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Physique théorique (matière condensée) de 1962 à 2009 (Directeur de recherche au CNRS); Mastère en philo des sciences

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Billet de blog 7 avril 2022

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Après le 10 avril, la question des libertés ?

Si le choix après le 10 avril se limitait à Macron ou Le Pen, l'abstention le 24 avril pourrait aboutir à la destruction de libertés fondamentales.

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Il y a une absence étrange dans certains appels qui envisagent l'abstention le 24 avril si le choix était entre Macron et Le Pen. , c'est la considération des libertés. Car imaginer que Le Pen présidente, avec les pouvoirs exorbitants que lui confère la constitution, ne s'engagerait pas très vite dans des mesures de destructions des libertés relève soit de l'aveuglement, soit de la complaisance envers le RN.

Certes, un certain nombre de libertés sont déjà malmenées par la politique de Macron, comme celle, de plus en plus restreinte, d'informer, avec la concentration dans les mains de six ou sept oligarques de moyens de propagande puissants comme Cnews, tout le conglomérat médiatique Bolloré, etc.. Les moyens d'informations indépendants des puissances d'argent se comptent sur les doigts d'une main, et luttent quotidiennement pour leur survie, le robinet de la publicité étant fermé pour eux. Un certains nombre de droits des salariés ont été rognés depuis Hollande, avec la loi El Khomry, et les modifications des lois sur le travail du quinquennat Macron.

Mais le RN au pouvoir, nanti ou pas d'une majorité législative ne perdrait pas une minute pour démanteler au maximum les libertés d'association, les libertés syndicales voire les libertés politiques si le rapport de force s'y prête. L'histoire ne nous a-t-elle pas appris l'efficacité des provocations politiques multiformes qu'un pouvoir  tel que celui de Le Pen pourrait organiser,  aidé en sous main par les éléments fascistes qui prospèrent autour d'elle, dans l'ombre pour l'instant? Quelles formes pourraient revêtir ces provocations? Sûrement pas l'incendie du Reichstag, mais quel naïf, endormi par la soi-disant dédiabolisation du RN, peut-il croire que les lendemains d'une élection portant Le Pen à la présidence ne verraient pas surgir la catastrophe, l'attentat, ou le crime qui enflammeraient l'opinion publique et justifieraient les mesures liberticides radicales?

Entre une dictature libérale fascisante à la LePen, qui détruirait le maximum possible de libertés, et une dictature libérale qui les laisseraient exister, il n'y a pas photo. Aucun démocrate ne peut tomber dans le piège de l'abstention si les résultats du 10 avril nous contraignaient au choix détestable entre Le Pen ou Macron.

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