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Billet de blog 10 mai 2023

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La stratégie du coucou de Macron méprise la théorie du droit

L'élection n'est qu'un mode de désignation du mandataire temporaire à qui la communauté souveraine délègue pour un temps la gestion des affaires publiques pour garantir le bien-être général, qui est le but d'une société démocratique moderne tel que le consacre le droit public depuis la fin du 18° siècle (préambules de DDHC et de la constitution des Etats-unis d'Amérique).

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Même s'il "rase les murs", Emmanuel Macron s'impose, sans être invité et fait dégager la population qui le gène. Une action publique au forceps. Une prise en otages d'un lieu qui s'accompagne de l'exclusion des habitants. La " stratégie du coucou " est aussi de s'imposer et s'installer chez les autres, puis d'en revendiquer la propriété, la prérogative, exclusive, au mépris de celles et ceux qu'il a évincés. Faire comme sien ce qui n'est pas à soi et mépriser le droit. C'est ce qu'il a fait en premier de sa fonction.

Emmanuel Macron agit comme s'il avait reçu un blanc seing, comme si l'élection l'exonérait de respecter le cadre constitutionnel et conventionnel qui l'oblige dans l'exécution du mandat temporaire, dont il a seulement reçu délégation, au mépris de l'objectif pour lequel il a sollicité les suffrages : celui de garantir le bien-être général et non pas celui d'un petit groupe de population seulement.

Emmanuel Macron agit donc en dehors de son mandat dès lors que son action se traduit par une évolution sociale et économique qui favorise et accroît les inégalités, les discriminations, la misère, la précarité, la désertification des territoires en matières de services publics (éducation, soins, poste, communication, transports, ...).

Un élu qui dessert le bien-être général, en considération de ce but d'une société démocratique tel que l'expose le droit public depuis le 18° siècle, ne peut donc pas invoquer de bonne foi une quelconque légitimité issue des urnes ; puisqu'il détourne de son but le mandat qu'il a sollicité et obtenu sur la base de cet objectif, seulement et exclusivement. C'est cette appréciation de l'exercice d'un mandat électif qui permet de distinguer la démocratie des autres régimes dans lesquels existent aussi des élections : ploutocratie, oligarchie, ...

La politique de régression sociale et ses conséquences sociétales favorisant l'exclusion montrent que l'exercice du mandat présidentiel d'Emmanuel Macron ne s'inscrit pas dans la légitimité démocratique qu'il revendique. Le coucou a beau s'assoir sur le droit, son comportement n'est pas juridiquement correct pour autant. Le droit ne lui appartient pas. Le droit n'est pas une discipline accessoire de la politique ni de l'économie. Le concevoir autrement est se placer en dehors de la démocratie.

Emmanuel Macron n'est pas monarque ni aristocrate, il est président d'une république au 21° siècle.  Sa confusion et ses dérives ravivent la pensée monarchomaque contre l'absolutisme et l'autoritarisme. La population conteste donc à bon droit son autorité parce qu'il persiste dans l'erreur à ignorer le but de sa fonction. Celui d'être au service de la population. Et non le contraire. Les mandats d'Emmanuel Macron marquent les abus que rend possible la république libérale. Ils la font contraster avec une république démocratique à laquelle aspire la population et devient impatiente d'en voir l'avènement.

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