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Billet de blog 24 mai 2009

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Frédéric Lordon: ce que l'on vilipendie comme du protectionnisme ne serait que l'équilibre des protections entre elles....

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

  • Suite de l'entretien que Frédéric Lordon, directeur de recherche au CNRS, m'a accordé en Mars dernier... Téléchargeable à cette page http://jaidulouperunepisode.org/004_Lordon_3_sur_4.htm en Mp3 (16 minutes 41 d'écoute).

     

    A ma plus grande surprise, Frédéric Lordon - de façon cohérente pourtant avec les propos tenus précédemment- prônait des formes de protectionnisme.... Le vilain mot !! Certes, sans doute....mais s'il était possible au moins d'en débattre, ce serait bien, non, en démocratie.....

  • La transcription en entier :

PLAN SYNTHETIQUE DE L'INTERVIEW

    • Que l'appellation « protectionniste »est plus qu'une insulte, une imputation de monstruosité
    • que c'est la « concurrence libre et non distordue » qui est le protectionniste
    • parce que la concurrence libre et non distordue ne porte que sur certaines distorsions et veut systématiquement ignorer les autres distorsions.
    • Que la concurrence libre et non distordue est un concept qui n'a de sens qu'entre des économies dont les structures sont homogènes,
    • que ce sont des formes de vie collective qui se défendent et que c'est légitime

    • Qu'on sera toujours dans un espace protectionniste
    • que l'hétérogénéité-même des économies et des sociétés est un principe de protection de fait.
    • que le débat public est farci de débats mal construits, ce qui rend d'ailleurs impossible dans les médias ordinaires de participer au moindre échange,
    • puisque, pour commencer, il faut déconstruire un débat mal construit et puis le reconstruire

    • que nous sommes et que nous serons toujours, tant que n'aura pas été réalisée l'homogénéisation finale du monde, dans un univers économique protectionniste de fait.
    • Et qu'il faut équilibrer les protections entre elles en organisant le jeu des distorsions compensatoires

    • qu'existe un grand fantasme des amis de la mondialisation :le capitalisme n'est viable que s'il est soutenu, structuré et régulé par des formes institutionnelles, qu'il faut les mettre en place et que dès lors la mondialisation serait viable
    • que ce raisonnement fait l'impasse sur les conditions de possibilité d'une opération d'institutionnalisation,
    • car seule la structuration politique à l'échelle nationale offre suffisamment de force et de ressources pour opérer ces mouvements d'institutionnalisation-là.
    • Et qu'il ne peut y avoir pas d'institutionnalisation sans communauté politique,
    • communauté politique qui n'existe pas au niveau européen

  • que nos ne sommes pas rivés pour autant à l'échelon national
  • qu'il faut trouver l'échelon intermédiaire adéquat entre la mondialisation et le niveau national
  • que cet échelon des régions, ce qu'on appelle les "grandes régions" ,
  • que la mondialisation est morte, mais que s'ouvre l'ère des régionalisations.
  • que la régionalisation européenne aurait du sens sur une base beaucoup plus restreinte qu'elle n'est actuellement
  • que pourrait se mettre en place, à la place de la mondialisation, un système de grandes régions qui entreraient en rapport entre elles sur la base d'une ouverture modérée et tempérée...

 

 



 


 

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