Sur les attentats du 13/11 et colonisation de la Palestine
La grande majorité des commentaires sur les causes extérieures des attentats, mettent l'accent sur la guerre en Afghanistan, l'appui des USA aux talibans, l'intervention de Bush en Irak, de la France et ses alliés en Libye, en Syrie, etc..
Rares sont ceux qui évoquent la politique israélienne de colonisation sans fin de la Palestine.
Pourtant, l'injustice faite au peuple palestinien, privé de ses droits et colonisé, malgré l'offre de compromis historique d'Arafat, a sans doute joué un grand rôle. Le sentiment d'une injustice indéfiniment recommencée, d'une humiliation quotidienne ressentie par les peuples arabes, les tueries répétées de Gaza par l'armée israélienne, etc., ont eu dans les quartiers populaires un retentissement douloureux et renouvelé. Dans la dernière période le virage pro-israélien de la diplomatie française, commencé sous Sarkozy et confirmé sous Hollande a approfondi l'amertume chez tous nos compatriotes sensibles à la cruauté de la colonisation, au déni des droits nationaux d'un peuple.
Qui peut garantir que cette colonisation, ce virage de la diplomatie française, ajouté à la colère devant l'impunité des crimes de la la droite israélienne dirigée par Netanyahou n'ont pas eu leur répercussion sanglante le 13 novembre à Paris ? Que des jeunes à la personnalité fragile basculent dans le crime djihadiste suicidaire n'est-il pas lié, d'une manière plus ou moins directe, aux amertumes, aux frustrations, aux colères liées à l'interminable souffrance du peuple palestinien ?
Si, comme je le crois, la réponse à cette question est positive, la conclusion est claire : la politique de la France ne protègera pas les Français des tueries djihadistes tant que durera la colonisation de la Palestine. La responsabilité de ceux qui se drapent aujourd'hui dans les plis du drapeau de la République, en se présentant comme les remparts devant le fascisme de Daech est lourde. De l'invasion de l'Irak par Bush , de la la Libye par Sarkozy à l'appel de BHL, aux bombardements aveugles en Irak et en Syrie, leur politique ne peut pas être tenue pour innocente du sang versé le 13 novembre à Paris.
Bien sûr, il faut battre Daech, économiquement, militairement ; mais surtout par une politique de paix basée sur les droits des peuples ; les peuples syrien, irakien, kurde, israélien, palestinien, tous les peuples. Il est urgent, messieurs Hollande, Valls et Fabius, que la France s'engage dans une politique qui respecte les droits des peuples , au premier desquels le peuple palestinien et tous les peuples du Proche Orient: c'est la seule politique qui assurera au peuple français, à long terme, la sécurité à laquelle il aspire.