Une vague de répression s’abat sur le peuple iranien, particulièrement forte depuis l’attaque d’Israël contre l’Iran. On dénombre depuis le début de cette année plus de 1400 exécutions. Mais rien n'arrêtera le puissant mouvement « Femme, Vie, Liberté » et la lutte du peuple iranien contre le régime des Mollahs et pour les droits démocratiques.
Le 12 décembre dernier plus de 1500 personnes étaient rassemblées à Mashhad pour une cérémonie d’hommage à l’avocat des droits humains Khosrow Alikordi, mort dans de mystérieuses conditions le 5 décembre. L’ONG Iran Human Rights suspecte un assassinat commandité par le pouvoir. C’est à l’occasion de ce rassemblement qu’ont eu lieu les arrestations violentes de dizaines de militant·es, dont Narges Mohhamadi, Prix Nobel de la paix 2023. Une cinquantaine de personnes sont détenue illégalement, dont la célèbre journaliste Sepideh Golian.
On sait que la santé de Narges Mohhamadi est fragile. Libérée en décembre 2024 après deux années passées dans la prison d’Evin, sa famille craint à nouveau pour son état de santé, après les coups violents qui lui ont été assenés. Elle rapporte que le pouvoir iranien l’accuse aujourd'hui de collaborer avec Israël, ce qui est passible de la peine de mort en Iran.
La pétition demandant la libération immédiate des militant·es peut être signée ici : https://c.org/SmTJynFMZg
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Traduction du texte de la pétition en français :
Plus de 1 000 militants politiques, sociaux et culturels ont condamné les récentes arrestations à Mashhad, en Iran, dans une déclaration commune.
Publiée en signe de protestation contre l’arrestation des participants à la cérémonie commémorative de Khosrow Alikordi, avocat et défenseur des droits humains, cette déclaration rassemble – pour la première fois – les signatures de personnalités d’horizons très divers : militants politiques, civiques et syndicaux ; membres des milieux culturels et artistiques ; journalistes ; professeurs d’université ; familles de victimes, anciens combattants et familles en quête de justice ; anciens codétenus ; militantes féministes ; avocats indépendants ; victimes du mouvement Mahsa ; et organisations étudiantes. Les signataires exigent la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes détenues. Parmi les signataires de cette déclaration figurent un large éventail de personnalités: des artistes et des activistes culturels tels que Jafar Panahi, Taraneh Alidoosti, Rakhshan Bani-Etemad, Mohammad Rasoulof, Pantea Bahram, Pegah Ahangarani, Sohila Golestani, Farzaneh Taheri, Fatemeh Motamed-Arya, Mohsen Amiryoussefi, Fardin Khalatbari, Reza Dormishian, Shabnam Farshadjoo, Maryam Palizban, Sepideh Farsi, Barbad Golshiri et Hana Kamkar, à d'éminents journalistes dont Elaheh Mohammadi, Niloufar Hamedi, Mina Akbari, Nasim Soltanbeigi et Lily Farhadpour.
Parmi les signataires figurent également des avocats notables tels qu'Abdolfattah Soltani, Amir Salar Davodi et le Dr Mahmoud Behzadi. Des familles en quête de justice, notamment Parasto Frouhar, Parisa Pouyandeh, Manzar Zarabi, Atash Shakeri, Shahnaz Akmali et Monireh Baradaran ; des militantes féministes et des droits des femmes telles que Fatemeh Farhangkhah, Noushin Ahmadi Khorasani, Parvin Ardalan, Mansoureh Shojaei et Shahrzad Mojab ; ainsi que des défenseurs des droits humains comme Shiva Nazar-Ahari et Mahdieh Golrou, ont également exprimé leur soutien.
Des personnalités politiques dont Nahid Taghavi, Mansoureh Behkish, Naser Mohajer, Sara Siahpour, Farhad Meisami, Parvaneh Salahshouri, Fakhri Mohtashami-Pour, Morteza Alviri, Mahdi Mahmoudian, Siamak Namazi, Abdollah Momeni, Reza Alijani et Iman Vaghfi, ainsi que des militants étudiants tels que Fereshteh Toosi, des professeurs d'université dont Touraj Atabaki, le Dr Mohammad Reza Nikfar, le Dr Javad Emami, le Dr Abolfazl Shayan et le Dr Mohammad Reza Resaei, ainsi que des prisonniers politiques comme Saeed Madani, Mostafa Tajzadeh, Zartosht Ahmadi Ragheb et Mohammad Najafi, figurent également parmi les signataires.
En outre, d'anciennes codétenues comme Vida Rabbani, Bahareh Soleimani, Zhila Makvandi, Maryam Mohammadi, Raha Asgarizadeh, Samin Ehsani et Noushin Jafari ; des familles de martyrs, dont Asieh Bakri ; des vétérans comme Mohammad Bagher Bakhtiar ; des militants syndicaux et enseignants comme Zhila Modares Gorji, Mohammad Habibi et Esmaeil Abdi ; et des militants écologistes comme Sepideh Kashani, Houman Jokar et Niloufar Biani ont également signé et soutenu cette déclaration.
Au-delà d'une simple protestation contre une arrestation, cette déclaration est un rare signe d'unité et de solidarité, transcendant les profondes divisions politiques et intellectuelles qui fragmentent actuellement l'Iran.
Voici la déclaration complète :
Plus de 1 000 militants politiques et civiques, journalistes, cinéastes, étudiants, professeurs d'université et anciennes codétenues publient une déclaration commune pour protester contre les récentes arrestations à Mashhad.
Du droit au deuil à la revendication de la liberté.
20 décembre 2025
Téhéran - Iran
Plus de 50 citoyens et militants de la société civile, dont Narges Mohammadi, Alieh Motalebzadeh, Hasti Amiri, Sepideh Gholian et Pouran Nazemi, ont été arrêtés à Mashhad lors de la cérémonie commémorative en l'honneur de Khosrow Alikordi, avocat intègre et défenseur des droits humains.
Nous, signataires de cette déclaration, condamnons fermement l'arrestation des participants à cette cérémonie. Nous condamnons l'arrestation violente et les violences infligées à nos proches présents à la cérémonie. Nous condamnons également la complicité de ceux qui ont accompagné ces violences aveugles d'un comportement inhumain. Ce qui s'est passé à Mashhad constitue une atteinte à la dignité humaine.
Organiser des cérémonies commémoratives et de deuil pour les défunts est indissociable des droits fondamentaux de la personne et des droits civiques. Toute personne a le droit, sans crainte de menaces ni d'arrestation, de participer à des rituels de deuil, à des rassemblements pacifiques et à des activités civiques. Ce qui s'est passé à Mashhad a une fois de plus démontré que même les formes les plus simples et les plus humaines d'empathie collective se heurtent à la répression et à la violence.
Néanmoins, la présence massive de citoyens venus de tout le pays à l'hommage rendu à Khosrow Alikordi témoigne clairement de la solidarité sociale et du profond respect de ceux qui considèrent la souffrance d'autrui comme la leur et qui refusent de se taire face à l'injustice.
Nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus et insistons sur leur droit fondamental à l'accès aux appels téléphoniques, aux visites familiales, à un avocat indépendant et aux soins médicaux. Nous appelons également tous ceux qui croient aux libertés civiles et à la dignité humaine à se joindre aux prisonniers politiques et civils et à faire entendre leur voix.
Narges Mohammadi, Sepideh Gholian, Javad Alikordi, Abolfazl Abri, Pouran Nazemi, Hassan Bagheri-Nia, Tayebeh Nazari, Alieh Motalebzadeh, Ali Adinehzadeh et Hasti Amiri figurent parmi les personnalités de la société civile arrêtées lors de la cérémonie. Alors que les autorités ont confirmé l'arrestation de 39 personnes à Mashhad, des militants des droits humains affirment que le nombre de détenus dépasse 50. Selon des listes publiées sur les réseaux sociaux et des rapports de sources de défense des droits humains, les noms de Mohammadreza Babaei, Javad Jalali, Hamed Zare’, Heydar Chah-Chamandi, Mahmoud Khanali, Amir Khavari, Hamed Hosseini, Mohammad Hossein Hosseini, Noora Haghi, Hamed Rasulkhani, Mehdi Rasulkhani, Yaser Dehestani, Kamran Alikordi, Milad Fattah, Hossein Mohabbati et Pouria Najjarzadeh figurent également parmi les personnes détenues.
Pour signer c'est ICI