La transcription en entier :
PLAN SYNTHETIQUE DE L'INTERVIEW
- Que l'appellation « protectionniste »est plus qu'une insulte, une imputation de monstruosité
- que c'est la « concurrence libre et non distordue » qui est le protectionniste
- parce que la concurrence libre et non distordue ne porte que sur certaines distorsions et veut systématiquement ignorer les autres distorsions.
- Que la concurrence libre et non distordue est un concept qui n'a de sens qu'entre des économies dont les structures sont homogènes,
- que ce sont des formes de vie collective qui se défendent et que c'est légitime
- Qu'on sera toujours dans un espace protectionniste
- que l'hétérogénéité-même des économies et des sociétés est un principe de protection de fait.
- que le débat public est farci de débats mal construits, ce qui rend d'ailleurs impossible dans les médias ordinaires de participer au moindre échange,
- puisque, pour commencer, il faut déconstruire un débat mal construit et puis le reconstruire
- que nous sommes et que nous serons toujours, tant que n'aura pas été réalisée l'homogénéisation finale du monde, dans un univers économique protectionniste de fait.
- Et qu'il faut équilibrer les protections entre elles en organisant le jeu des distorsions compensatoires
- qu'existe un grand fantasme des amis de la mondialisation :le capitalisme n'est viable que s'il est soutenu, structuré et régulé par des formes institutionnelles, qu'il faut les mettre en place et que dès lors la mondialisation serait viable
- que ce raisonnement fait l'impasse sur les conditions de possibilité d'une opération d'institutionnalisation,
- car seule la structuration politique à l'échelle nationale offre suffisamment de force et de ressources pour opérer ces mouvements d'institutionnalisation-là.
- Et qu'il ne peut y avoir pas d'institutionnalisation sans communauté politique,
- communauté politique qui n'existe pas au niveau européen
- Que l'appellation « protectionniste »est plus qu'une insulte, une imputation de monstruosité
- que nos ne sommes pas rivés pour autant à l'échelon national
- qu'il faut trouver l'échelon intermédiaire adéquat entre la mondialisation et le niveau national
- que cet échelon des régions, ce qu'on appelle les "grandes régions" ,
- que la mondialisation est morte, mais que s'ouvre l'ère des régionalisations.
- que la régionalisation européenne aurait du sens sur une base beaucoup plus restreinte qu'elle n'est actuellement
- que pourrait se mettre en place, à la place de la mondialisation, un système de grandes régions qui entreraient en rapport entre elles sur la base d'une ouverture modérée et tempérée...