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Billet de blog 1 avril 2020

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Journal de pandémie; Biopolitique. Qu'es aco?

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Pour moi, la biopolitique, ce n’est pas une sorte de stratégie ou de manipulation des vivants par les gouvernements En tout cas, pas seulement ; j’y vois plutôt la rencontre entre différents pouvoirs, celui du gouvernement et d'un secteur de la santé  depuis longtemps traversé par de intérêts contradictoires  quelque chose qui est une interface, ce qui peut donner des conflits ou des différences ou des frottements. Avec quand même un point commun : une  médicalisation de la société qui a commencé il y a  plus de deux siècles et qui est aussi une normalisation.

Depuis le début de l 'épidémie  on assiste à des frottements, demandes de compte, affrontements entre le gouvernement, l’hôpital et les médecins. La question ne tenant pas seulement au plus évident et obscène : le manque de moyens dont on sait qu' il est le résultat d'une politique gestionnaire. Il ne s'agit pas seulement de ce manque.  On a pu également observer que certains des acteurs du monde de la santé  ( la coordination des internes par exemple )demandait un confinement plus drastique, entre autres, une interdiction de sortir absolue.  Le gouvernement, lui, a  préféré en rester à une mesure intermédiaire. Certes, dans le secteur de la santé tous les médecins ou hospitaliers ne demandaient une quarantaine sur le mode chinois.

A travers cet exemple, ce qui apparaît, c’est que certains acteurs du monde médical peuvent exiger au nom de la santé une quarantaine absolue. Qu'on soit d'accord ou non sur l'efficacité du processus, qu'on regrette ou non les restrictions de liberté qu'il entraîne,depuis le XVIII siècle, le confinement pour épidémie est rentré dans les mœurs. La privation de libertés aussi. Concrètement, en France, le confinement a été suivi de l’état d’urgence. Le gouvernement relaie les préconisations du secteur médical à travers sa politique sanitaire mais partiellement, puisqu' il n’accède pas à toutes les demandes loin s’en faut, voir la question des masques qui n’a toujours pas été résolue.  Sur le fond, son pouvoir reste biopouvoir, dans la mesure où l'impératif de protection de la population est fondateur, inattaquable. On pourrait objecter que les atermoiements présidentiels laissent penser qu'il s'agit plus de discours que  de pratiques, et effectivement il y a beaucoup à dire là dessus. Mais quelque soit la duplicité des gouvernants, ils sont quand même contraints d’organiser, d’une façon très critiquable et critiquée, la sécurité sanitaire de la population.

Et il y a plutôt un consensus là dessus  ;   la question n’est pas que la vie entière de la société soit bouleversée Mais que la politique sanitaire  ne soit pas assez efficace pour contrer l’épidémie. Et on oppose à l’état actuel du service de santé une situation antérieure, bien antérieure, avant le démantèlement de l’hôpital, qui aurait permis de faire face. Pas qu'on soit "en guerre" mais qu'on la perde.

C’est là dessus qu’il faudrait revenir

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