Nous ne nous plaçons pas dans la continuité de ceux qui ont dirigé le pays au cours de dernières décennies. Nous sommes leur refus.
Nous allons couper à la racine les liens entre le pouvoir politique et les entrepreneurs nationaux. La justice va être libérée de toutes sortes de servitude afin de juger avec responsabilité et droiture toutes les affaires liées aux réseaux opaques de l’argent et ceux qui se sont enrichis et s’enrichissent illégalement au détriment du peuple grec.
Nous romprons les chaînes imposées à la classe ouvrière, par le nouveau régime juridique du travail, reflet d’une époque révolue.
Nous suspendrons intégralement et systématiquement les prescriptions imposées par les mémorandums.
Nous ouvrirons la voie à une démocratie qui ne s’arrête pas avec le droit de vote, mais qui s’étend dans tous les domaines et les secteurs de la société.
Dès le premier jour du nouveau gouvernement nous mettrons en application le programme de Thessalonique pour mettre une fin à la crise humanitaire et donner une nouvelle pulsion à l’économie et à la société.
Et je le répète le programme de Thessalonique sera appliqué dès le premier jour et indépendamment du progrès des négociations sur la dette.

Syriza ne transigera pas sur son programme, ni sur sa morale.
La fin de la tragédie et le salut de la société demanderont des efforts énormes. Mais avant de livrer ce combat nous devons d’abord nous battre pour remporter la victoire des élections.
Nos adversaires seront aussi impitoyables que quand ils gouvernaient pour empêcher la victoire du peuple le 25 Janvier. Non pas pour empêcher la victoire de SYRIZA, mais pour empêcher la création d’une majorité parlementaire de SYRIZA au prochain Parlement.
Leur objectif est de réduire notre capacité d’agir efficacement et de mener librement des négociations délicates avec nos partenaires. Pour cela ils vont vite installer un climat de peur et d’intimidation.(...)
Et face à leurs offensives, certains voudraient penser que SYRIZA resterait une puissance isolée, sans alliés, sans audition, sans public. Mais nous les décevrons. Comme nous décevrons aussi ceux qui s’attendent de voir SYRIZA à reproduire le même type d’ ententes et des connivences que les forces d’hier. Nous décevrons ceux qui veulent voir SYRIZA faire des échanges, d’agir vénalement, partager des
postes. Nous sommes ici pour partager la responsabilité. Non pas pour partager des postes.

La question des alliances.
Ceux qui réalisent leur responsabilité face à l’histoire, ceux qui approuvent notre programme annoncé à Thessalonique et notre engagement de mener des négociations réelles et difficiles avec nos partenaires pour la viabilité de la dette grecque, ils sont les bienvenus.
Bienvenus pour partager la responsabilité. Bienvenus pour contribuer avec leurs forces et solliciter la confiance du peuple avec nos bulletins
de vote.(...)
Parce que ni nous ni nos alliés ne ressemblons aux autres. Ils sont donc bienvenus, ceux qui veulent contribuer de façon désintéressée, en respectant la volonté du peuple, participant à la constitution d’un large front de renversement, à la constitution d’un large front de victoire qui créera une nouvelle majorité politique et sociale. Pour une nouvelle coalition gouvernementale pour le salut social, le redressement économique et la dignité de notre peuple.(...)

Avec notre coeur, mais aussi avec notre esprit, mes chers camarades, nous allons remporter cette bataille.
A bientôt

A. T.

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