Pascal Santoni

Syndicaliste CGT, ancien directeur du Métafort d'Aubervilliers, lieu d'expérimentation des applications numériques aux projets artistiques et associatifs.

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Billet de blog 10 mars 2025

Pascal Santoni

Syndicaliste CGT, ancien directeur du Métafort d'Aubervilliers, lieu d'expérimentation des applications numériques aux projets artistiques et associatifs.

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Non à l’économie de guerre sociale

« Branle-bas de combat ! La France et l’Europe sous la menace russe ! L’urgence est au réarmement ! » Le discours d’Emmanuel Macron envahit les écrans et les plateaux de télévision et gare à ceux qui mettraient en doute la nécessité d’une économie de guerre. Pourtant il y a de quoi.

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Faire la paix et pas la guerre

S’il y a urgence c’est bien celle d’arrêter la guerre en Ukraine qui a déjà coûté près d’un million de morts et des destructions qui vont gravement impacter la vie et l’avenir des Ukrainiens. Arrêter les hostilités et garantir durablement la sécurité de l’Ukraine mais aussi de la Russie ce devrait être l’obsession des dirigeants européens s’ils veulent prémunir l’Europe contre une menace russe. Mais ce n’est pas l’option choisie.

Alors qu’à l’évidence l’hypothèse d’une victoire de l’Ukraine contre la Russie n’est plus d’actualité, notamment depuis le retrait de l’aide américaine, les gouvernements européens continuent d’entretenir l’illusion d’un retournement de la situation par l’envoi massif d’armes et de fonds. Au moment où des négociations pourraient s’engager. Mobiliser les opinions européennes pour que l’Ukraine et l’Europe ne soit pas exclues de ces négociations devrait être une priorité. Au contraire, l’accent est mis, non pas sur les conditions d’une paix acceptables par les belligérants, mais sur la menace russe qui justifierait une économie de guerre.

La guerre au modèle social Français

En réalité il semble bien que l’économie de guerre vise plus une réponse aux crises économique, sociale et politique que traversent les pays européens, que la recherche d’une paix juste entre l’Ukraine et la Russie. Economique, car la récession et la désindustrialisation gagnent la plupart des pays. Sociale, car les politiques néolibérales ont aggravé considérablement les inégalités, la pauvreté, les incertitudes sur l’avenir et le mécontentement dans toutes les couches de la société hormis la caste des plus riches. Politique, car les gouvernements en place, face aux mobilisations populaires, s’avèrent incapables de poursuivre les réformes qu’attendent les marchés financiers.

Patronat et gouvernements néolibéraux voient dans l’économie de guerre la possibilité de faire accepter par les populations la remise en cause des avancées sociales conquises depuis la Libération et l’endettement du pays pour les plus grands profits des marchés financiers. Tout en fustigeant les dépenses publiques garantes du mieux-être social, ils n’hésiteront pas à faire exploser la dette pour financer la guerre. La guerre et la dette sont sources d’immenses fortunes pour quelques-uns et quoiqu’il en coûte pour le plus grand nombre.

L’urgence c’est la mobilisation pour la paix

C’est l’intérêt de tous les peuples, de l’Atlantique à l’Oural, à Gaza comme à Kiev. C’est le sens du combat des femmes et des hommes de progrès. Plus que jamais.

Pascal Santoni

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