Pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens.
Analyse de la dérive du Collectif National
Introduction
Avec l'accession à la Présidence des USA de Donald Trump, on peut craindre le pire pour l'avenir immédiat du peuple palestinien. Le milliardaire US brutal et simpliste est entouré d'amis très chers de Netanyahou et de ses ministres fascistes. Il ne sait qu'inventer pour leur plaire, comme le montre son plan de transfert des Palestiniens de Gaza en Egypte ou en Jordanie, sans parler du projet d'annexion de la Cisjordanie par Israël.
Quiconque se soucie de la Paix au Proche Orient doit avoir entendu parler du Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens (CNPJDPI)
Ce Collectif se compose d'une cinquantaine d'organisations, de syndicats, de partis politiques (de gauche), de comités Palestine de lieux géographiques divers, d'associations, etc..Il s'est doté d'une Charte qui, déclare fonder son action depuis près de 21 ans sur la nécessité d'Etats sur le territoire de la Palestine historique et de mise en œuvre des résolutions de l'ONU, comme « contre toutes les violences racistes en France, notamment celles qui visent des Juifs et des Arabes ».
Peut-être le citoyen honnête et démocrate pense-il, qu'avec son titre et sa Charte, le CNPJDPI organise son action sur l'exigence que l'Etat de Palestine, pour l'instant morcelé, colonisé, martyrisé à Gaza depuis le massacre terroriste du 7 octobre 2023, mais reconnu par de nombreux Etats membres de l'ONU (147 sur 193) soit enfin reconnu par la France, les Etats de l'Union Européenne et d'autres dans le monde qui ne l'ont pas encore fait. Le citoyen honnête et démocrate n'imaginera pas, en général, que la mise en oeuvre des droits nationaux du peuple palestinien soit compatible avec la négation des droits nationaux du peuple israélien.
Comment ignorer qu'une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens ne peut advenir si les droits nationaux d'un des deux peuples ne sont pas respectés ? Pourtant certains l'envisagent...Donald Trump, lui se moque des droits nationaus du peuple palestnien.
On peut imaginer la puissance des défilés populaires dont le CNPJDPI pourrait prendre l'initiative en France s'il les orientait avec vigueur et clarté sur le respect des résolutions de l'ONU ; le respect des droits nationaux de chaque peuple, c'est à dire sur un objectif clair de Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens, selon sa Charte.
Malheureusement le Collectif National CNPJDPI, capté et dirigé par des groupes que j'appellerai « boute feux » faute de mieux, qui s'écartent de plus en plus de ces objectifs.
Dans ce qui suit, je passe en revue différents aspects d'une dérive de ce Collectif, au moment ou l'unité des démocrates et des progressistes pour une Paix Juste et Durable au Proche Orient n'a jamais été aussi nécesaire.
L'ONU ignoré ?
Il existe des propositions, qui peuvent sembler attirantes, mais qui ignorent les résolutions de l'ONU, pour prôner, sur toute la Palestine historique, un seul Etat ou les droits seraient égaux pour tous. Cette perspective, aussi désirable soit-elle, ne peut advenir que si les deux peuples décident de façon souveraine, chacun de son côté, de la mettre en œuvre. Cela impliquerait que chacun renonce à ses droits nationaux pour un Etat binational à créer. Faut-il insister ? Le moins qu'on puisse dire c'est qu'une condition préalable serait que l'Etat de Palestine soit d'abord pleinement indépendant et en sécurité, dans le cadre des résolutions de l'ONU. Sans cela comment organiser une consultation fiable des différents secteurs de l'opinion palestinienne ?. Tout montre que la visée d'un Etat unique pour les deux peuples est une chimère, qui dévie de la condition première de la Paix : la mise en œuvre des droits nationaux palestiniens, le peuple israélien ayant son Etat depuis la décision de l'ONU de créer les deux Etats en 1947.
Donald Trump, comme Netanyahou, n'a que faire de l'ONU. Au Collectif National dominent des groupes qui, eux non plus, ne se soucient pas de la légalité internationale, pourtant outil politique principal de l'OLP !
Pour l'instant un Etat unique de la mer au Jourdain est en voie de réalisation : c'est la direction israélienne par sa politique colonialiste qui vise, avec l'approbation de Trump, à annexer la Cisjordanie ou règne déjà une situation d'Apartheid. Voila la réalité terrible que Netanyahou et Trump ont en vue, voilà ce qui montre l'urgente nécessité de travailler à une Paix Juste et Durable au Proche Orient, basée sur les résolutions de l'ONU.
Après le 7 octobre 2023
Après le massacre terroriste, commis par les groupes islamistes de Gaza le 7 octobre, de civils, de centaines de femmes, enfants, vieillards israéliens, avec la prise de dizaines d'otages civils dont des bébés, le gouvernement israélien de Netanyahou et ses ministres fascistes, s'appuyant sur le traumatisme infligé au peuple israélien, ont déchaîné la terreur des bombardements et de l'intervention militaire sur Gaza. Les forces armées d'Israël accumulent les morts d'innocents, de familles entières, à ce jour au nombre de plusieurs dizaines de milliers, dont la grande majorité de femmes, d'enfants de vieillards et d'autres innocents gazaouis. Elles ont fait prisonniers des dizaines de milliers de Gazaouis qu'ils maltraitent et détiennent sans jugement. La CIJ, – organisme de l'ONU – a alerté le gouvernement israélien et l'opinion publique mondiale sur le « risque de génocide » à Gaza.
La direction actuelle du Collectif National se meut, dans le réseau compliqué des faits et des contradictions de l'opinion en France à propos du conflit du Proche-Orient, comme un éléphant dans un magasin de porcelaine. Doté d'analyses manichéennes, elle a tourné le dos, en pratique, à sa Charte, tout en gardant en vitrine son intitulé à allure progressiste.
L'opinion en France : deux Etats pour deux peuples
D'une part la majorité des citoyennes et citoyens français-e-s sont horrifiés, à la fois par le massacre commis par les intégristes islamistes le 7 octobre, et par la violence israélienne déchaînée sur Gaza ; ils sont scandalisés par la violence des colons israéliens contre la population palestinienne de Cisjordanie. La majorité de nos concitoyen-ne-s considèrent qu'il faut une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens. Est-il raisonable d'envisager une Paix lors de laquelle le peuple israélien verrait nier son droit à son Etat ? La grande majorité en France refuse cette idée ! Il résulte de cet état de fait qu'ils adoptent en grande majorité l'idée de deux Etats cohabitant sur le territoire de la Palestine historique, avec une Paix qui respecte les droits nationaux du peuple palestinien, sans nier ceux du peuple israélien. Une Paix qui permettre aux deux peuples, malgré les évènements violents qu'ils ont vécu depuis tant d'années, de vivre pacifiquement l'un à côté de l'autre et des autres peuples du Proche-Orient. Dire cela n'est en aucune façon manifester une quelconque indulgence pour les crimes contre l'humanité commis par la droite et l'extrême droite au pouvoir en Israël, ni ceux du Hamas u du Djihad islamique. En dehors des résolutions de l'ONU et donc de cette paix fondée sur le droit de chaque peuple à son Etat, il n'y a que chaos et fleuves de sang au Proche-Orient.
La confusion en France entre Juif et Israélien.
Une autre contradiction résulte de l'efficacité de la propagande intense –notamment celle des dirigeants d'Israël – pour confondre identité juive et identité israélienne. Cette propagande, en particulier, depuis que le Likoud (parti de droite nationaliste israélien) a pris en France le contrôle du CRIF en 2000, lors de la deuxième Intifada, a des effets redoutables. Depuis, les instances communautaires juives ne critiquent la politique israélienne qu'à la marge, et contribuent eux mêmes à cette confusion. En fait, il existe tout un courant d'opinion juive en France qui refuse que le CRIF ou Israël parlent en leur nom. Le manifeste Une Autre Voix Juive (ci après UAVJ) l'a prouvé en publiant en 2002 son texte fondateur avec plus de mille signatures de citoyen-nes français-es juifs ou juive. Publié en pleine page par Le Monde, Libération et l'Humanité, ce manifeste, (salué à l'époque par Mahmoud Darwich, grand poète palestinien) eut un effet décisif. Il débloqua en France la critique de la politique israélienne de négation des droits nationaux palestiniens. Rappelons que Pascal Boniface, ayant publié – avant l'apparition du manifeste d'UAVJ – un livre « Est-il permis de critiquer Israël? » fut immédiatement expulsé du Parti Socialiste. Jusqu'à l'apparition d'UAVJ, l'opposition juive à la politique d'Israël ne semblait être que celle d'une dizaine de personnalités qui avaient par exemple publié le texte ' « Pas en notre nom ».
L'opinion juive en France
L'opinion juive joue un rôle particulier dans ce pays dont l'Etat français de Pétain a collaboré avec les nazis pour l'extermination des Juifs. La mémoire de cette période historique n'est jamais loin, en particulier en ce qui concerne les évènements du Proche-Orient.
Une Autre Voix Juive n'est pas majoritaire parmi nos concitoyens juifs ou d'origine juive, mais elle aspire à le devenir. Diverses organisations, d'appels de concitoyens juifs qui critiquent durement, depuis octobre 2023, la politique israélienne actuelle signalent une évolution intéressante. Certaines sont proches d'UAVJ. Les positions outrancières de certaines autres –par exemple l'UJFP, plus ancienne ou Tsedek ,plus récente -- , appellent à la disparition de l'Etat d'Israël, ce qui complique et affaiblit la lutte pour les droits du peuple palestinien. Ce courant – j'y reviendrai – se pose à la fois en contempteur de l'ONU, et de l'OLP, qualifiée de « collabo ». Il soutient le Hamas – sans le dire clairement – en le qualifiant de « mouvement de résistance ». Il se prétend adversaire de Netanyahou mais choisit de soutenir ceux que la droite israélienne a constamment aidés –le Hamas -- pour diviser politiquement le peuple palestinien. La vertu du Hamas, aux yeux des boute-feux, est que ce dernier mène des actions terroristes armées. Cette position relève, au mieux, de l'aveuglement. L'OLP se prononce pour l'action pacifique de masse. Elle a sans doute ses défauts, mais n'a jamais, comme les groupes terroristes islamistes le 7 octobre, agit de manière à déchaîner sur son peuple ce qu'a subi la population de Gaza. Les boute feux de l'UJFP et du Tsedek déclarernt illégitimes les résolutions de l'ONU qui ont créé Israël ET l'Etat de Palestine C'est une erreur fondamentale . Au moment ou le néo-fasciste Trump arrive au pouvoir aux USA, c'est de la désertion face à l'ennemi.
Des analogies sans fondement
L'ignorance du processus historique de la formation d'Israël et de sa complexité amène chez certains groupes, juifs ou non, à faire une analogie entre celui-ci et le processus colonialiste en Indochine , en Algérie ou en Afrique. Ou encore entre la résistance contre les nazis et le terrorisme islamiste en Israël! Bien que certains aspects colonialistes soient évidents depuis 1967 avec l'occupation israélienne de la Cisjordanie, l'apartheid qui y règne, et les projets d'annexions actuels, les sionistes qui arrivaient en Israël pour fuir les pogromes en Pologne ou en Russie au début fu XXème siècle, s'installaient sur des terres achetées à des grands propriétaires arabes ou turcs. Comparer cela aux attaques militaires coloniales françaises au Maghreb ou en Afrique n'est pas sérieux. Oublier l'invasion armée d'Israël en 1948 par les pays arabes qui refusaient le plan de partage de l'ONU est étrange ; comme de considérer « colonialiste » l'arrivée en Palestine de survivants du génocide nazi chassés, après leur sortie des camps, de pays qui avaient collaboré au génocide. Dire cela n'est en aucune manière adhérer au projet sioniste, mais c'est nécessaire pour comprendre l'émergence complexe du peuple israélien tel qu'il apparaît aujourd'hui, après la création d'Israël par l'ONU en 1947. Quiconque veut s'informer pourra lire divers historiens contemporains progressistes, de Shlomo Sand à Avi Shlaim.
La Déclaration d'Indépendance en 1948 est la Constitution d'Israël
La Déclaration d'Indépendance de l'Etat d'Israël en 1948 joue le rôle de la seule Constitution d'Israël. Tout en se prévalant du mythe d'un « peuple juif » dont Israël serait l'Etat, elle affirme qu'Israël « assurera une complète égalité de droits sociaux et politiques à tous ses citoyens, sans distinction de croyance, de race ou de sexe; il garantira la pleine liberté de conscience, de culte, d'éducation et de culture...».
Quel Etat colonial inscrirait-il cette déclaration dans sa Constitution ? Certes, la pratique des dirigeants d'Israël a violé et viole encore ces principes, et ce faisant mine la légitimité même de l'Etat accepté par l'ONU sur la base de cette Déclaration. Mais l'analyse d'Israël en tant qu' »Etat colonial » comme le déclare le groupe juif Tsedek, proche de l'UJFP, en est catégoriquement démentie. Certains invoquent la Loi sur l'Etat nation du peuple juif, votée à une faible majorité par la Knesset en 2018 à l'initiative de Netanyahou. Cette loi inique contredit frontalement la Déclaration d'Indépendance, mais ne la remplace pas. L'appeler « Loi fondamentale »est une erreur qui revient à relayer la propagande de Netanyahou. La loi sur l'Etat nation du peuple juif, combattue en Israël par de larges secteurs de l'opinion, peut-être révoquée par une autre loi. Pas la Déclaration d'Indépendance.
L'antisémitisme
Sur fond de confusion voulue entre « Juif » et « Israélien », des forces complices de Netanyahou instrumentalisent l'antisémitisme –qui n'a rien de résiduel dans notre pays – pour paralyser la critique de la politique israélienne. Accuser d'antisémitisme des personnes ou des groupes au motif qu'ils condamnent la politique de Netanyahou est une vieille pratique des soutiens de Netanyhou . Inversement, des groupes, en particulier au sein du CNPJDPI, ne mentionnent l'antisémitisme que pour dénoncer son « instrumentalisation ». On les entend rarement combattre aussi l'antisémitisme, que certains, contre toute évidence, qualifient de « résiduel » en France. En même temps le groupe dirigeant actuel boute feux du Collectif National , sous prétexte de solidarité avec le peuple palestinien, organise, en violation de sa Charte, une coopération de plus en plus poussée avec « Urgence Palestine », faux nez d'Euro-Palestine-CAPJPO et du PIR, groupes connus comme antisémites. Au CNPJDPI, la représentante d'une version du NPA traite de « sioniste » tout groupe (en particulier Une Autre Voix Juive) qui reconnaît au peuple israélien le droit d'avoir son Etat. En tout cas personne ne s'est élevé en son sein pour dénoncer ce relent d'antisémitisme.
Parallèlement, les dirigeants du CRIF, soutiens de Netanyahou, en viennent à considérer le RN , qui soutient lui aussi la politique de Netanyahou, comme un défenseur des Juifs, et Klarsfeld, qui déshonore sa vie de lutte contre les massacreurs nazis, en rajoute. Une grande lessive idéologique s'est ainsi mise en place pour faire oublier le racisme et l’antisémitisme du parti fondé par Jean-Marie Le Pen, qui utilise à son profit les crimes israéliens à Gaza pour sa conquête du pouvoir en France !
Sionisme, antisionisme : la confusion règne
UAVJ récuse l'emploi du champ lexical sioniste ou antisioniste, aucun de ces termes n'ayant de sens univoque. Le « sionisme » recouvre à la fois l'idéologie du courant fasciste de Jabotinski, admirateur de Mussolini , celle du criminel de guerre Netanyhou et du Likoud, celle, différente, du social démocrate Ben Gourion, d'Itzhak Rabin qui signa les accords d'Oslo avec l'OLP, ou celle des groupes israéliens progressistes comme B'Tselem, Gush Shalom et d'autres. Pour ces derniers, le sionisme est l'expression de l'amour de la patrie israélienne.
Quant à l'antisionisme, il va de la critique politique du concept d'Etat juif , opinion parfaitement légale, à l'antisémitisme de Soral et Dieudonné. Ces derniers l'utilisent comme véhicule de leur antisémitisme pour éviter les sanctions pénales de la loi Gayssot. L'antisionisme d'Etat dans l'URSS de Staline était un masque de l'antisémitisme.
Affirmer le droit du peuple israélien à son Etat dans le cadre des résolutions de l'ONU n'est pas une position sioniste.. C'est l'expression démocratique du soutien à la légalité internationale, à la Charte de l'ONU, comme l'est l'affirmation du droit du peuple palestinien à son Etat dans le même cadre. Le peuple israélien est en majorité juif, mais c'est un peuple divers
L'opinion d'UAVJ est que la notion de « peuple juif » si chère à Netanyahou et à ses soutiens est inadéquate pour décrire le fait singulier juif, à la fois anthropologique, historique, culturel, mémoriel, avec sa dispersion géographique.
Tout démocrate, tout progressiste devrait à la fois dénoncer les crimes de la droite israélienne, entretenir la mémoire du génocide commis par les nazis, lutter contre l'antisémitisme et tout racisme, et soutenir les forces israéliennes et palestiniennes progressistes qui luttent contre Netanyahou et ses ministres fascistes. La vision manichéenne d'un peuple israélien entièrement voué à massacrer le peuple palestinien a les relents religieux de la théorie du « peuple déicide ». L'antisémitisme, décidément n'est pas loin...
Le Collectif National CNPJDPI miné de l'intérieur
Or depuis plusieurs années, petit à petit, un groupe de représentants d'organisations membres du CNPJDPI, s'est évertué, et surtout depuis le 7 ocobre 2023, à attirer d'autres organisations en utilisant, la sympathie qu'entraîne son titre (« pour une Paix Juste et Durable, etc.. ») tout en mettant en pratique une orientation qui nie les objectifs de sa Charte.
L'orientation nouvelle donnée au CNPJDPI par ce groupe est symbolisée par l'adhésion d'une organisation qui a déclaré d'emblée qu'elle ne reconnaissait pas sa Charte. Un peu comme si une association de football autorisait l'adhésion d'une organisation de bridgeurs, qui voudrait imposer le bridge à tous. L'UJFP, qui a infiltré, sans le dire, un certain nombre de ses membres comme représentant-e-s de diverses organisations du Collectif National. déclare à plusieurs reprises – en rupture avec la Charte -- qu' Israël est illégitime. Pourtant, elle continue d'exercer son militantisme au CNPJDPI!
L'UJFP se prévaut –abusivement – de l'identité juive de ses dirigeants pour donner du poids à son affirmation que l'Etat d'Israël est illégitime, de même que les résolutions de l'ONU concernant son existence ou ses frontières. Ce groupe refuse de qualifier l'opération du Hamas le 7 octbre de terroriste. Il qualifie les groupes terroristes islamistes de « résistance populaire palestinienne ». Il qualifie le gouvernement palestinien de Mahmoud Abbas de « collabo » parce qu'il accepté les accords d'Oslo et continue d'appliquer les mesures qui lui incombent en vertu de ces accords. L'identité juive qu'affiche l'UJFP légitime l'exécration d'Israël par plusieurs groupes du Collectif National, puisque les « bons Juifs » le disent....
Collaboration du Collectif National avec « Urgence Palestine »
Le même groupe qui s'est emparé de la direction du CNPJDPI a oeuvré, comme dit plus haut, dès avant le 7 octobre, à un rapprochement de plus en plus étroit avec un autre collectif appelé « Urgence Palestine ». Ce collectif groupe plusieurs organisations « pro-palestiniennes » dont la plus importante, Euro-Palestine ou CAPJPO est connue pour ses moyens financiers inépuisables et son antisémitisme : Euro-Palestine a présenté Dieudonné (antisémite patenté et ami de Soral) en tête de liste à des élections européennes. Pour la dirigeante de la CAPJPO, Olivia Zemor, les attentas suicide organisés en Israël par le Hamas dans les années 2000 « sont une arme de combat légitime ». Le Hamas envoyait des militants à Tel Aviv se faire exploser au milieu d'une queue de cinéma ou dans un restaurant . Ce terrorisme, horrible, a réussi à dynamiter la gauche israélienne et à renforcer la droite au pouvoir après l'assassinat de Rabin. Une autre composante d'Urgence Palestine, le PIR, témoigne par les livres de sa porte-parole Houria Bouteldja d'un antisémitisme indiscutable. Elle mène une guerre sans merci contre la CGT à base de mensonges et de falsifications de textes. On se souviendra aussi de l'appel à l'Intifada parisienne lancé par Elias d'Imzalène, fondateur de « Perspectives musulmanes » lors d'une manifestation, organisée à Paris le 8 septembre 2024, conjointement par le CNPJDPI et « Urgence Palestine ». Ce dernier groupe est globalement sur les positions de l'UJFP, proche – sans le dire explicitement -- du Hamas, et ennemi de l'OLP. Un de ses porte parole, Omar Alsoumi déclare qu'il veut un Etat palestinien qui englobe à la fois la Palestine historique, le Liban et la Jordanie. Il a tenté d'expulser un groupe de féministes juives lors d'une manifestation pour les droits des femmes.
N'en jetez plus ! La collaboration active entre le CNPJDPI et Urgence Palestine est une négation de la Charte du CNPJDPI et de son objectif affiché (Paix Juste et Durable...etc.). En flirtant avec la visée de disparition de l'Etat d'Israël , elle éloigne des manifestations et des actions un grand nombre de nos compatriotes --Juifs ou non – qui ne se reconnaissent plus dans le contenu de ces actions.
On peut regretter que LFI, et des syndicats importants, jugent bon d'apporter depuis le 7 octobre 2023 leur signature aux textes et aux initiatives proposés par le groupe dirigeant actuel du CNPJDPI. Ces anomalies démocratiques ne font que refléter l'ignorance et la confusion qui règnent encore parmi nombre de leurs adhérents, quant aux conditions réelles de la Paix entre les peuples du Proche-Orient.
Un déni honteux de solidarité
Le dernier coup d'éclat des boute feux qui ont pris le contrôle du Collectif National date de janvier 2025. Ils ont voulu empêcher l'ambassadrice en France de l'Etat de Palestine, Hala Abou Hassira, de s'exprimer, comme elle l'avait demandé, lors de la manifestation du 25 janvier ! Ils ont osé proposer d'aligner leur réponse à cette demande sur celle d' Urgence Palestine! Cette dernière considère avec sympathie les groupes terroristes de Gaza et déteste l'OLP... On a osé, devant les protestations au sein du Collectif National, lui chipoter ensuite les conditions de son expression ! Devant la réaction salutaire de nombre d'organisations, les responsables de cette ignominie ont dû reculer et l'Ambassadrice de Palestine a pu s'exprimer au début de la manifestation !
Comment accepter ce dernier affront à la solidarité en acte avec le peuple palestinien ? Quel rôle jouent ces représentants d'organisations membres du CNPJDPI qui prétendent dicter à la représentante en France de l'Etat de Palestine, reconnu par 147 Etats de l'ONU, les conditions et les termes de son expression ? Les progressistes et les démocrates, doivent les yeux sur le rôle nuisible du groupe dirigeant actuel du Collectif National. Ils doivent intervenez auprès des organisations dont ils sont membres. Il faut dénoncer l'appui de fait à Netanyahou et ses ministres fascistes, qu'ils le veuillent ou non, par une posture hostile à l'OLP, et aux résolutions de l'ONU ! Les appuis inconditionnels de Netanyahou ne peuvent que se réjouir des entraves mises à l'action en France de Hala Abou Hassira, ambassadrice en France de l'Etat de Palestine.
Le groupe qui a pris le contrôle du CNPJDPI, on le voit, affaiblit en France le mouvement de solidarité avec le peuple palestinien.
Le milliardaire qui est maintenant Président des USA prépare des coups terribles contre le peuple palestinien. Il donne son feu vert à la direction israélienne pour l'annexion de la Cisjordanie, il s'efforce de procéder à une expulsion massive des Palestiniens de Gaza, en attendant peut-être celle des Palestiniens de Cisjordanie. Il est urgent d'agir pour un grand rassemblement de soutien à la mise en oeuvre des droits nationaux palestiniens, pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens en s'appuyant sur toutes les forces patriotiques en Palestine, sur les forces progressistes en Israël et dans le monde, et sur les résolutions de l'ONU.
Je remercie Olivier Gebuhrer pour son aide lors de la rédaction de cet article.