L'art a connu une époque " pompier ", qui se caractérise par l'absence de style. La politique connaît aujourd'hui la sienne.
Le social-libéralisme, le néolibéralisme sont un " pompiérisme ".
Le parlement n'est pas muselé. Son consensualisme et sa mansuétude pour une politique autoritaire imposant la régression sociale depuis des années sont responsables, alors que les associations politiques ont l'obligation constitutionnelle de défendre et promouvoir les droits de l'Homme.
La crise des institutions trouve sa source dans le comportement inadéquant des invidus à qui elles sont confiées.
La démocratie n'existe pas quand les partis politiques sont régis par la soumission à l'autorité et non à la raison. La discipline est insuffisante à justifier la violation des droits fondamentaux.
La loyauté s'apprécie non pas de façon subjective, en conformité aux ordres et à la personne de celui qui les donne, mais de façon objective, en considération du respect à la loi, sa hiérarchie et sa norme fondamentale, la dignité, matrice des droits de l'Homme, laquelle dignité pose la limite indépassable de l'exercice des libertés et des droits.
Ce qui se passe aujourd'hui était donc prévisible.
Les lois liberticides adoptées par les législateurs successifs ont signalé l'abdication politique progressive dont l'actualité n'est qu'une étape, sa conséquence et la conclusion provisoire d'une dérive fascistoïde.
L'adhésion quasi unanime à la supension des libertés publiques, à l'idée de discriminer les citoyens, à l'instauration d'une régime d'exception sont de nature à créer un doute très sérieux sur l'inspiration commune et partagée des membres d'un congrès au garde-à-vous entonnant un chant de guerre pour exprimer son accord à des décisions politiques traduitant plus un Etat policier qu'un Etat de droit.
Il faut souhaiter un sursaut démocratique des parlementaires, notamment des "frondeurs" et de la gauche, pour espérer une réconciliation apaisée de l'opinion et de ses "représentants".
Combien de lignes, voire de mots, inspireront les quinze dernières années de la V° république dans les manuels d'histoire du siècle prochain pour évoquer une période qui se caractérise par un vide d'idée et de concept nouveaux, une absence de progrès intellectuel, une période favorisant le clinquant et le superficiel ?
L'expression " pompiérisme politique " évitera de perdre son temps à le commenter.
Mise à jour :
Une dizaine d'ex-ministres de Hollande dressent de lui un portrait très critique