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Billet de blog 7 mars 2016

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Les syndicats ne sont que progressistes

La communication institutionnelle sème ses éléments de langage pour disqualifier ses opposants. La loi du travail donne ainsi l'exemple de l'apparition de syndicats contestataires et de syndicats réformistes. Ces appellations sont contraires aux positions que ces syndicats défendent.

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Un syndicat revendique le progrès social, le respect des droits collectifs, l'effectivité de la justice sociale. Il ne conteste donc pas. Dire alors d'un syndicat qu'il est " contestataire " est  une ineptie.

Cela montre que les appellations employées dans la distinction entre syndicats " contestataires " et syndicats " réformistes " à propos de la loi sur le travail et adoptée dans la plupart de la presse sont erronées et trompent l'opinion sur les engagements réels des uns et des autres.

Il est plus juste de parler de " progressistes " pour les premiers et de " conservateurs " pour les seconds ; si tant est que ces derniers s'associent à des mesures que le droit qualifie de régression sociale, prohibée par le droit comme c'est inscrit et expliqué dans le Journal officiel de la République française. Voilà le point de droit fondamental que les syndicats opposés à la loi sur le travail revendiquent le respect et qu'ignorent peut-être les autres.

La réforme étant du côté du progrès et non de la régression conservatrice ; ce sont la CGT, FO, Solidaires et FSU qu'il faut appeler " réformistes " et non " contestataires " ; ce dernier qualificatif est connoté, il n'est pas innocent, instillant un préjugé négatif au profit des éléments de langage que le pouvoir suggère et a avantage à voir adoptés pour disqualifier ses opposants.

Un bon usage de la langue française et le respect de ce bon usage commandent à ce que les appellations des syndicats doivent être conformes à ce qui qualifie le mieux leur action ; c'est-à-dire que soient appelés " les syndicats progressistes " ceux qui revendiquent et défendent le progrès social, d'une part, et que, d'autre part, ceux qui accompagnent et cautionnent la régression sociale, que promeuvent les forces conservatrices, soient appelés " conservateurs ".

Le libéralisme promeut la liberté de chacun à promouvoir et cautionner la défense des profits du plus petit nombre aux dépends du bien-être général, mais il n'y a rien de réformateur dans une telle posture régressive sociale. L'admettre conduit à s'inscrire dans le confusianisme de la communication du pouvoir.

Aux conservateurs d'assumer leur posture devant leurs électeurs et leurs adhérents.

C'est une escroquerie intellectuelle de se prétendre réformateur en promouvant la régression sociale, comme si la contre-réforme était la Réforme ou les contre-révolutionnaires étaient les promoteurs de la Révolution. 

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