Opération « Écrans noirs » dans toutes les universités du vendredi 13 au mardi 17 novembre
Nous sommes nombreux à être indignés par le contenu et les conditions d'adoption, en commission mixte paritaire, du projet de Loi de programmation de la recherche (LPR). La suppression de la qualification par le CNU, la création d'un nouveau délit de « trouble à la tranquillité et d'atteinte au bon ordre des établissements » et la poursuite d’une programmation budgétaire indigente et d'une précarisation accrue des emplois dans l'enseignement supérieur et la recherche nous semblent devoir appeler une réaction collective forte de toute la communauté universitaire et de toutes nos instances locales et nationales. Nous proposons que les bureaux de toutes les sections du CNU, que les membres des conseils centraux des établissements et des conseils de composantes et de laboratoires, que les sociétés savantes, que les associations professionnelles, les collectifs et les organisations syndicales appellent l'ensemble des personnels à éteindre leurs écrans et à entrer en grève du vendredi 13 au mardi 17 novembre, date de l'adoption de la loi par l'Assemblée Nationale. Cette grève pourrait être prolongée.
Dans cette période très dure pour les étudiantes et les étudiants, nous appelons par la suite à ne plus faire que notre métier — produire, transmettre, critiquer et conserver les savoirs — de sorte à leur accorder toute l'attention nécessaire. Nous appelons en conséquence à arrêter jusqu'à nouvel ordre toute contribution à des jurys de concours de la fonction publique, à des jurys de concours de grandes écoles, à des jurys de baccalauréat, à des jurys d'évaluation et plus généralement à toutes les instances pour lesquelles nous sommes en permanence sollicités.
Facs et labos en lutte / RogueESR / Sauvons l'Université / Université Ouverte
Mis à jour du 18 novembre 2020 : après l'adoption de la LPR par l'Assemblée nationale ce 17 novembre, l'opération "Ecrans noirs" est prolongée au moins jusqu'au 20 novembre, date du vote de la loi au Sénat.
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- Pétition de la CP-CNU appelant à la démission de la ministre Frédérique Vidal
- L'initiative de cette action de grève "Ecran noir" revient à des enseignants de Droit des 4 sections du CNU : voir ICI sur le site d'Academia.
- Vous voulez faire grève ? Un préavis a été déposé pour tout le mois de novembre par la CGT FercSup, le SNESUP-FSU et Sud-Solidaires Fonction publique.

Appel à Manifestation contre le projet de loi de réforme de l’Université
Mardi 17 novembre – 15 heures – Place de la Sorbonne, Paris
Nous sommes nombreux·ses à être indigné·es par le contenu et les conditions d’adoption, en plein confinement et dans l’urgence, du projet de loi de programmation de la recherche (LPR).
La suppression de la qualification par le Conseil national des universités (CNU), la création d’un délit de « trouble à la tranquillité et au bon ordre des établissements » qui pourra servir à réprimer les contestations étudiantes, et, plus généralement, la poursuite d’une programmation budgétaire indigente et d’une précarisation accrue des emplois dans l’enseignement supérieur et la recherche suscitent une réaction collective massive de la communauté universitaire.
Contre ce projet de loi, les enseignements en distanciel se sont arrêtés dans toutes les universités vendredi 13 novembre, dans le cadre de l’opération « Écrans noirs ». Nos écrans continueront de rester éteints au moins jusqu’au mardi 17 novembre, jour de l’examen final de la loi par l’Assemblée nationale.
Mais ces écrans noirs ne suffisent pas à exprimer notre opposition à un texte qui, sous couvert d’excellence, va creuser encore davantage les inégalités entre les établissements, entre les universitaires eux-mêmes et, au final, entre les étudiant·es. Face au refus de la ministre de tout dialogue et au mépris dans lequel elle tient les universitaires, nous appelons à une manifestation le mardi 17 novembre 2020, à 15 h, sur la place de la Sorbonne.
Si nous sommes confiné·es au quotidien, le confinement n’a pas supprimé la liberté de manifester. Les universitaires titulaires et précaires veulent à travers ce rassemblement exprimer physiquement leur opposition à un texte qui porte une lourde charge contre le service public de l’enseignement supérieur et de la recherche, dans une période où il apparaît plus essentiel que jamais pour l’avenir de notre société.