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Billet de blog 9 novembre 2023

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Première du film "Par la fenêtre ou par la porte" à Montreuil

Ce 8 novembre, date de sortie nationale du film, la salle 3 du Mélies de Montreuil était pleine pour cette projection suivie d'un débat.

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Est-ce que les spectateurs se sont passé le mot pour applaudir à la fin du film ? En tout cas, c'est pour l'instant une bonne surprise qui montre combien ce film a visiblement su conquérir un public.


Il avait pour but d'être un objet mémoriel pour inscrire notre combat à France Télécom - Orange contre la violence patronale, qui s'est déchaîné dans les années 2006-2010 pour mettre dehors 22 000 salarié•es, "par la fenêtre ou par la porte".

Mais ce film avait aussi un autre but, il parle aux salarié•es actuel•les, qui sont confronté•es aux mêmes politiques managériales : harcèlement, pressions, mobilités forcées, non-reconnaissance...


Que l'on soit des services publics, des grandes entreprises privées du CAC 40, des petites et moyennes entreprises étranglées par les donneurs d'ordre, ou que l'on soit finalement réduit aux rang des travailleur•ses sans statut, ubérisé•e, auto-entrepreneur•ses, sans papiers, dans les métiers les plus durs, les moins payés... le monde du travail d'aujourd'hui connait bien la crise, merci pour lui ! Et ce film parle à ces travailleurs, parce que depuis la crise des suicides à France Télécom Orange, la situation s'est encore dégradée pour tout le monde.


Pour tout le monde ? Non, une minorité enchaine les victoires, arrosées de champagne, à chaque fois que les profits atteignent de nouveaux plafonds. C'est cette même minorité qui se moque des chômeurs, de ceux et celles qui devraient trouver un travail "de l'autre coté de la rue", qui raille les agent•es des services publics comme des nantis vissé•es sur leur chaise, qui renvoie l'échéance des retraites dans les orties des cimetières. Cette même minorité qui se goinfre des délices de la planète et prépare son issue de secours en cas de cataclysme en frappant à la porte d’Elon Musk pour un voyage sur Space X.

Un film ne suffit pas pour renverser la table. Mais il peut nous mettre face à l’injustice et finalement face à nos propres responsabilités. Il devient ainsi un film citoyen qui appelle à un rêve, à un cri, à un sursaut, à une vague populaire.

Les débats sont riches, sans doute un peu trop désabusés. Mais ils sont aussi l’occasion de voir combien on se ressemble et combien nous rêvons tous ensemble d’une autre monde !

Illustration 1
Début du débat au Méliès © Patrick Ackermann

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