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Suite de l'entretien que Frédéric Lordon, directeur de recherche au CNRS, m'a accordé en Mars dernier... Téléchargeable à cette page http://jaidulouperunepisode.org/004_Lordon_3_sur_4.htm en Mp3 (16 minutes 41 d'écoute).
A ma plus grande surprise, Frédéric Lordon - de façon cohérente pourtant avec les propos tenus précédemment- prônait des formes de protectionnisme.... Le vilain mot !! Certes, sans doute....mais s'il était possible au moins d'en débattre, ce serait bien, non, en démocratie.....
La transcription en entier :
PLAN SYNTHETIQUE DE L'INTERVIEW
Que l'appellation « protectionniste »est plus qu'une insulte, une imputation de monstruosité
que c'est la « concurrence libre et non distordue » qui est le protectionniste
parce que la concurrence libre et non distordue ne porte que sur certaines distorsions et veut systématiquement ignorer les autres distorsions.
Que la concurrence libre et non distordue est un concept qui n'a de sens qu'entre des économies dont les structures sont homogènes,
que ce sont des formes de vie collective qui se défendent et que c'est légitime
Qu'on sera toujours dans un espace protectionniste
que l'hétérogénéité-même des économies et des sociétés est un principe de protection de fait.
que le débat public est farci de débats mal construits, ce qui rend d'ailleurs impossible dans les médias ordinaires de participer au moindre échange,
puisque, pour commencer, il faut déconstruire un débat mal construit et puis le reconstruire
que nous sommes et que nous serons toujours, tant que n'aura pas été réalisée l'homogénéisation finale du monde, dans un univers économique protectionniste de fait.
Et qu'il faut équilibrer les protections entre elles en organisant le jeu des distorsions compensatoires
qu'existe un grand fantasme des amis de la mondialisation :le capitalisme n'est viable que s'il est soutenu, structuré et régulé par des formes institutionnelles, qu'il faut les mettre en place et que dès lors la mondialisation serait viable
que ce raisonnement fait l'impasse sur les conditions de possibilité d'une opération d'institutionnalisation,
car seule la structuration politique à l'échelle nationale offre suffisamment de force et de ressources pour opérer ces mouvements d'institutionnalisation-là.
Et qu'il ne peut y avoir pas d'institutionnalisation sans communauté politique,
communauté politique qui n'existe pas au niveau européen
que nos ne sommes pas rivés pour autant à l'échelon national
qu'il faut trouver l'échelon intermédiaire adéquat entre la mondialisation et le niveau national
que cet échelon des régions, ce qu'on appelle les "grandes régions" ,
que la mondialisation est morte, mais que s'ouvre l'ère des régionalisations.
que la régionalisation européenne aurait du sens sur une base beaucoup plus restreinte qu'elle n'est actuellement
que pourrait se mettre en place, à la place de la mondialisation, un système de grandes régions qui entreraient en rapport entre elles sur la base d'une ouverture modérée et tempérée...
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