3. Réunion publique organisée par Marianne, lundi 13 septembre : Face à Nicolas Sarkozy, quel front républicain ?
Nul doute que cette réunion visait à un large rassemblement républicain de Dupont-Aignan à Cécile Duflo (du reste parmi les orateurs les plus brillants) en passant par Corinne Lepage, de la gauche de la gauche au Modem, et ce fut la raison évidente de l’absence de Jean-Luc Mélenchon ou de Ségolène Royal, d’abord annoncés. Nul doute non plus que de ce point de vue, l’échec fut patent.
Pourtant, les choses s’annonçaient plutôt bien : le public ressemblait assez, du moins sur le plan sociologique, au public habituel du Théâtre de la Porte Saint-Martin, très repérable lorsqu’il remonte à pieds le faubourg saint-denis vers 11h du soir pour aller dîner chez Flo après le spectacle, avec son aisance plus bourgeoise que bobo qui fait tache dans ce quartier encore très populaire. Qui l’eût cru : ces gens modérés ont hué Pierre Moscovici lorsque celui-ci s’est mis à dépeindre Eric Woerth en victime d’un cruel acharnement médiatique. Et l’orateurde loin le plus applaudi fut Edwy Plenel, rappelant les fondamentaux bafoués par ce gouvernement : le programme de démocratie sociale du Conseil National de la Résistance, bâti pour contre-carrer la droite extrême, libérale et étatiste, qui avait doucement préparé l’arrivée de Pétain au pouvoir en juin 40.
Apparemment, le public dans la salle, davantage que les organisateurs de la réunion, avaient quelques repères leur permettant de ne pas confondre « front républicain » et vague alliance électoraliste sans contenu politique. Ils n’étaient pas là pour faire la claque en vue de 2012 : on espère que les états-majors politiques (qui avaient envoyé de discrets émissaires) auront retenu la leçon.