L'ex-procureure générale de l'armée israélienne, Yifat Tomer-Yerushalmi, avait annoncé sa démission vendredi 31 octobre. Alors qu'elle avait brièvement disparu au cours du week-end, elle a finalement été arrêtée dans le cadre d'une enquête sur des sévices contre des Palestiniens dans une prison dans la base militaire de Sdé Teiman, une prison de haute sécurité près de Gaza. Cinq soldats sont inculpés dans le dossier. L'ex-procureure est accusée d'avoir organisé la fuite d’une vidéo pour dénoncer ces abus.
Les enquêteurs veulent la preuve qu’elle a bien organisé les fuites des vidéos de sévices et d’abus sexuels au centre de détention de Sdé Teiman. Dans sa lettre de démission publiée vendredi 31 octobre par la presse, elle reconnaît que ses services avaient diffusé la vidéo aux médias.
L’ex-procureure a bien admis avoir divulgué aux médias l'année dernière des images qui montraient des soldats israéliens maltraitant gravement un détenu palestinien dans ce centre de détention militaire. Selon l'acte d'accusation, les soldats ont « agi contre le détenu avec une grande violence ». Ces brutalités « ont causé de graves blessures physiques au détenu, notamment des côtes fracturées, un poumon perforé et une déchirure rectale interne ». Les faits se sont produits le 5 juillet 2024 lors d'une fouille du détenu conduit dans une zone adjacente à la prison, les yeux bandés, menottes aux mains et aux chevilles, selon la même source.
Yifat Tomer-Yerushalmi, qui a le grade de général, est la cible d'attaques virulentes de la part de l'extrême droite qui l’accuse d’avoir trahi son pays et entaché la réputation de l’armée. En revanche, elle est soutenue par l’opposition démocrate. L’affaire est devenue très politique.
La détention provisoire de Yifat Tomer-Yeroushalmi a été prolongée jusqu’à mercredi 5 novembre.
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