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Billet de blog 10 novembre 2017

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Pour les maires, les choix vont être très difficiles. Informations ouvrières n°478

Je suis un élu municipal depuis plusieurs années (à Rouen et maintenant à Saint Etienne du Rouvray) et je peux témoigner que les politiques d’austérité menées depuis plusieurs années ont des conséquences catastrophiques sur les communes et auprès des populations. Elles ont un objectif, supprimer les communes !

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Les politiques d’austérité budgétaire envers les collectivités locales se succèdent depuis plusieurs années mais avec le gouvernement Macron-Philippe, elles sont encore plus brutales et plus importantes. Les communes, les services publics locaux, les associations qui souffrent déjà depuis longtemps des désengagements financiers de l’Etat vont être fracassées par les choix du gouvernement et son engagement à respecter les critères des traités européens en matière de dépenses publiques. Pour les maires, les choix vont être très difficiles pour respecter l’équilibre des budgets et répondre aux besoins des populations.

En effet, le gouvernement a choisi d’économiser 13 milliards sur 5 ans sur ses dotations aux collectivités locales et les conséquences vont être dramatiques. D’abord en termes de fonctionnement des services publics locaux. Un exemple, comment continuer de financer les équipement, l’entretien des écoles et d’investir dans la rénovation ou la construction de nouveaux locaux ? Et assurer les emplois d’agents de service qui travaillent aux côtés des enseignants dans les écoles maternelles ou élémentaires ? En diminuant les financements aux communes, l’Etat met également en danger l’avenir, c’est-à-dire les investissements qui sont générateurs d’emplois dans le bâtiment et les travaux publics. Comment préparer l’avenir quand le quotidien devient impossible à gérer ?

Autre exemple, l’Etat renie ses engagements auprès des villes et des associations qui depuis des années travaillent au bénéfice des plus précaires, des familles des quartiers dits « difficiles », dans la prévention spécialisée ou la garde des enfants, dans le cadre de la politique de la ville. Celles-ci avaient reçu l’accord de l’Etat, avant l’été, pour le financement de projets sur 3 ans, comme c’est la norme dans le cadre de la contractualisation. Début septembre, patatras ! La préfecture informe que les engagements ne sont garantis que sur une année pour certains projets et annulés pour d’autres, alors que des dépenses ont déjà eu lieu ! C’est scandaleux ! Alors que font les associations touchées par ces décisions iniques ? Elles se tournent vers la ville! C’est un cercle infernal !

Les choix opérés mettent à mal la démocratie communale. En effet, le montant des dotations aux communes vont maintenant dépendre de la manière dont sont gérées ces dernières ! Les villes qui ont fait le choix de gérer leurs services publics directement par elles-mêmes, c’est-à-dire en régies publiques, vont être pénalisées et recevront encore moins de financements de l’Etat. Ceci est fait pour obliger les villes à privatiser leurs services publics et çà à l’encontre des choix faits par les électeurs et les électrices qui ont voté en connaissant les programmes de leurs équipes municipales. Ca remet bien sûr en cause la liberté constitutionnelle qu’ont les communes à faire leurs propres choix politiques.

Le gouvernement invente la baisse de la taxe d’habitation pour, selon lui, redonner du pouvoir d’achat aux habitants! C’est une escroquerie ! D’abord parce que dans les villes populaires comme la mienne, de très nombreux habitants ne la paient pas, du fait de leurs faibles ressources ! Ensuite, il promet de compenser aux communes le manque à gagner! A-t-on jamais vu un gouvernement compenser durablement ce genre de perte de recettes aux communes ? De nombreux exemples attestent du contraire. C’est en fait une autre manière de tenir entre ses mains le budget des communes et contrôler leurs recettes, c’est-à-dire leurs dépenses !

Avec la décision de supprimer des milliers d’emplois aidés, le gouvernement  Macron-Philippe montre son vrai visage, celui d’un gouvernement ultralibéral faible avec les puissants et impitoyables avec les faibles ! Du jour au lendemain, des milliers d’hommes et de femmes se retrouvent sans travail, ce qui est d’une violence sans nom. Ces emplois, à mi-temps et très peu payés, avaient une utilité sociale indéniable, d’abord pour ceux et celles qui les occupaient mais également pour les services qu’ils ou elles rendaient aux communes et aux associations qui les employaient. Bien évidemment, ces associations qui n’ont pas les moyens d’embaucher un salarié en contrat normal, sont gravement pénalisées dans leur fonctionnement, c’est-à-dire dans les services rendus aux habitants! Et dans ces certains cas, la même association est touchées deux fois : par la baisse des subventions de l’Etat et la suppression des contrats aidés ! Un désastre social!

Autre catastrophe en cours, après la baisse des APL de 5€, le gouvernement veut les baisser de 50 à 60€ en 2018 et demande aux bailleurs sociaux de baisser d’autant leurs loyers ! C’est 1,7 milliard d’euros en moins pour les organismes d’HLM. Sans parler de la baisse du financement direct des bailleurs sociaux pour la construction!

Cette décision est particulièrement grave pour l’habitat social. D’abord, aucun gain de pouvoir d’achat pour les locataires bénéficiaires des APL. Ensuite, la compensation de cette baisse par les bailleurs sociaux aura des conséquences négatives sur l’entretien et la construction de nouveaux logements. Impossible alors de respecter la loi qui impose 25% de logements sociaux dans les communes! 

Pourtant, dans notre pays, les besoins sont criants. Deux millions de ménages sont en attente d’un logement social. La Fondation Abbé-Pierre estime à 4 millions le nombre de « mal-logés ».

De plus, en amputant les ressources des organismes HLM, ce gouvernement menace 250 000 emplois  générés dans le bâtiment par les constructions et les rénovations.  Cette décision met d’ors et déjà en danger l’existence même de certains offices HLM, qui vont avoir des difficultés à honorer leurs échéances d’emprunts par exemple ! Et qui garantit les emprunts pour permettre les constructions de nouveaux logements ? Les communes qui se retrouvent piégées !

http://partiouvrierindependant-poi.fr/index.php/category/io/

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