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Physique théorique (matière condensée) de 1962 à 2009 (Directeur de recherche au CNRS); Mastère en philo des sciences

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Billet de blog 5 novembre 2020

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Terrorisme et liberté d'expression

Face au terrorisme islamiste, le pouvoir proclame son attachement à la liberté d'expression. Cet attachement pourrait se concrétiser de manière plus convaincante...

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Terrorisme et liberté d'expression

Les fascistes religieux inspirés par l'islam politique tuent, assassinent, décapitent pour punir la publication de dessins qui les scandalisent.

Comment ne pas applaudir aux discours de nos dirigeants affirmant leur détermination inflexible à défendre la liberté d'expression ?

La liberté d'expression, expliquent-ils, est consubstancielle à la France. C'est un de ses apports précieux à la civilisation humaine.

C'est sans doute la raison pour laquelle la très grande majorité des journaux quotidiens , des magazines, des chaînes de télévision assurent la liberté d'expression de sept ou huit milliardaires tels que Bouygues, Bolloré, Pigasse, Niel, Dassault, Lagardère et j'en oublie.

Evidemment, ni Bouygues, ni Bolloré, ni les autres ne s'expriment directement dans leurs journaux, leurs magazines, les écrans de leur télévision : ils recrutent des professionnels de l'information, des rédacteurs, des journalistes qui sont entièrement libres de dire ce qu'ils veulent pourvu que ça ne heurte pas trop les opinions de leur employeur.

La liberté d'expression règne sur les chaînes de la télévision publique de la République française. La liberté d'expression est consubstancielle à la République française. Tous les rédacteurs, les animateurs, les chroniqueurs, les journalistes sont absolument libres de choisir dans l'actualité les faits, les images, les évènements dont ils vont montrer et commenter les images. La plupart du temps, ça se passe très bien : ils son recrutés pour leur talent, bien sûr, mais aussi pour leur attachement à la liberté de ne pas être exagérément critiques des pouvoirs en place. La liberté d'expression sur les chaînes de la télévision publique est absolue, totale, pourvu qu'elle veuille bien rester dans les limites de la bienséance politique. Celle qui ne met pas en cause, enfin, pas trop, la suppression de l'ISF, la flat tax, les dividendes versés aux actionnaires du CAC 40, les ventes de Rafale à l'Arabie Saoudite, le soutien aux fascistes boliviens, le silence sur la colonisation de la Cisjordanie, etc..

C'est grâce à la liberté d'expression que sont invités à s'exprimer librement dans les journaux, les magazines, les télévisions publiques et privées, les Bernard Guetta, BHL, Pascal Bruckner, Apathie, Daniel Cohen, Lenglet, Manuel Valls, Finkielkraut, Mme Badinter, Guillaume Tabard, Thréard du Figaro, Verdier-Molinié de l'IFRAP, Raguenel de Valeurs Actuelles, etc., et je ne parle pas de Zemmour, chroniqueur raciste invité permanent de M. Bolloré.

Les dirigeants qui se battent sur le front de la liberté d'expression – consubstancielle à la République – ont laissé Charlie, avant le massacre, ou l'Humanité depuis toujours, s'adresser librement à la générosité de leurs lecteurs pour pouvoir continuer à paraître : la liberté d'expression des grands annonceurs institutionnels qui financent le Monde, l'Express, le Point, etc., leur permet de diriger sur d'autres journaux la manne de leurs pages de publicité.

Désormais, dans la lutte sans merci que les dirigeants français vont sûrement engager contre tous les fascismes, religieux ou pas, nul doute qu'ils veilleront, sans attenter à la liberté d'expression de ceux qui en jouissent déjà, à ce que les communistes, les cégétistes, les progressistes, les syndicalistes, les relégués, les sans le sous, les va-nu-pied goûtent enfin dans les journaux, les magazines, les télés publique ou privées, à cette liberté d'expression dans les media publics ou privés dont ils n'ont eu jusqu'à maintenant, sauf dans leur vie privée, ce qui certes n'est pas rien, à peine un écho lointain ....

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