 
    Agrandissement : Illustration 1
 
                    « On est là, on est là,… nous on est là… ». Il y a un être là des gilets jaunes, mais pas seulement d’eux. Un être là de toutes celles et de tous ceux qui luttent qui est tenace, persévérant, irréductible et intraitable. C’est un noyau d’être et de présence qui résiste à l’analyse et qui ne se laisse pas gérer, négocier. « On ne lâchera rien », « on ne s’arrêtera pas ». Il s’est planté, justement là, tel un défi ou un affront. Il est devenu un site politique.
Être là bien sûr, même si ce n’est pas exactement être ici, ce n’est pas être nulle part, mais c’est pouvoir, au désespoir de la police, être n’importe où. C’est toujours occuper un lieu. En peupler l’espace, parfois l’envahir. Il n’est donc nul besoin d’être d’ici pour être là, et c’est ce qui désole les fascistes.
Être là, cela va de soi, c’est aussi ne pas être absent, ne pas avoir disparu, ne pas s’être retiré ou résigné, et par conséquent n’avoir nul besoin d’être représenté, ne plus donner procuration. Être présent, bien présent. Affirmer cette présence, tenir de la place et surtout sa place, ne plus déléguer ni sa parole ni son pouvoir.
Tenir sa place parce qu’elle n’est pas seulement là où l’on est, elle est surtout là où l’on en est. On en est en effet arrivé là, c’est-à-dire à ce point. Le plus souvent, si ce n’est toujours, malgré soi, malgré nous. Et c’est à ce là qu’il faut déjà tenir et auquel il convient de se tenir, à ce point qui est celui de notre présence, de notre existence. Tenir pour éviter l’abandon, pour ne pas céder, pour ne plus être oublié et écrasé. Contre la volonté des puissants, de ceux qui vous ont ignoré, méprisé.
 
    Agrandissement : Illustration 2
 
                     
    Agrandissement : Illustration 3
 
                     
    Agrandissement : Illustration 4
 
                     
    Agrandissement : Illustration 5
 
                     
                 
             
            