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Gaza: le nombre de morts dépasserait largement les chiffres officiels

Le nombre de morts sous le feu israélien à Gaza s’accroît chaque jour. Si le décompte officiel des victimes est souvent remis en question, des enquêtes indépendantes montrent que celui-ci est largement sous-estimé de plus de 40%. Israël aurait tué 100 000 Gazaoui(e)s, soit plus de 4% de la population civile. Un tel massacre n'a jamais été observé dans les conflits récents.

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https://www.rfi.fr/fr/moyen-orient/20250708-bande-de-gaza-le-nombre-de-morts-d%C3%A9passerait-largement-les-chiffres-officiels

Cinquante-six pour cent des tués sont des enfants de moins de 18 ans ou des femmes. Les données exposent également que la proportion de femmes et d’enfants tués par mort violente à Gaza est plus de deux fois supérieure à celle observée dans presque tous les autres conflits récents, qu’il s’agisse du Kosovo (20%), de la Syrie (20%), du Soudan (23%)... Au 24 juin 2025, 31% des tués étaient des mineurs, huit étant morts le jour même de leur naissance, quatre le lendemain.

Une nouvelle étude, menée par l’économiste de renommée mondiale et chercheur spécialisé dans les conflits armés Michael Spagat, du Holloway College de l’Université de Londres avec l’aide du politologue palestinien Khalil Shikaki, du Centre palestinien de recherche politique et de sondage, estime que près de 100 000 Palestiniens sont morts –de manière directe ou indirecte- entre le 7 octobre 2023 et le 5 janvier 2025, soit environ 4% de la population qui était de 2,3 millions de personnes avant le début de la guerre. « Nos conclusions suggèrent que la mortalité liée à la violence a largement dépassé les chiffres officiels », pointe le rapport. 

Cette étude, réalisée en entretiens directs, a porté sur 2 000 ménages de l’enclave, soit 10 000 personnes. Elle estime qu’au moins 75 200 personnes sont mortes de mort violente, un chiffre bien au-dessus des 46 000 morts recensés par les autorités locales sur la même période.  

Cinquante-six pour cent des tués étaient soit des enfants de moins de 18 ans, soit des femmes. 

De l’avis de nombreux experts militaires et humanitaires, les bombardements israéliens ont été d’une puissance telle que le nombre de morts et de blessés parmi la population civile est certainement plus élevé que les chiffres officiels. Un bombardement* est effectué pour tuer au moins une personne, et dans le territoire palestinien, plus de 100 000 bombardements ont été réalisés entre le 7 octobre 2023 et mars 2025. Par ailleurs, toujours selon les experts militaires, un tué entraîne mécaniquement au moins trois blessés.  

Les combattants du Hamas étant estimés à moins de 30 000 avant le 7-Octobre, « cela veut dire que l’offensive Netanyahu a fait environ 90% de dommages collatéraux », analysait Guillaume Ancel, ancien officier et chroniqueur de guerre, il y a tout juste un an. Ce qui relève du crime de guerre de grande ampleur du fait de l’absence délibérée de protection de la population civile par rapport aux cibles visées. »

Par ailleurs, les dernières études ont recensé les morts jusqu’à janvier 2025 et ne prennent ainsi pas en compte ces six derniers mois de bombardements et de raids israéliens sur les Palestiniens. Et depuis la fin mai, la majorité des Palestiniens tués sont ceux allant chercher de la nourriture dans l’un des quatre centres de la Gaza Humanitarian Fondation, plusieurs centaines en un mois. 

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* Les bombes Mark 84 pèsent 2000 livres, soit 908 kg, la charge explosive comptant pour près de la moitié de leur poids (Le Temps). En explosant, la Mk. 84 génère plus de 14 000 fragments qui s'éparpillent dans un rayon de 1 000 m (Wikipédia). Les éclats d'un obus de 155 mm - Israël a 600 M109A5 Doher - sont meurtriers dans un rayon de 60 à 80 mètres, fusent à plus de 1000 m/s et sont dangereux jusqu'à plus de 1000 mètres (sources). Le rayon d'efficacité meurtrière d'un obus de 155 mm serait aujourd'hui de 150 mètres (Wikipédia).

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