L’application des droits différenciés aux étudiants extra-communautaires s’inscrivant pour la première fois en master est effective à l’Université de Strasbourg depuis la rentrée universitaire 2024/2025. Le montant exigé avoisine les 4000 euros. Les premiers prélèvements viennent d’avoir lieu. Des étudiant·es sont contraints à l’abandon d’études.
D’autres sont dans une situation financière dramatique. L’Alternative étudiante Strasbourg a conduit une enquête, fait une conférence de presse et publié un dossier de presse très instructif, avec des témoignages d’étudiant·es. Je le mets en téléchargement au bas de la lettre ouverte. Un Conseil d'administration de l'Université de Strasbourg se tient le 17 décembre. Une mesure de suspension de paiement des droits d'inscription différenciés doit être prise en urgence.
Pascal Maillard
Pétition à signer ICI
Pour une exonération immédiate des frais différenciés : défendre l’égalité et l’inclusion à l’Université de Strasbourg
Strasbourg, le 10 décembre 2024
A l'attention des étudiant·es élu·es, des enseignant·es et du personnel de l’Université de Strasbourg,
A destination de Mr Michel DENEKEN, président de l’Université de Strasbourg,
La mesure « Bienvenue en France », annoncée par le gouvernement d’Édouard Philippe en 2018 et effective depuis cette rentrée à l’Université de Strasbourg, prévoit une hausse drastique des frais d’inscription pour les étudiant·es en licence et en master venant de pays extérieurs à l’Union européenne. Le Conseil d’Administration du 26 septembre 2023 a voté l’application des frais différenciés aux étudiant·es “extra-communautaires” primo arrivant·es à l’Unistra en master, pour un montant de 3879 €, soit 16 fois plus que les frais normaux. « Bienvenue en France » prétend ainsi favoriser l’attractivité des universités françaises.
Depuis le mois d’octobre, nous recevons avec le syndicat étudiant de l’Alternative Etudiante Strasbourg, des dizaines de messages faisant part du désarroi et de l’anxiété des étudiant·es concerné·es par ces frais différenciés. En effet, les étudiant·es n’étaient pas informé·es de l’existence de ces frais avant leur inscription à l’Université de Strasbourg ! Comment un tel manque de transparence est-il acceptable ? Comment pouvons-nous considérer que ces frais améliorent l’attractivité de l’Université, alors qu’ils auront en réalité un effet repoussoir ?
Dès l’annonce gouvernementale en 2018, l’AES et les autres syndicats professionnels et étudiants alertaient sur le danger de cette application. La précarité est une réalité déjà violente pour les étudiant·es et elle devient dangereuse avec ces frais d’inscription. Les témoignages recueillis nous font part de la violence de cette politique. Aussi je me permets de vous envoyer un exemple de témoignage reçu :
« Depuis, une peur immense s’est installée en moi, une peur qui ne me quitte jamais. Je vis dans une précarité que je n’aurais jamais imaginée. Je dors par terre chez une personne qui m’héberge contre un petit loyer, l’argent que je lui donne étant presque tout ce qui me reste. La nuit, je révise dans les toilettes pour ne pas le déranger. C’est là, assis sur le sol froid, que je lutte pour me concentrer, pour ne pas sombrer, pour ne pas éclater en sanglots. »
Ce mardi 10 décembre 2024 a lieu le premier prélèvement. Des dizaines d’étudiant·es, dont tous les recours pour être exonéré·es ont échoué, vont devoir débourser une somme équivalente à 2,7 smic. Pour 63,5 % des étudiant·es que l’AES a interrogé·es, il leur sera impossible de débourser cette somme astronomique. Cette mesure est injuste, discriminatoire et contraire aux valeurs universalistes de l’Université.
Appliquer ces frais, c’est expulser les étudiant·es de l’université. Déjà précaires, ils et elles seront contraint·es à l’abandon des études. Des sacrifices et des rêves d’émancipation sont détruits par ce racket incompréhensible. La casse des services publics et le sous-financement de l’enseignement supérieur n’ont pas à être payés par les étudiant·es et ce quelle que soit leur origine sociale ou leur nationalité. Les étudiant·es extra-communautaires ne doivent pas être traité·es comme des parasites.
La sélection des étudiant·es par l’argent, matérialisée par cet abject “signal prix” qui attesterait de la qualité de l’enseignement, n’est pas compatible avec le service public que représente l’Université. Cette logique de sélection contrevient au principe humaniste d'inclusion et de diversité. Ainsi, nous attendons de l’Université qu’elle soit à la hauteur de ce qu’elle prétend incarner.
En toute responsabilité, nous vous demandons donc, en qualité de président de l’Université de Strasbourg, d’exonérer des frais différenciés les étudiant·es extra-communautaires dans les plus brefs délais.
L’Alternative Étudiante Strasbourg
Mathieu SCHNEIDER, professeur de musicologie, candidat à la présidence de l’université pour les listes Au pluriel
REFONDER !, Listes candidates aux élections de l'Université de Strasbourg
Emmanuel SALANSKIS, Doyen de la faculté de Philosophie de l'Université de Strasbourg
Michaël GUTNIC, Maître de conférences, Directeur de l’UFR de Mathématique et Informatique
Stella MARC-ZWECKER, Responsable du Master informatique parcours SDCS
Alix BORGOMANO, Doctorante
Victoire FEUILLEBOIS, Directrice du département d’études slaves de l’Université de Strasbourg
Pascal MAILLARD, Secrétaire académique du SNESUP-FSU, membre du CSAE et de la F3SCT de l'Université de Strasbourg
Jean-Philippe HEURTIN, professeur de science politique, directeur de Sciences-Po Strasbourg
Elsa RAMBAUD, Maître de conférences de science politique, co-responsable du Master 2 SEVES
FO ESR 67
SNPTES-UNSA
SNESUP-FSU
SNASUB-FSU
SNCS-FSU
Sud Éducation Alsace
SNTRS-CGT
SES-CGT
FSE Strasbourg
Jeanne BARSEGHIAN, Maire de la Ville de Strasbourg
Caroline ZORN, Conseillère municipale de Strasbourg, Vice-présidente Eurométropole
Sandra REGOL, députée Les écologistes-NFP du Bas Rhin
Emmanuel FERNANDES, député LFI-NFP du Bas Rhin
Thierry SOTHER, député PS-NFP du Bas Rhin
Danielle DAMBACH, Maire de Schiltigheim
Florian KORBYN, Conseiller d'Alsace, Membre du CA du CROUS
Fleur LARONZE, Conseillère d'Alsace
Damien FREMONT, Conseiller d'Alsace
Ludivine QUINTALLET, Conseillère d’Alsace
Carole ZIELINSKI, Adjointe à la Maire de Strasbourg
Marie Françoise HAMARD, Conseillère municipale et de l’Eurométropole
Floriane VARIERAS, Adjointe à la maire de Strasbourg
Salem DRICI, Conseiller municipal de Strasbourg
Abdelkarim RAMDANE, Adjoint à la maire de Strasbourg
Carmen PAOLONE, Conseillère municipale de Strasbourg
Antoine NEUMANN, Conseiller municipal
Jeunes Écologistes Alsace
Jeunes Insoumis·es Sud Centre Nord Strasbourg
Jeunes Communistes du Bas-Rhin
Dossier de presseMise à jour du 18 décembre : Le Conseil d'administration de l'Université de Strasbourg qui s'est tenu le 17 décembre a validé la reconduction du dispositif adopté en septembre 2023. Par conséquent les droits différenciés pour les étudiant·es extra-communautaires à hauteur de 3879 euros sont maintenus. Le président a uniquement consenti à suspendre les prélèvements du mois de janvier pour les étudiant·es les plus précaires et à examiner leur situation. Je mets en téléchargement le communiqué de l'Alternative étudiante de Strasbourg qui fait le point sur ces avancées qui ne sont pas satisfaisantes. Merci de continuer à signer la pétition.
Communiqué 18 décembre