Il y a des jours comme cela où on se sent veille peau...
J'avais déjà entendu sur France-Inter que des étudiants avaient cru drôle de mener une fausse attaque terroriste dans les locaux de l'Hôpital Saint-Roch à Nice, dimanche 17 Novembre.
Mais là, dans le bulletin de 13H, on me dit qu'ils seraient des étudiants de 5° année, c'est-à-dire des jeunes gens de 23 ans ! Le journaliste qui rendait compte de ce qui s'était passé disait qu'ils ne s'étaient pas rendu compte de ce qu'il faisait, mais que maintenant, dans les geôles du commissariat, ils commençaient à se rendre compte....
Misère! Mais qu'avons-nous fait, nous "vieux", de notre jeunesse, enfermée dans le fun, la représentation permanente de soi - puisqu'il semblerait, d'après France Inter, que cette histoire s'inscrive dans une sorte de concours interne à la promo de scénario filmé le plus ubuesque-? Et quid de ces adultes qui reprennent sans broncher les misérables explications fournies par ces adultes, qui, quoique jeunes, n'en sont pas moins adultes, c'est-à-dire aussi responsables pleinement de leurs actes - ce qui suppose toujours d'en mesurer les conséquences.
Vieille peau ! Je ne suis donc qu'une vieille peau, moi qui, enseignante dès 21 ans -leur cadette ! -ai eu toujours une claire conscience du fait que, si quelqu'un faisait irruption dans ma classe, armé, je me ferai tuer sur place pour tenter de sauver mes élèves.
Irresponsables, pauvres crétins ! C'est la gamine de 21 ans que j'étais qui le leur dit - et moi aussi, plus "vieille peau" ! Ces étudiants sont de sombres crétins! En un autre temps, les "jeunes" de 25 ans étaient dotés d'enfants pour la plupart..."Oh, je ne me suis pas rendu compte...j'ai laissé les gosses trois jours d'affilé sans surveillance, et il y en a deux qui sont morts de soif.. je ne me suis pas rendu compte... Maintenant, si...". Disaient-ils cela? Non. La jeunesse n'a jamais été une excuse à la crétinerie et l'irresponsabilité - c'est-à-dire l'antinomie de l'âge adulte!
Je suis peut-être une veille peau. Mais j'assume. Maintenant comme quand j'étais jeune.