Pascal Santoni

Syndicaliste CGT, ancien directeur du Métafort d'Aubervilliers, lieu d'expérimentation des applications numériques aux projets artistiques et associatifs.

Abonné·e de Mediapart

47 Billets

0 Édition

Billet de blog 29 octobre 2025

Pascal Santoni

Syndicaliste CGT, ancien directeur du Métafort d'Aubervilliers, lieu d'expérimentation des applications numériques aux projets artistiques et associatifs.

Abonné·e de Mediapart

Faire barrage au budget des horreurs

Sous Emmanuel Macron chaque Premier ministre qui passe augmente le risque de voir l’extrême droite accéder au pouvoir. Face à ce péril, il n’est d’autre alternative que de faire échec à chacune des mesures d’austérité qu’envisagent le nouveau Premier ministre et son gouvernement.

Pascal Santoni

Syndicaliste CGT, ancien directeur du Métafort d'Aubervilliers, lieu d'expérimentation des applications numériques aux projets artistiques et associatifs.

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le deuxième gouvernement Lecornu a échappé à la censure en annonçant sous la pression populaire la vague promesse d’une suspension de la réforme des retraites, mais au prix « d’un projet de budget 2026 catastrophique. Sur certains points, il est même plus sévère que celui de François Bayrou »  affirme Sophie Binet qui a appelé les retraités à se mobiliser dès le 6 novembre.

Un budget de guerre sociale

 « Une fois de plus, les retraité·es sont largement mis à contribution pour atteindre l’objectif de 30 milliards d’euros d’économies sur le budget 2026. Elles et ils, si les propositions restent en l’état, verront encore leur niveau de vie se réduire, leur accès aux services publics entravé. », alerte un communiqué de l’UCR CGT.
En effet le projet, s’il était adopté va frapper tous les foyers populaires et particulièrement les retraité.es qui subiraient non pas une double peine mais pas moins de cinq peines qui grèveraient gravement leur pouvoir d’achat : gel des pensions en 2026, des minimas sociaux et des prestations sociales, sous-indexation des pensions jusqu’en 2030, augmentation de leurs impôts avec la suppression de l’abattement fiscal de 10 % et le gel du barème de l’impôt. Et que dire des 7 milliards d’économies sur les dépenses de santé, qui impacteront singulièrement les retraité.es avec notamment le doublement des franchises médicales, la réduction des remboursements des traitements non liés à des pathologies de longue durée, une nouvelle taxe sur les mutuelles de santé,  qui les répercuterons sur les cotisations de leurs assurés.

Epargner les plus riches aux dépens de tous les autres
" Tout ça parce qu'on refuse d'aller taxer les plus riches et d'affronter les multinationales et les rentiers"
déclare Sophie Binet. Rappelons en effet que les 500 familles Françaises les plus riches ont vu leurs fortunes doubler sous Emmanuel Macron et multipliées par 14 en 30 ans, passant de 80 à 1128 milliards ! Bernard Arnault, l’homme le plus riche de France, qui a bâti sa fortune grâce à l’aide de l’Etat, a augmenté sa fortune de 16 milliards en une seule journée. ! C’est le même qui a violemment protesté contre le projet de la taxe Zuckman qui proposait de prélever 2 % du patrimoine des 100 familles qui disposent d’une fortune de plus de 100 millions d’euros. Même le Financial Times, chantre du libéralisme américain a titré un article : « Il est temps de guillotiner les avantages fiscaux accordés aux super-riches en France. ». C’est dire si l’idée de « faire payer les riches » a fait son chemin dans les consciences.

Un même combat contre l’austérité et l’extrême droite

Il est donc possible de mobiliser bien au-delà de celles et ceux qui se sont levés contre la réforme des retraites et le projet de budget de François Bayrou, pour mettre en échec les projets du gouvernement Macron-Lecornu.

Les idées de progrès sont majoritaires dans la population : de meilleurs salaires, un appareil de santé adapté aux besoins du pays, des services publics renforcés, un système scolaire et universitaire à la hauteur des enjeux du XXIe siècle, des retraites dignes de celles et ceux qui ont produit les richesses de la septième puissance du monde, une France en paix. Emmanuel Macron, « le Mozart de la finance », « ni de droite ni de gauche », a imposé une politique contraire qui lui vaut d’être, avec François Hollande, son prédécesseur « de gauche » le plus impopulaire des présidents de la Vème République. De fait une large majorité de salariés et de retraités rejettent une politique qui favorise les nantis, les puissants de la finance au détriment du plus grand nombre.

Pourtant ce sont les formations économiques, politiques et idéologiques les plus éloignées de ces aspirations qui dominent l’espace politique et séduisent les électrices et les électeurs si l’on en croit les sondages : l’extrême droite, proche de rallier la droite classique, avec le soutien de moins en moins discret du grand patronat et la complaisance d’Emmanuel Macron. Tous sont en effet opposés à l’augmentation des salaires, favorables à la réduction des dépenses publiques et des pensions de retraite, à la marchandisation de la santé et de l’école et à une économie de guerre dévastatrice pour notre pays.
Alors même que le modèle économique qui structure les économies occidentales affiche un terrible bilan d’échec, reconnu par 56 % de Français qui estiment que le capitalisme est à l’origine du chaos que nous vivons.
 La mise en œuvre du budget d’Emmanuel Macron et du « moine soldat » Sébastien Lecornu plongerait des dizaines de millions de familles dans de véritables drames de vie quotidienne. Sans perspectives crédibles de surmonter leurs difficultés, ces familles pourraient être tentées d’adhérer aux discours démagogiques et xénophobes de Marine Le Pen et Jordan Bardella soutenus par des médias particulièrement complaisants.
C’est pourquoi combattre l’austérité c’est faire reculer les idées de l’extrême droite et éviter le pire. C’est faire le choix d’une autre société, libérée de la dictature des milieux financiers et des idéologies racistes et xénophobes, une société libre de répondre aux besoins et aux aspirations des salarié.es et des retraité.es. 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.