Quand croire Rima Hassan ?
Dans l'Huma du 7 novembre 2023, Rima Hassan, est interrogée par Joseph Andras (https://www.humanite.fr/monde/attaque-du-hamas/israel-palestine-la-solution-cest-un-etat-binational-democratique-et-laic-estime-rima-hassan). Le titre de l'article est : « La solution, c’est un État binational démocratique et laïc », estime Rima Hassan. On lui pose la question : « Et à plus long terme ? Vous insistez sur le fait que la fameuse « solution à deux États » est caduque… ». Réponse : "Oui, tout le monde le sait. La seule solution viable est un État binational démocratique et laïc. ».
Dans une interview du 15 mars 2024, (https://www.20minutes.fr/politique/4081149-20240315-guerre-israel-hamas-si-perspective-deux-etats-echoue-palestiniens-disparaitront-affirme-rima-hassan), la même Rima Hassan, candidate sur la liste LFI aux élections européennes, est présentée commune juriste en droit interntional. Elle déclare : « Je ne peux pas débarquer au Parlement européen en disant que maintenant, c’est un Etat binational et on jette tout le reste à la poubelle. Si on peut agir politiquement au Parlement européen, il faut tenter de sauver un Etat palestinien au côté de l’Etat israélien. »
Donc, Rila Hassan veut un Etat binational laïque et démocratique, mais au Parlement elle agira pour une solution à deux Etats. Votre position n'est pas très claire, Mme Rima Hassan.
Dans l'article de 20 Minutes, elle explique qu'il y a apartheid dans les territoires occupés, ce qui est évident aux yeux de tout observateur honnête, et qu'il y a apartheid en Israël même, ce qui ne plaide pas pour sa lucidité. Qu'il y ait des discriminations intolérables entre citoyens israéliens juifs et non juifs est un fait. Que ces discriminations relèvent de la notion d'apartheid est au mieux une ineptie, au pire une sorte de négationnisme qui absout le régime de l'Apartheid en Afrique du Sud -- que pourtant Rima Hassan mentionne -- de ses caractéristiques : suppression par la terreur des libertés politiques d'expression, d'association, pour la grande majorité des peuples d'Afrique du Sud, sur une base raciale, comme l'a définie l'ONU. On peut n'avoir aucune sympathie pour Israël, mais lorsque la Liste unie judéo-arabe qui groupait le Hadash avec des partis arabes a eu jusqu'à 13 députés à la Knesset qui en a 120, et qu'un parti arabe, islamiste, a eu un ministre au gouvernement, on s'abstient de telles bêtises.
Rima Hassan, juriste, en droit international, paraît-il, s'appuie sur les textes d'Amnesty International. J'ai le plus grand respect pour Amnesty International, qui fait un admirable travail pour les droits de l'Homme partout dans le monde. Mais depuis quand Amnesty International crée-t-elle la légalité internationale ? L'ONU décrit l'apartheid comme la « domination d'un groupe racial » sur un autre. Quel est le groupe racial qui établit un régime de terreur et supprime toutes les libertés en Israël ? « Les juifs » seraient-il un groupe racial dont Israël serait le pays ? Sans le dire, Rima Hassan adopte sans le dire la définition d'Israël comme « Etat-nation du peuple juif ». Cette loi scélérate a été adoptée à une courte majorité par la Knesset, elle est combattue par de larges secteurs de la société israélienne et elle peut être abrogée par une autre majorité. La notion de « peuple juif » est un mythe qui sert la propagande de la droite israélienne animée par une idéologie colonialiste. Rima Hassan, qui ne dit mot de la gauche israélienne, ni du peuple israélien, semble l'adopter...
Juriste internationale, Rima Hassan concilie-t-elle sa position avec le non respect des la légalité internationale dont la source est l'ONU et ses résolutions ?
Le Hamas, envoyait des adolescents se faire exploser dans les queues de cinema ou les bars en Israël dans les années 2000. Pour Rima Hassan cette stratégie relèvait-elle du Hamas politique ou de sa branche armée ? On peine à la suivre dans ses distinctions subtiles. Son résultat a été de dynamiter la gauche israélienne et de donner le pouvoir à la droite colonialiste.
Rima Hassan invoque le droit sacré d'un peuple opprimé à la lutte armée contre l'oppresseur. Ce droit inaliénable est-il une obligation ? Face à un adversaire armé jusqu'aux dents, la lutte politique pour gagner l'opinion publique mondiale n'était-elle pas plus juste politiquement ? Certes, s'en prendre aux soldats israéliens relevait du droit à la résistance d'un peuple opprimé. Mais les massacres de civils, de femmes, d'enfants de bébés, la prise d'otages civils, parmi lesquels des vieillards et des bébés?
Est-il acceptable de qualifier de « résistance » un mouvement palestinien qui, avec le 7 octobre, a déchaîné l'enfer sur le peuple de Gaza. Certes , les bombes sont israéliennes et elles sont criminelles. Mais quel « mouvement de résistance » leur a donné le prétexte du massacre ?
Rima Hassam, juriste en droit international, se place en dehors de la légalité internationale... Je suis oiseau, voyez mes ailes ; je suis souris,vive les rats.