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Première voie : les leaders socialistes et leurs alliés continuent de ne pas se remettre en question, justifiant leur échec électoral par toutes sortes de faux semblants (la faute aux autres, à Daesh, à la météo). Ils poursuivent la même politique libérale, socialement brutale, idéologiquement proche de la droite extrême en matière de sécurité. Les classes populaires abandonnées s’enfoncent dans le désespoir d’où une minorité jaillit pour s’exprimer dans la violence. La tentation de l’extrême droite est forte pour les désespérés qui rêvent de donner un coup de pied dans la fourmilière. Les groupes sociaux sont dressés les uns contre les autres, Musulmans contre non Musulmans, pauvres contre catégories intermédiaires, fonctionnaires contre employés du privé, etc. La politique sécuritaire s’intensifie. Le Front National arrive au pouvoir. Tout cela se termine dans la guerre civile.
Deuxième voie : la leçon est entendue. Le peuple de gauche se rebelle et exige une autre politique hors du système des partis politiques qui a fait long feu. Le changement de cap est immédiat et radical. La politique économique est revue de fond en comble sans pour autant s’arrimer aux recettes des années 50. Répartition des richesses, relocalisation de la production, création d’emplois dans les secteurs les plus utiles socialement, mise en place d’une démocratie plus directe, révolution sociale à propos des quartiers les plus pauvres et des banlieues, développement immédiat des principes collaboratifs dans la production, remise en question de la primauté de la propriété privée sur tous les autres droits, fin de la recherche absurde de la croissance, laïcité revigorée et dénuée de sous-entendu racistes, égalité femmes hommes… En un mot, un espoir à très court terme. Car le temps manque.
La difficulté à mettre en place cette seconde hypothèse se situe à trois niveaux :
- L’essentiel de la presse, aux mains d’une poignée de milliardaires, s’opposera frontalement à une telle politique. Rien que l’idée les jette dans l’effroi. La manipulation de l’opinion n’a pas de limites quand il s’agit de protéger des acquis et des richesses privées. Ils ne s’en prive(ront) pas.
- Les engagements pris sur le plan européen sont en totale opposition avec une telle stratégie. Il faudrait tenter un bras de fer avec l’administration à Bruxelles et en sortir autrement que la Grèce. La France a peut-être le poids nécessaire pour y parvenir.
- Les esprits ont été préparés à souhaiter le statut quo. Le pluralisme de la pensée politique a été réduit par une doxa paranoïaque qui interdit toute réflexion systémique, toute expérimentation. Les classes intermédiaires rêvent du retour des Trente Glorieuses. Elles veulent qu'on leur mente.
La troisième hypothèse, celle qui me semble la plus probable, est un mélange des deux premières. La révolution sociale se mettra en place, une fois que nous serons passés par un épisode violent qui comprendra une période de type fasciste. Il faudra alors reconstruire après un réveil très douloureux.
Cela ne permet d’être optimiste qu’à très long terme. Bonne fin d’année…