Trois ans de guerre aux habitants de Gaza
« L’horreur absolue » selon les termes d’un communiqué de l’UNICEF, évoquant les chiffres de 200 000 morts et blessés dont 50 000 enfants, sachant que les chiffres officiels du ministère de la Santé du Hamas (65 000 morts) ne comptabilisent que les décès constatés dans les hôpitaux. Après ces crimes de guerre insupportables, la destruction à 90 % de la ville de Gaza, une terrible famine, l’offensive de l’armée d’Israël pour occuper la bande Gaza et expulser ses habitants, la France s’est enfin jointe à l’initiative de l’Arabie Saoudite afin de convoquer une assemblée de l’ONU pour la reconnaissance de l’Etat de Palestine. Il y a 18 mois Vie nouvelle titrait l’un de ses articles : « Palestine. Un peuple en danger de mort » La France et l’Europe toute honte bue ont assisté au génocide sans réagir, alors que 4 jours après l’agression de l’Ukraine, la Russie était sévèrement sanctionnée.
Si on ne peut que se féliciter de cette reconnaissance, elle arrive bien tard. Au point qu’on peut se demander ce qui restera de la Palestine pour former un Etat si des sanctions ne sont pas prises contre Israël pour mettre fin au nettoyage ethnique de la bande de Gaza et à la colonisation de la Cisjordanie.
La complicité de la France et de l’Europe
Rien ne peut justifier les tergiversations de la France et des pays européens, qui ont soutenu et armé l’agression d’Israël et se refusent à condamner le génocide en cours. Car les objectifs du gouvernement d’extrême droite, raciste et suprémaciste d’Israël, étaient affichés depuis longtemps : loin de se limiter à l’éradication du Hamas il s’agit de rendre la bande de Gaza invivable pour ses habitants, les obliger à fuir leurs habitations et leur territoire pour pouvoir coloniser leur terre et s’approprier leurs richesses. Leur allié américain allant jusqu’à imaginer l’implantation d’une « Côte d’azur » très lucrative, dont ils partageraient les bénéfices avec Israël, ce que le ministre des Finances israélien a confirmé. « C’est une mine d’or immobilière » s’est-il exclamé. « Nous avons achevé la première phase de démolition, nous allons pouvoir entreprendre la deuxième phase : la rénovation » a-t-il poursuivi. Nous sommes loin du prétexte affiché de l’acte terroriste du 7 octobre et de la lutte contre le Hamas.
Oui, un génocide, pour empêcher la création d’un Etat, coloniser les terres palestiniennes, développer l’exploitation du gaz et du pétrole découverts au large de Gaza et engager une vaste opération immobilière. Voilà les ambitions criminelles que les dirigeants européens n’ont pas voulu voir et ont couvertes.
Aidons les palestiniens qui ont résisté à 77 ans de persécutions et de massacres à relever le défi que leur impose Israël et les Etats-Unis. Nous ne pouvons faire confiance aux dirigeants européens pour amener la paix dans cette région du monde.
La flottille de la solidarité et de la dignité
Il aura fallu des initiatives citoyennes sous l’opprobre des gouvernements et des médias pour dénoncer le blocus humanitaire infligé depuis 18 ans par Israël qui s’est opposé, parfois violemment aux tentatives de venir en aide à la population de Gaza. Dès 2010 un premier bateau, le Mari Marmara, a tenté d’acheminer de l’aide. Cela s’est terminé par un bain de sang, Tsahal, « l’armée la plus morale du monde » a assassiné 9 humanitaires sans armes et sans intentions agressives.
Le 1er juin 2025,12 personnes d’horizons divers ont embarqué sur le Madleen pour apporter des vivres et des médicaments à la population de Gaza. Elles ont été interceptées illégalement dans les eaux internationales, arrêtées par les forces israéliennes et maintenues arbitrairement en détention. Une humoriste, Sophia Aram, a jugé utile de dénigrer cette initiative, « la croisière s’amuse » a-t-elle lancé, repris par tous les médias, ce qui lui a valu la légion d’honneur. Une honte. Mais il faudrait évoquer tous les journalistes qui ont banalisé sans aucun scrupule les massacres d’enfants, de femmes et d’hommes civils en trouvant systématiquement des excuses à l’agresseur israélien.
En septembre, la flottille de la liberté 2025 s’est élancée afin de briser le blocus israélien et apporter de l'aide alimentaire, symbolique certes au regard des immenses besoins de la population palestinienne, mais aussi de sensibiliser la communauté internationale au drame humanitaire. Des citoyens de 44 pays, dont Cédric de la CGT, ont embarqué dans une cinquantaine de bateaux et se dirigent vers Gaza. I
Israël a lancé des dizaines de drones pour les en empêcher d’accéder à la côte de Gaza. L’Espagne, le ministre de la Défense Italien, l’Indonésie ont réagi pour protéger la flottille, pas la France à ce jour…Oui décidément seuls les peuples sont garants de l’existence d’un Etat de Palestine, garants de la survie et de la liberté des Palestiniens. Nous en sommes.