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Vautrin tape sur les malades plutôt que sur les gros responsables de la fraude
Débiter le compte bancaire d'un fraudeur, géolocaliser les transports sanitaires... Tel est le projet de loi de l’exécutif contre la fraude sociale qu’il souhaite inscrire au Parlement en fin d’année. L’exécutif stigmatise les malades alors que la Cour des comptes relève que 80% de la fraude est le fait de professionnels. Mensonges et mauvaise foi de l’exécutif. Comme d’habitude.
Fraudes à l'assurance-maladie : 80% sont le fait des professionnels, pointe la Cour des comptes, qui regrette le manque de contrôles - Dans son rapport annuel sur la sécurité sociale, la Cour des comptes estime la fraude aux prestations sociales entre 6 et 8 milliards par an. Elle préconise de cibler les contrôles et d'améliorer le recouvrement.
En annonçant que la moitié des arrêts maladie longue durée sont injustifiés, la ministre du Travail a relayé une sacré infox. La réalité est toute autre.
Cette fake news est tellement grossière que la directrice générale de la Caisse nationale d’assurance maladie a fait une mise au point sur Linkedin (Le Parisien) : 18 585 contrôles ont été effectués sur les 250 000 arrêts maladie de plus d’un an en cours et les 54 % des cas qu’évoque Vautrin ne sont pas injustifiés mais seulement mal affectés, c’est-à-dire mal libélés ou méritant d’être requalifiés (invalidité, temps partiel thérapeutique, etc.). «On est loin des fraudes ou des abus suggérés.»
D’autre part, 54% des ayant droit ne sollicitent pas la complémentaire santé solidaire. Ce qui finit de contredire le discours culpabilisant de l’exécutif sur une population qui abuserait des droits sociaux.
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